US Open (H) – Vainqueur de Zverev en demies de l’US Open, Novak Djokovic n’est plus qu’à une victoire du Grand Chelem calendaire

Le voilà à une victoire de marquer définitivement l’histoire de son sport. Après 27 succès de rang en Majeur cette année, Novak Djokovic n’est plus qu’à une marche d’un légendaire Grand Chelem calendaire. Vendredi soir en demi-finales, sous le regard de l’Australien Rod Laver, seul homme à avoir réussi cette performance dans l’ère Open, le numéro 1 mondial a dominé l’Allemand Alexander Zverev (4-6, 6-2, 6-4, 4-6, 6-2). En finale de l’US Open dimanche, il défiera son dauphin au classement ATP, le Russe Daniil Medvedev.

Alors que la rencontre s’était lancée avec une vingtaine de minutes de retard en raison de l’arrivée du président des Etats-Unis Joe Biden à New York pour les cérémonies du 11 septembre – ce qui a provoqué du trafic supplémentaire sur les routes et du retard dans l’arrivée des spectateurs – les deux joueurs démarraient avec énormément d’efficacité sur leurs engagements. Après six jeux, seulement cinq points avaient été marqués par les relanceurs.

Le Serbe concédait la première balle de break du match, à 3-3, à l’issue d’un rallye d’exception. Il la sauvait grâce à un service gagnant. Mais l’alerte était annonciatrice. Bousculé par la lourdeur des coups droits du numéro 4 mondial, il craquait et, malgré 82% de premières balles, cédait sa mise en jeu sur une double faute, sa première de la partie, à 4-4.

Prise du filet et amorties : Djokovic raccourcit les échanges

Grâce à deux aces et deux services gagnants, Zverev concluait la première manche sans trembler quelques instants plus tard. Pour la quatrième fois consécutive, après ses matches contre Kei Nishikori, Jenson Brooksby et Matteo Berrettini, Djokovic se retrouvait mené un set à zéro. « Zverev bouge mieux que Berrettini, il a un meilleur revers et, croyez-le ou pas, un meilleur service », indiquait alors John McEnroe sur ESPN.

Mais comme lors des trois tours précédents, « Nole » profitait d’un moment de déconcentration de son adversaire pour frapper. Soudainement abandonné par son service (17% de premières balles sur le premier jeu), Zverev enchaînait deux fautes directes puis une double faute pour offrir le break d’entrée de deuxième manche au Serbe qui n’en demandait pas tant.

N’hésitant pas à prendre le filet à de multiples reprises avec une hallucinante réussite (11/12 au premier set, 35/43 sur l’ensemble de la partie dont 10/11 services-volées), et à régulièrement déposer des amorties, Djokovic affichait la volonté claire d’éviter la répétition de longs rallyes de fond de court avec Zverev, autant que de le sortir de sa zone de confort.

Pas particulièrement à l’aise dans le petit jeu ni dans ses déplacements vers l’avant, celui-ci affichait rapidement ses limites dans l’exercice. C’est d’ailleurs sur un revers slicé proche du filet qu’il offrait un second break et le set à Djokovic.

« Ça ne sera peut-être pas cette semaine, mais je crois n’avoir jamais été aussi convaincu que Zverev finirait par gagner un Grand Chelem »

Andy Roddick, vainqueur de l’US Open en 2003

Sur un faux rythme depuis le milieu du deuxième set, la partie reprenait du souffle lorsque Zverev se procurait deux balles de break à 2-2 dans la troisième manche grâce à un extraordinaire passing de revers en demi-volée. Mais comme depuis le début du match, à l’exception de sa double faute à 4-4 au premier set, Djokovic servait à la perfection sous pression : un service gagnant – comme quatre jeux plus tôt à 30-40 – puis un ace lui permettaient encore d’écarter le danger. « Si Zverev perd ce match, ça va le hanter toutes ses nuits », prévenait McEnroe.

Presque comme une évidence, le joueur de 24 ans faisait face, quelques minutes plus tard, à trois balles de set suite à un coup droit boisé. Après avoir sauvé la première, il remportait ce qui restera très probablement le point du tournoi : un échange absolument hallucinant de 53 frappes (le précédent record de la quinzaine était 40) conclu par un coup droit décroisé gagnant qui accrochait la ligne.

Le stade Arthur-Ashe explosait et offrait une longue ovation aux deux hommes qui avaient logiquement besoin de quelques secondes pour reprendre leur souffle. Comme souvent, c’est Djokovic qui sortait vainqueur du bras de fer physique. Un dernier smash assuré et il virait en tête, deux manches à une.

Loin de renoncer, Zverev attaquait fort le quatrième set. A l’issue d’un jeu disputé en patron à 1-1, il chipait l’engagement de son adversaire sur un coup droit gagnant long de ligne. « Ça ne sera peut-être pas cette semaine, mais je crois n’avoir jamais été aussi convaincu que Zverev finirait par gagner un Grand Chelem », admirait l’Américain Andy Roddick, vainqueur à Flushing Meadows en 2003.

« Je vais y mettre toute mon âme. Je vais le jouer comme si c’était le dernier »

Novak Djokovic

« Il a cette attitude de  »je peux le gagner » maintenant. Il n’en était pas sûr à la fin du troisième », analysait McEnroe. De nouveau très efficace au service (seulement sept points perdus sur toute la manche), médaillé d’or olympique égalisait logiquement à deux sets partout.

Depuis le début de sa carrière, Zverev a toujours perdu face au top 10 en trois sets gagnants (0-12). Djokovic, lui, a gagné 34 des 44 matches qu’il a disputés en cinq sets. Ce grand écart se ressentait à l’entame de la manche décisive. A l’issue d’un point construit à la perfection, le joueur de 34 ans réussissait le break et menait rapidement 3-0.

Sur une balle de double break, l’Allemand caviardait totalement un smash qui le laissait paralysé de longues secondes. 4-0 puis 5-0, « Djoko », malgré un de ses deux breaks d’avance perdu à 5-1, avait définitivement attrapé sa proie. Dans 48 heures face à Daniil Medvedev, il disputera le match le plus important de sa carrière. « Je vais y mettre toute mon âme, je vais le jouer comme si c’était le dernier », promettait-il.

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