Fan de Djokovic, Tomas Etcheverry rêve de faire déjouer Alexander Zverev à Roland-Garros

Il a ce petit bonheur dans le creux des mots, emmitouflé, au chaud. Tomas Etcheverry a 23 ans et, sur le Central, ce mercredi après-midi, l’Argentin de La Plata va vivre son premier quart en Grand Chelem. 49e mondial, il n’était pas sur la short-list au départ. Mais le voilà dans le top 8 du plus grand tournoi du monde sur terre battue, celui qui le faisait rêver quand il tapait frénétiquement dans une balle de jokari à l’âge de 4 ou 5 ans.

Lundi, après avoir plié les dernières résistances du Japonais Nishioka, le Sud-Américain fut happé par le tourbillon des sentiments. La joie, bien sûr, d’en être arrivé là, sans laisser un seul set en chemin ni convoquer le saint des miracles. Depuis qu’il a pris dans son coin « Wally » Grinovero l’été dernier, Etcheverry était convaincu de faire un beau voyage en 2023. Il a travaillé sur les fondamentaux, a revu la mécanique et l’agressivité en coup droit, a repris les bases au service. Surtout, il s’est mis dans des dispositions mentales de vainqueur. Résultat, deux finales (à Santiago et à Houston) et cette épopée parisienne. « Quand je me qualifie, le premier sentiment, c’est de me dire que je le mérite. J’ai travaillé très dur pour ça », dit-il.

À Rome, il a enfin affronté son idole

Mais il y eut aussi une autre émotion, plus intime, plus vive. Etcheverry a levé les yeux au ciel et il a senti qu’elle était là… Elle, c’est Magali, sa soeur partie à 32 ans l’année dernière d’un cancer du sein. « Elle est là à chaque instant », glisse-t-il, pudique.

Etcheverry est un grand fan du Joker. (L’Équipe)

De là-haut, elle doit être fière de son petit frère, cet ado gracile de 17 ans qui brandit le jour de son premier point ATP une pancarte avec le différentiel de points le séparant de Novak Djokovic, « l’idole de toute ma vie » comme il dit ! Depuis, l’Argentin conte ainsi son histoire sur les courts, immortalisant par le chiffre chaque joli moment de sa carrière, comme une étape franchie sur la liste de ses rêves. « La première fois, c’était en Équateur en 2016. Mon coach à l’époque, Luciano Cabeiro, a eu l’idée de faire cela pour me motiver. J’ai trouvé l’idée sympa et l’année dernière, je l’ai refait quand je suis entré dans le Top 100 », sourit-il.

À Rome, le 12 mai, Etcheverry n’a rien brandi quand il a croisé pour la première fois son idole sur la terre (défaite 7-6 (5), 6-2). « C’était un rêve. Je lui ai dit qu’il était un grand joueur et une immense personne », raconte-t-il. Mais quand son aventure parisienne prendra fin, Etcheverry a déjà prévu de sortir la pancarte de son sac. Lundi prochain, au pire, il sera 31e mondial.

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