US Open (F) – « Un rêve absolu », assure Emma Raducanu après son sacre à l’US Open

« Comment se passe votre journée ?
Ma journée se passe super bien, et la vôtre ? (rires) Dès le début, je savais que ce serait un match extrêmement difficile. Leylah (Fernandez) jouait un tennis incroyable, elle avait éliminé plusieurs tops 10. Il fallait que je joue à mon meilleur niveau. Ça a été un gros combat, j’ai dû puiser loin. Je suis très fière de m’en être sortie.

Réalisez-vous ?
C’est un rêve absolu. Tu as toujours des visions de toi en train de rejoindre ton clan, de prendre tout le monde dans tes bras. Le fait que ça se produise dans la réalité… Je suis très reconnaissante auprès de toutes les personnes qui m’ont aidée, mon staff, la LTA, tous les gens qui m’ont soutenue durant cette aventure. C’était vraiment un travail d’équipe, je n’ai pas gagné toute seule.

« Wimbledon a été une expérience incroyable. Aller en deuxième semaine, je ne pouvais pas y croire. C’était un superbe accomplissement, mais j’avais encore faim »

Si quelqu’un vous avait dit, avant Wimbledon, que vous seriez ici, à New York, avec le trophée de la championne, y auriez-vous cru ?
Je n’y aurais pas du tout cru ! Au début de la saison sur gazon, je sortais à peine de mes examens scolaires. J’ai eu trois semaines pour me préparer avant mon premier tournoi. J’ai construit sur chaque match, chaque victoire. Wimbledon a été une expérience incroyable. Aller en deuxième semaine, je ne pouvais pas y croire. C’était un superbe accomplissement, mais j’avais encore faim. J’ai travaillé dur après le gazon. Je n’ai pas pris beaucoup de temps pour me reposer. Chaque match, chaque tournoi, chaque semaine m’a permis d’accumuler de la confiance au niveau de mon jeu et de ma qualité de frappes. Avoir réussi certains coups comme je l’ai fait dans les moments importants, quand j’en avais vraiment besoin, c’est grâce à l’accumulation de tout ce que j’avais appris ces cinq dernières semaines.

Vous n’avez pas perdu le moindre set en dix matches. Vous êtes-vous surprise ?
Même si, sur le papier, je n’ai pas perdu un seul set, j’ai affronté beaucoup d’adversité dans chacun de mes matches. Il y a eu des moments où j’étais en difficulté. Il y a eu beaucoup de longs jeux, à égalité… Réussir à les gagner était important. Ce que j’ai très bien fait pendant ce tournoi, c’est accélérer dans les moments où j’en avais vraiment besoin.

Racontez ce qu’il s’est passé quand vous serviez pour le titre et que vous vous êtes blessée au genou gauche…
C’était un point assez dingue. Elle a frappé un revers long de ligne incroyable. J’ai donné tout ce que j’avais. Je suis tombée et je me suis coupée assez profondément au niveau du genou. Je ne voulais pas m’arrêter, j’avais peur que ça casse mon rythme, mais je n’avais pas le droit de continuer parce que je saignais. L’arbitre m’a dit que je devais me faire soigner immédiatement. Je suis allée m’asseoir et j’ai essayé de penser à mon plan pour jouer le point suivant. Faire face à une balle de break après plusieurs minutes d’arrêt, ce n’était pas évident. Mais je crois avoir bien géré la situation.

« Mon père m’a dit :  »Tu es encore plus forte que ce que pensait ton père. » Ça m’a rassurée (sourire). Il est très difficile à satisfaire. Aujourd’hui, j’ai réussi. »

Votre capacité à rebondir après votre abandon à Wimbledon est une source d’inspiration pour beaucoup. Comment le voyez-vous ?
Je pense que ma plus grande réussite, c’est la manière dont j’ai réussi à ne penser à absolument rien d’autre qu’à mon plan de jeu. Je ne pensais à rien d’autre qu’à ce qu’il se passait sur le court. Tout le reste, je l’ai complètement mis de côté pour me concentrer sur ce que j’avais à faire. C’est ce dont je suis la plus fière. C’est en grande partie ce qui m’a permis de gagner ce titre.

Comment votre famille a-t-elle réagi ?
J’ai parlé avec mes parents. On parle peu de tennis ensemble. Dans ces moments, ils veulent surtout savoir comment je vais. J’aurais aimé qu’ils soient là pour qu’on fête ça ensemble mais ils regardent ça à la maison et ils sont fiers. Mon père m’a dit :  »Tu es encore plus forte que ce que pensait ton père. » Ça m’a rassurée (sourire). Il est très difficile à satisfaire. Aujourd’hui (samedi), j’ai réussi.

Comment imaginez-vous l’avenir et votre changement de vie ?
Je n’y ai pas du tout pensé, pour être honnête. Après le match, j’ai pris ma douche, j’ai fait la même routine que d’habitude. Je ne sais même pas quand je vais rentrer à la maison. Je n’ai aucune idée de ce que je vais faire demain (dimanche). J’essaye de profiter du moment. Ce n’est pas le moment de penser à l’avenir, de planifier quoi que ce soit, de faire une programmation quelconque… Je n’en sais rien. Et là, tout de suite, je m’en fiche complètement. Je profite de la vie ! »

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