Hugo Gaston : « Marc sera toujours mon premier supporter »

Pour son tout premier match depuis sa séparation d’avec son coach historique Marc Barbier, Hugo Gaston (104e) a franchi difficilement le premier tour de l’ATP 250 de Marrakech, en battant Jan-Lennard Struff en 2h07 (3-6, 6-4, 7-5). Dans son box, à côté de Kevin Blandy, son préparateur physique attitré, il y avait, pour la première fois, le Marocain Younes El Aynaoui (14e ATP en 2003), l’entraîneur avec qui il a entamé, il y a une semaine, une période d’essai.

Sérieusement malmené au premier set, quand Struff (100e) ne ratait rien tout en cognant de toutes ses forces, Hugo Gaston, 22 ans, a su faire le dos rond et attendre son heure. Il s’est néanmoins retrouvé mené 5-4, et 0-30 sur son service, dans la dernière manche, quelques minutes après avoir été piqué derrière l’oreille par une bestiole volante locale non identifiée. Mais il a alors aligné les douze derniers points, validant son ticket pour un deuxième tour contre l’Italien Lorenzo Musetti. C’est la première fois depuis juillet qu’Hugo Gaston gagne un match sur le circuit principal.

« Le début fut compliqué, avec un Struff qui ne ratait rien pendant un set puis qui passera même à deux points du match. Comme gère-t-on un adversaire surpuissant en totale réussite ?
J’ai espéré qu’il ait un passage à vide, il en a eu un mini (pour perdre son service avec quatre fautes, à 2-2 au 2e set) et j’en ai profité, en essayant aussi d’être plus agressif dans le jeu, pour le mettre en difficulté. Je suis content parce que je me suis senti de mieux en mieux en cours de match…

Jusqu’à cette « attaque » d’un insecte qui vous a piqué derrière l’oreille à 4-4 au troisième set. C’était quoi ?
Je ne sais pas trop, c’est un petit truc qui m’a piqué et ça m’a bien brûlé, pas mal de temps, c’est pour ça que j’ai demandé l’intervention soigneur. Là, ça fait encore un peu mal mais ça va, rien de grave.

« Je lui ai dit que je souhaitais une autre approche, un autre discours, et il était tout à fait en phase avec ça »

On a vu un grand changement dans votre box, à Marrakech, puisque Marc Barbier, votre coach historique, n’était plus là. Comment s’est terminée votre belle histoire ?
Avec Marc, ça s’est très bien fini. J’étais parti en Amérique du Sud (sur la tournée de février-mars), avec mon kiné et ma prépa mentale sur quatre semaines, mais sans Marc. On a eu une discussion tous les deux la semaine dernière, pour mettre tout au clair. Je lui ai dit que je souhaitais une autre approche, un autre discours, et il était tout à fait en phase avec ça. En fait, c’est venu au bon moment. C’est moi qui le lui ai dit mais, en quelque sorte, c’est un choix de nous deux. Quand je lui ai annoncé, c’était aussi un soulagement pour lui. Ça s’est terminé dans de très bonnes conditions et on est en très bons termes.

Ça reste une personne essentielle de votre parcours.
Bien sûr, il m’a apporté énormément de choses et je ne vais pas pouvoir le remercier assez. Je lui ai déjà dit ça, d’ailleurs. Il m’a pris quand j’avais six-sept ans, il m’a fait confiance, il a fait beaucoup de sacrifices pour m’amener dans le top 100. Si on nous avait dit ça il y a quinze ans, on aurait signé. On a connu de très, très belles choses, comme à Roland (victoire sur Wawrinka et huitièmes de finale en 2020) ou à Bercy (victoire sur Alcaraz et quarts en 2021) et d’autres plus compliquées. En tout cas on aura beaucoup de souvenirs en commun. Marc sera toujours mon premier supporter et on ira se faire des restos quand je serai à Toulouse.

« Aller beaucoup plus haut que la 100e place »

Et d’où vient la connexion avec Younes El Aynaoui ?
On s’était rencontré à l’époque où il était entraîneur au CNE (2018-2019) mais on ne se connaissait pas plus que ça. Pendant que j’étais en Amérique du Sud, j’ai échangé avec pas mal de personnes. Des gens de la FFT m’ont aussi aidé à m’orienter, m’ont donné quelques contacts, et puis j’ai approché moi-même quelques personnes.

J’avais aussi besoin du discours et de l’approche d’un joueur qui a connu le très haut niveau, et Younes l’a connu (quatre quarts en Grand Chelem, 16 finales sur le circuit principal). C’est bien tombé, parce que le premier tournoi a lieu chez lui, en quelque sorte. Et on a pu faire une semaine d’entraînement sur place, la semaine d’avant. Pour l’instant ça se passe très bien. On se concentre sur Marrakech et ensuite on aura une discussion pour aborder la suite.

Avec en tête de réintégrer le top 100 et de gagner votre place directement dans le grand tableau de Roland-Garros ?
Pour l’instant c’est ric-rac mais je me dis que si je joue bien, ça va le faire. L’objectif c’est de rentrer à Roland avec mon classement, parce que j’en suis capable. Je vais faire le maximum. Ensuite, je souhaite aller plus loin, beaucoup plus haut que la 100e place. »

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