US Open (H) – Novak Djokovic mate Holger Rune, souffrant de crampes, au premier tour de l’US Open

Pour son premier match dans le tableau principal d’un Grand Chelem, Holger Rune avait été servi. Le Arthur-Ashe de l’US Open, en night session, face au n°1 mondial Novak Djokovic en quête d’un Grand Chelem historique. Le gamin de 18 ans, qui restait sur treize victoires de suite (deux titres en Challenger et les qualifs à New York), n’a pas déçu. Il a enflammé le Central en remportant le deuxième set. Mais son physique a fini par le lâcher au début de troisième manche et c’est en boitillant qu’il a terminé le reste de la rencontre, à sens unique en faveur du Serbe (6-1, 6-7 [5], 6-2, 6-1).

« Ruuuuuuuuune », ce cri jailli de la gorge de centaines de spectateurs au coeur du deuxième acte n’a été compris par aucun des deux joueurs. Il ressemblait furieusement à des huées alors qu’il s’agissait en réalité d’encouragements pour la pépite danois qui, après un premier set compliqué, réussissait à trouver les ouvertures dans le deuxième. « Après le match, on m’a dit que ça voulait dire  »Rune », souriait le Danois. Je n’ai pas compris (Djokovic se demandait si les sifflets n’étaient pour lui). Mais c’était vraiment une ambiance folle, la meilleure de toute ma vie. » Prompte à soutenir l’outsider du jour, la foule n’a en effet pas lâché le jeune joueur.

Et en face, le bras de Novak Djokovic s’est tendu, à l’image de son revers, d’habitude si performant et souvent aux abonnés absents ce mardi soir. Mené 0-3 dans cette deuxième manche, le Serbe semblait avoir fait le plus important en éteignant une première fois le feu adverse et en repassant devant (4-3). Mais les braises n’étaient pas tout à fait éteintes et Rune a rallumé le foyer en s’appuyant sur un public de moins en moins respectueux envers le n°1 mondial. Visage fermé, Djokovic ne laissait rien paraître mais a commis la faute de trop sur un retour de service.

« L’accumulation et l’émotion de l’évènement ont vidé son réservoir »

Patrick Mouratoglou

À une manche partout (6-1, 6-7), le spectacle semblait parti pour durer. Le duel était en fait déjà fini. La faute au physique du Danois qui a commencé à jeter des regards inquiets vers son clan. Le premier appel au physio ne l’a pas vraiment soulagé ni le suivant. « Il a gagné deux Challengers sur terre battue, il est venu directement ici en changeant de surface, il a enchaîné les qualifs avec beaucoup de stress et d’émotion et je pense que physiquement, il était au bout du bout. L’accumulation, l’attente de ce match toute la journée et l’émotion de l’évènement ont vidé son réservoir », résumait Patrick Mouratoglou, qui accueille le joueur au sein de son académie depuis ses 13 ans.

La douleur de Rune. (R. Deutsch/USA Today Sports)

En face, Djokovic n’a pas bronché, visage impassible, mais a accéléré le jeu pour ne laisser aucun répit à son adversaire. Il se relevait très vite à la fin des changements de côté (20 secondes avant la fin du dernier) et enchaînait les services pour marquer au fer rouge le Danois. À 3-0 dans la quatrième manche, Rune a crié sa frustration en revenant vers son banc. Après chaque point, il tentait de soulager ses jambes tétanisées, de s’accroupir pour diminuer ses douleurs. En vain. Et si le Serbe lui a laissé un jeu dans l’ultime set, le suspense, de son côté, s’était envolé depuis de longues minutes.

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