Noah 83 dans « L’Équipe » (12/15) : Une fête inoubliable

6 juin 1983 : le soir même de son triomphe final face à Wilander, Yannick Noah donne une fête d’enfer. Notre envoyé spécial raconte.

De la musique avant toute chose. La sono déverse un flot de rock et de reggae. Au pied d’un bosquet, au bord de la piscine, Téléphone, le premier groupe de rock français, installe son matos. Les invités bavardent, lapent indifféremment champagne, gros rouge, eau minérale ou Coca. Tout est prêt. Il ne manque que Noah. On l’attend dans le jardin de sa maison bourgeoise de Nainville-les-Roches. Dimanche soir. La fête de famille.

Depuis la balle de match, il n’a quasiment pas eu une minute à lui. Et il se fait attendre. Le soleil est déjà couché, lui. Par petites grappes, on attaque le buffet. Rien de fastueux. Déçus, les « accros » des agapes pour milliardaires. Ni foie gras ni caviar. Plutôt fête d’étudiants. Jambon-pain de mie, pizza, carottes râpées. Sympa. Les copains, une petite centaine (eh oui, la célébrité…), pas trop. Les filles sont jolies. Les robes légères. Et Noah ?

Le voilà ! Il arr… Splash ! Nougaro chanterait « Un champion s’est jeté à la mer ». Arrivée au sprint, envolée majestueuse et plongeon grand style. La gerbe a aspergé ceux qui traînaient au bord de la piscine. Pris de court, les cinq photographes admis dans l’enceinte devront se contenter de shooter du Noah barbotant. Pourtant, l’envol valait bien celui de certains de ses smashes.

Le ton est donné. Fête en piscine majeure. À la fenêtre du premier étage, un copain dégoupille un magnum. La douche pour commencer. Le bain viendra plus tard.

La musique encore. Africaine. « Zak » lance la danse. Plus trapu que le fils, mais tout aussi tonique. Contre Sedan, les ailiers ne devaient pas s’amuser. La danse, en famille d’abord. Normal. Comme toujours pour Noah, elle passe en premier. Le cercle se forme autour des danseurs. La mère de Yannick regarde. On l’aperçoit, il la happe. Allez Marie-Claire, danse !

Et tout ce qui est sec et qui bouge finit par être promis au bain forcé. « Et Jean-Paul ? », lance un énergumène dégoulinant. Loth, DTN accroupi derrière une Volkswagen, se planque. Hagelauer, sympa, le montre du doigt. Loth à la baille ! « Hagel » à la baille. Inutile de vous raconter la suite, si ce n’est qu’en allant poser mes chaussettes trempées à côté de mon sac, dans le salon, j’ai croisé Annie Girardot. Drôle de façon de faire connaissance.

À 2 heures du matin, la fête de famille est finie. « Tu sors avec nous, papa ? », demande Yannick. Non, Zacharie va se reposer. Yann embarque un groupe de copains direction le Rock’n’Roll Circus. Une boîte de fin de nuit.

Nous, on rentre. La chemisette et le pantalon ne sont pas encore secs. La chair de poule. Salut Noah et encore bravo… Dis-moi, Yannick, tu te rappelles que tu viens de gagner Roland-Garros ? Zut, j’allais oublier mes chaussettes !

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