Tennis – WTA – Monica Puig, championne olympique en 2016, arrête sa carrière à 28 ans

Cette fois, c’est bien terminé. Après une dernière tentative de retour écourtée, Monica Puig range définitivement la raquette à seulement 28 ans. « À partir de ce jour, je ne suis plus une joueuse de tennis professionnelle », a annoncé la Portoricaine sur ESPN, où elle est consultante depuis plusieurs mois.

« Ces dernières années, j’ai essayé de retrouver mon meilleur niveau. J’ai fait tout ce qui était possible, mais je suis arrivée à un point où mon corps me dit stop, explique-t-elle. Ce n’est pas vraiment ma décision. C’est le tennis qui me quitte. Mon corps n’est plus capable d’être compétitif au niveau auquel on voit évoluer les meilleures aujourd’hui. J’ai l’impression que la vie me prend quelque chose de très important. Je perds la chose que j’aime le plus au monde, mais d’autres portes s’ouvrent. »

« J’en ai vu de toutes les couleurs pendant deux ans et demi avec trois opérations. Il y a eu beaucoup de larmes, beaucoup de nuits où je me disais que c’était foutu »

Monica Puig

Ces trois dernières années, Monica Puig les a passées à souffrir. « J’ai d’abord subi une compression d’un nerf du coude (droit). Sans intervention, ça aurait pu provoquer des lésions nerveuses. Ensuite, j’ai eu une déchirure du labrum (épaule droite). Trois semaines après avoir remis un pied sur un terrain pour essayer de revenir de cette blessure, je me suis redéchirée le tendon du biceps et je me suis déchirée la coiffe des rotateurs. J’ai frappé un coup droit et je l’ai immédiatement senti. J’en ai vu de toutes les couleurs pendant deux ans et demi avec trois opérations. Il y a eu beaucoup de larmes, beaucoup de nuits où je me disais que c’était foutu », racontait-elle début mai à Madrid.

En Espagne, elle effectuait son grand retour à la compétition après un an et demi sans le moindre tournoi (son dernier match officiel remontait à septembre 2020, une défaite au premier tour de Roland-Garros contre Sara Errani). Battue par Danielle Collins, non sans avoir opposé une belle résistance pendant un set (7-5, 6-0), Puig, qui travaillait avec l’entraîneur français Dorian Descloix depuis le début de l’année, y voyait le premier pas de « la deuxième partie de (s) a carrière ». Mais dès la semaine suivante, à Saint-Malo, son corps a de nouveau cédé (abandon au premier tour contre Fiona Ferro après seulement trois jeux).

« Cette médaille d’or, j’ai toujours dit que ça avait été une bénédiction et une malédiction. J’avais 22 ans, je venais de nulle part et je n’étais pas prête pour tout ça. »

Monica Puig à propos de son sacre olympique à Rio en 2016

27e mondiale à son meilleur classement (2016), Monica Puig aura marqué son sport en offrant, à la surprise générale, la première médaille d’or olympique de l’histoire de Porto Rico, à Rio en 2016, avec des victoires de prestige contre Garbine Muguruza, Petra Kvitova et, en finale, Angelique Kerber. « Cette médaille d’or, j’ai toujours dit que ça avait été une bénédiction et une malédiction, confiait-elle à Madrid. C’est une période pendant laquelle j’ai beaucoup grandi. J’ai mûri, j’ai mieux compris qui j’étais. En regardant dans le rétroviseur, je me dis : Waouh, j’ai été stupide sur tellement de choses. J’avais 22 ans, je venais de nulle part et je n’étais pas prête pour tout ça. »

Et d’ajouter : « Aujourd’hui, quand je vois les difficultés que traversent certaines joueuses, je les comprends, mais j’aimerais pouvoir les secouer et leur dire : « Ce n’est pas si grave que ça, détends-toi ! » Ces deux dernières années, il y a eu tellement de fois où je me disais que je donnerais tout pour être simplement 50e mondiale, ou même top 100, et me plaindre, comme avant, de ne pas être 27e et de ne pas gagner plus de titres. J’aimerais que les filles le comprennent et le développent. Profitez de chaque moment car en un clin d’oeil, tout peut disparaître. »

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