WTA 125 d’Angers : le parcours insensé d’Emeline Dartron

Décidément, cette année, les tournois de tennis disputés dans les Pays de la Loire font la part belle aux histoires de petits poucets français. Début octobre, au Challenger de Mouilleron-le-Captif, Jürgen Briand, alors 487e ATP, vivait, à 23 ans, la semaine de sa vie en ralliant les demi-finales grâce notamment à une victoire contre Richard Gasquet.

Cette semaine, au tournoi WTA 125 d’Angers, c’est au tour d’Emeline Dartron, 22 ans et 591e au dernier classement mondial, de planer comme jamais. Il y a moins d’un mois, pourtant, elle s’inclinait dès le deuxième tour d’un petit tournoi ITF (3e division professionnelle) à Monastir (Tunisie), terminant même sur un 6-0 encaissé face à une joueuse évoluant au-delà de la millième place mondiale.

Toute première fois contre une top 100

Depuis le couac, c’est l’embellie. 816e il y a trois semaines, elle s’extirpe des qualifications au tournoi ITF de Saint-Étienne et atteint la finale. Désormais 591e, elle a, à nouveau, franchi les qualifs à Angers puis passé deux tours dans le grand tableau, dont le dernier, jeudi, face à l’Allemande Tamara Korpatsch, 74e (6-4, 6-4), alors qu’elle n’avait encore jamais affronté une joueuse classée dans le top 100.

Mais d’où vient la métamorphose ? D’ordinaire plutôt introvertie, Emeline Dartron a notamment su se nourrir de l’ambiance très enthousiaste de l’Arena Loire d’Angers. Et elle s’accroche à ses nouveaux fondamentaux : « Sur le terrain je me bats vraiment sur tous les points, je me sens bien dans ma tête, plutôt en confiance, je fais ce que j’ai à faire, en me disant que chaque match est jouable, et j’arrive à rester dans le présent. »

« Je me suis posé la question d’arrêter. C’est revenu petit à petit, en lâchant un peu prise. »

Cet été, elle était loin de cette philosophie. Son présent tanguait et son futur l’inquiétait. Incapable de gagner un match et même un set, en juin-juillet-août, elle a failli raccrocher : « C’était vraiment compliqué et je me demandais si tout ça en valait la peine ; j’ai pris beaucoup de recul et je me suis rendu compte que je ne prenais plus de plaisir sur le court. Je me suis posé la question d’arrêter. C’est revenu petit à petit, en lâchant un peu prise. »

L’introspection joue son rôle à plein : « J’ai entamé un travail sur moi-même avec quelqu’un, en dehors du terrain. Ça m’aide énormément au quotidien, et ça se ressent sur le court, avec un état d’esprit différent, du calme et de la persévérance. J’avais un côté un peu autodestructeur, je ne me soutenais pas, alors que là, je me soutiens vraiment. Je trouve que cela m’apporte plus d’intelligence de jeu, plus de lucidité. »

La semaine de rêve ne demande qu’à se poursuivre. En quarts de finale à Angers, elle sera opposée à Ana Lena Friedsam (146e). L’Allemande a déjà appartenu au top 50 mondial mais la Française sait bien qu’elle a les armes pour lutter : elle vient juste de la battre (7-5, 6-4), il y a une dizaine de jours, en interclubs, avec son équipe d’Eaubonne, dans le Val d’Oise.

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