« Je m’attendais à être sifflée » : Svitolina conspuée après son refus de serrer la main de Sabalenka

C’était annoncé, le quart de finale entre la Biélorusse Aryna Sabalenka et l’Ukrainienne Elina Svitolina dépassait largement le cadre du tennis : la guerre que la Russie mène en Ukraine, avec le soutien de la Biélorussie, ajoutait une dimension supplémentaire à ce match. Et la poignée de main, ou plutôt l’absence de poignée de main entre les deux joueuses à la fin de la rencontre, l’a prouvé.

Après sa victoire en deux sets, Aryna Sabalenka s’est présentée au filet mais Elina Svitolina s’est directement dirigée vers l’arbitre, presque sans un regard pour son adversaire, s’attirant les sifflets des spectateurs du Court Philippe-Chatrier.

« Je ne sais pas ce qu’elle attendait (au filet), a réagi Svitolina. Ma réaction, c’était : « qu’est-ce qu’elle fait ? » Ma position est très claire sur les poignées de main. Je m’attendais aussi à être sifflée. Donc il n’y avait aucune surprise. […] En restant au filet, ça a « aggravé » le truc ? Oui, je crois, malheureusement. »

« Moi, j’ai fait face aux questions, aux difficultés. Je ne m’échappe pas »

Svitolina, à propos du refus de Sabalenka de se présenter devant les médias aux tours précédents

Le contexte autour de Sabalenka est tendu depuis le début de Roland-Garros : la Biélorusse, ne se sentant pas en « totale confiance », n’a pas participé à ses deux dernières conférences de presse d’après-match. Elle avait déjà refusé de répondre aux questions concernant la guerre en Ukraine après ses deux premiers tours, mais fera son retour en conférence de presse ce mardi.

Une absence qui a fait réagir Svitolina : « Pourquoi Naomi (Osaka) a reçu une amende (il y a deux ans, la Japonaise avait zappé les médias pour préserver sa santé mentale), et pas cette fois ? Il devrait y avoir une égalité. Moi, j’ai fait face aux questions, aux difficultés. Je ne m’échappe pas. »

Pour justifier son choix de ne pas serrer la main de ses adversaires russes ou biélorusses, Svitolina avait déclaré : « Ç’a commencé avec notre gouvernement qui ne serrait pas la main à l’autre gouvernement. Et vous imaginez celui qui, sur le front, me verrait agir comme si rien ne se passait ? » L’Ukrainienne n’avait d’ailleurs déjà pas serré la main de la Russe Daria Kasatkina au tour précédent, bien que celle-ci soit ouvertement opposée à la politique de Vladimir Poutine. Elle l’avait tout de même chaleureusement saluée, estimant qu’elle était « courageuse ».

 « Cette année a été difficile sur le terrain, en dehors du terrain, a poursuivi Svitolina. Ici aussi avec des questions difficiles (rires). Il faut surpasser ça. Je n’ai pas gagné aujourd’hui mais j’ai gagné de beaucoup d’autres manières. […] Cette période unit les Ukrainiens. Dans cette période, rien ne vient facilement. Celles qui jouent au tennis (elles citent les Ukrainiennes du circuit), on doit toutes affronter des difficultés. L’argent, les entraînements, les coachs… Ce fighting spirit qu’on a, la puissance d’être tous unis, c’est ça, je crois. »

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