Foot – CIV – Élection – Côte d’Ivoire : la FIFA se mêle de l’élection à la Fédération, Drogba contraint de ne pas se présenter

C’est une histoire qui n’en finit plus. Un feuilleton à l’ancienne où se mêlent étroitement l’aspect sportif, politique et financier. Dimanche, la FIFA a annulé une assemblée générale de la Fédération ivoirienne qui voulait changer la commission électorale en vue de l’élection du nouveau président, poste auquel Didier Drogba (42 ans), ancienne légende de l’Olympique de Marseille et de Chelsea est candidat.

Cette élection, en forme d’imbroglio avec des luttes intestines incessantes, évolue pratiquement tous les jours depuis le mois de juin. Aujourd’hui, sans doute plus encore qu’hier, le football constitue en Côte d’Ivoire un champ d’affrontement politique et identitaire sur lequel les conflits d’intérêts sont majeurs.

La commission électorale conduite par l’ancien ministre ivoirien des sports, René Diby, avait récemment été « suspendue pour manquements graves » par le comité d’urgence de la Fédération ivoirienne qui a prévu une assemblée générale extraordinaire le 29 août afin d’installer une autre commission.

Mais la FIFA, qui n’en est pas à sa première intervention dans une élection à la présidence d’une fédération, a estimé que « le Comité d’urgence n’était pas compétent pour suspendre le processus électoral, que ce dernier est donc toujours en place et qu’il doit reprendre sans délai », selon un courrier adressé à la fédération en date du 21 août.

« Didier et moi n’appartenons pas à la bande d’amis qui a pris l’habitude de se repasser le pouvoir »

Eugène Diomandé, président du Séwé, un club de D1 ivoirienne

L’ex- buteur des Éléphants avait déposé officiellement le 1er août sa candidature à la présidence, promettant de contribuer à la renaissance de ce sport roi en Côte d’Ivoire qui selon lui « va mal ». Il avait également reçu le soutien d’Eugène Diomandé, président du Séwé, un club de première division, qui avait déclaré à l’époque : « Didier et moi n’appartenons pas à la bande d’amis qui a pris l’habitude de se repasser le pouvoir. C’est pour cela que j’ai eu l’impression, ces dernières années, qu’il s’agissait plus de successions que d’élections à la présidence de la FIF. »

À Abidjan, les luttes d’influence sont nombreuses et tout le monde donne son avis sur la question. À commencer par les joueurs dont l’association, présidée par Cyrille Domoraud, ancien défenseur, entre autres, de l’OM et de l’Inter Milan, avait refusé de parrainer Drogba. « Car celui-ci n’a jamais été présent à l’association en onze ans. »

« Drogba a été un footballeur extraordinaire. mais il est trop tôt pour qu’il devienne président de la FIF parce qu’il ne maîtrise pas encore tous les rouages »

Ahmed Ouattarra, ancien international ivoirien

Pour bon nombre d’Ivoiriens, dont certains de ses anciens partenaires, Didier Drogba n’est pas encore prêt pour occuper ce poste. Ahmed Ouattara, international dans les années 1990, a ainsi récemment pris la parole pour expliquer : « Drogba a été un footballeur extraordinaire. Mais il est trop tôt pour qu’il devienne président de la FIF parce qu’il ne maîtrise pas encore les rouages. » Soutien du candidat Idriss Diallo, Ouattara poursuit : « Il sera prêt dans deux ou trois ans ».

Drogba évincé, deux hommes devraient se battre pour le fauteuil de président. Idriss Diallo, donc, ancien troisième vice-président de la FIF, soutenu par l’Association des footballeurs, et l’actuel vice-président de la Fédération et président de la Ligue Sory Diabaté.

Didier Drogba, qui venait selon ses mots « servir son pays » et non pas s’enrichir même si le poste est extrêmement rémunérateur, devrait attendre de nouvelles élections pour se représenter. En aura-t-il la patience ?

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