Novak Djokovic domine Taylor Fritz et file en finale du Masters

Plus clinique que brillant, Novak Djokovic, parfois en difficulté mais ô combien réaliste dans les moments clés, a fini par faire plier Taylor Fritz en deux tie-breaks (7-6 [5], 7-6 [6]), samedi après-midi en demi-finales du Masters de Turin.

Le Serbe se qualifie ainsi pour la huitième finale de sa carrière dans le tournoi des maîtres, la première depuis 2018. Il visera dimanche, face à Casper Ruud ou Andrey Rublev qui s’affrontent ce samedi soir (à partir de 21 heures), son sixième sacre dans l’épreuve. Il égalerait alors le record de Roger Federer.

D’entrée, Djokovic a pris la mesure du service de Fritz, l’une des principales armes de l’Américain. Grâce à son oeil et son sens de l’anticipation, le meilleur relanceur du monde a immédiatement mis son adversaire sous pression. Logiquement en difficulté à l’échange, le 9e mondial a parfois forcé ses frappes. À 2-2, il a commis plusieurs erreurs et cédé son engagement blanc.

Bousculé, Djokovic s’en sort au métier

Jusque-là deux tons au-dessus, « Nole » a alors connu un bref passage à vide. Quatre fautes directes, trois côté coup droit et une, grossière, en revers, ont offert sur un plateau le débreak à Fritz. Le match s’est ensuite équilibré. À chaque début d’incendie sur son engagement (0-30 à 3-3 et 15-30 à 5-5), l’Américain a retrouvé sa première balle pour frapper des aces ou des services gagnants.

Supérieur à l’échange, le Serbe s’est quant à lui nourri des nombreuses fautes directes adverses (20 au premier set) pour coller au score. La première manche s’est finalement jouée au tie-break. Mené 5-4, Djokovic a fait la différence grâce à plusieurs grosses accélérations de coup droit. La dernière, long de ligne, au bout d’un long rallye à 6-5, a laissé Fritz sans réaction. Bloqué à quatre petits coups gagnants jusqu’à 6-6, l’ex n°1 mondial en a réussi autant durant le jeu décisif pour virer en tête.

Face à un joueur qu’il avait toujours battu en cinq confrontations (seulement deux sets perdus, à l’Open d’Australie 2021), Djokovic semblait avoir les cartes en main. Il s’est pourtant emmêlé les pinceaux à l’entame du deuxième set. Trop attentiste, il a subi l’agressivité du vainqueur du Masters 1000 d’Indian Wells en mars et cédé son engagement.

La rencontre, assez décousue depuis le début, est tombée dans un faux rythme. Les jeux blancs ou express se sont enchaînés. À 4-3, 0-30, Fritz a enchaîné quatre coups gagnants de rang, dont une somptueuse volée amortie de revers. À 5-3, 0-30, après deux fautes rapides à l’échange de Djokovic, on se dirigeait vers un troisième set, mais le Serbe a serré le jeu et l’Américain, malgré deux aces à 5-4, s’est tendu au moment de revenir à hauteur.

« Hier, Medvedev servait pour le match. Aujourd’hui, Taylor (Fritz) servait pour le set. Dans ces moments, je trouve un petit truc en plus. Ce n’était pas mon meilleur jour au niveau du tennis, mais j’ai tenu »

Novak Djokovic

À 30A, derrière une grosse première, le fils de Kathy May (n°10 mondiale en 1977), visiblement gêné par un cri dans le public, a caviardé un revers penalty dans le filet. Une nouvelle faute en revers dans la foulée lui a coûté son break d’avance. Comme au premier set, tout s’est joué dans un tie-break intense et spectaculaire, à l’image de cet échange exceptionnel conclu par un smash de Fritz pour égaliser à 5-5. L’Américain a sauvé une balle de match à 6-5 (fautes en revers de Djokovic), mais à 7-6, son coup droit lui a totalement échappé. Le match, aussi.

« J’ai dû me battre pour survivre, a commenté Djokovic sur le court. Je ne me sentais pas très réactif ni très à l’aise. Après le gros combat contre Medvedev (victoire 6-3, 6-7, 7-6 en 3h10) hier (vendredi), je me doutais qu’il me faudrait sans doute du temps pour m’adapter, trouver le bon rythme et la bonne dynamique dans mes déplacements face à Fritz, l’un des meilleurs serveurs du circuit. Il fallait que je sois patient. »

« Je n’ai pas très bien commencé le deuxième set, mais j’ai réussi à débreaker à 5-4, a-t-il poursuivi. Hier, Medvedev servait pour le match. Aujourd’hui (samedi), Taylor servait pour le set. Dans ces moments, je trouve un petit truc en plus. J’ai réussi à tenir mes nerfs, à le faire jouer le coup de plus. Je suis très heureux de m’en être sorti. Ce n’était pas mon meilleur jour au niveau du tennis, mais j’ai tenu. »

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