US Open (F) – Kristina Mladenovic : « J’ai l’impression qu’on est des criminels »

Kristina, que s’est-il passé à 5-1 dans le deuxième set, alors que vous aviez la partie en main et que vous serviez pour le match ?
Jusqu’à 5-1, je pense que je fais presque tout bien, je joue un très bon tennis. Mais je n’ai pas pu terminer mon match, convertir mes balles de match. Elle a été courageuse, elle s’est accrochée, mais je n’ai pas su saisir mes chances. À 5-2, je me suis simplement effondrée. Je n’ai rien à dire de plus, je suis complètement effondrée. Je jouais super bien au tennis. Je n’ai pas su finir le match. J’étais à un fil, entre l’excellence, et je n’ai pas su convertir le match. Je suis à bout. Je n’ai jamais été dans un état pareil, je ne sais pas l’expliquer, j’étais complètement à bout.

Cela est-il dû au contexte de ce tournoi et à la surveillance stricte dont vous faites l’objet depuis le début du tournoi, à la suite de votre « contact rapproché » avec Benoît Paire ?
C’est un cauchemar ce que l’on vit là. Je n’ai qu’une seule envie, c’est retrouver ma liberté. Mais même ça, on ne l’a pas… Il faut se battre pour avoir notre liberté. Je voudrais tellement dire plein de choses sur ce qu’il se passe ici. C’est absolument abominable comment ils nous traitent, mais je n’ai pas envie que ce soit une excuse à ma défaite. Ce n’est pas la faute de l’USTA (Fédération américaine) si je n’ai pas converti mes quatre balles de match, il ne faut pas se tromper !

« Si j’avais su que jouer quarante minutes aux cartes avec un joueur testé positif, mais finalement négatif, aurait entraîné ces conséquences, je n’aurais jamais mis les pieds à ce tournoi »

Cela vous a-t-il pesé dans la deuxième partie de ce match ?
Le troisième set clairement. Je ne vais pas chercher d’excuse sur le deuxième, où j’étais à un point de rendre la copie parfaite. Après, c’est le sport, elle y va sur les balles de match, elle est relâchée et moi je me crispe. Le troisième set, je ne saurais pas vous décrire ce que je ressentais. C’était de la détresse vraiment. Il faudrait s’asseoir avec nous pour vous faire une liste de ce qu’on est en train de subir. Ce n’est même pas acceptable ce qu’ils nous font vivre. Le troisième set est un effondrement total. Je vais m’arrêter là.

Vous ne préférez pas rentrer dans les détails ?
Comment vous dire… Quand même pour faire un pas à droite, il faut qu’on demande la permission, qu’on n’a pas de liberté de mouvement, d’identité, de rien. J’ai l’impression que l’on est des prisonniers, qu’on est des criminels. Pour le moindre mouvement, il faut demander la permission, alors qu’on est testé tous les jours, qu’on a eu trente tests négatifs ! C’est abominable. Les conditions sont atroces et si j’avais su que jouer quarante minutes aux cartes avec un joueur testé positif, mais finalement négatif, aurait entraîné ces conséquences, je n’aurais jamais mis les pieds à ce tournoi. Je ne sais pas quoi vous dire, on vit un cauchemar. On est impuissant et on ne fait que subir, on n’a le droit de ne rien faire, on est prisonnier de tout.

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