US Open (F) – Jean-Pierre Bruyère, chiropracteur d’Azarenka : « C’est une nouvelle Vika »

« Qu’est-ce qui vous marque le plus dans ce retour ?

Vika est quelqu’un qui a toujours travaillé, même dans les moments catastrophiques, quand elle a eu ses gros problèmes pour la garde de son enfant. C’était une situation dramatique, mais elle continuait à essayer de vouloir jouer, s’entraîner, mais si pendant des jours et des semaines, elle ne pouvait pas car elle était dans un état terrible. On ne voyait pas la sortie. Mais elle a toujours maintenu ce désir de vouloir revenir, d’être une gagnante. Il y avait tout, le droit d’avoir l’enfant, le fait d’être mère, un procès qui n’en finissait pas, le fait d’être bloqué aux États-Unis car les juges craignaient une fuite potentielle, et le tennis, en plus. Ne pas pouvoir s’inscrire dans les tournois était un élément de désespoir supplémentaire. Il y a eu des moments où elle était au fond du trou. Plein de gens ne se seraient jamais remis de ces périodes. Mais elle a continué.

« Vika s’est reconstruite, en fait, totalement, d’une façon différente »

Se sortir de cette galère l’a rendu plus  »légère », plus mûre, plus forte ?

Il y a sûrement chez elle une intelligence qui lui a permis d’accepter d’apprendre et d’aller vers l’avant. Même en étant une championne, elle va toujours vouloir apprendre. Patrick Mouratoglou a aussi aidé à un moment où elle en avait besoin (la Biélorusse a rejoint son camp de présaison en Floride en début d’année). Les deux jeunes Français qui sont venus avec elle, Dorian (Descloix, le coach) et Francis (Bougy, l’entraîneur physique), ont amené aussi une nouvelle approche. Ils ont peu ou prou le même âge, Dorian connaît bien les choses. Ils ont amené beaucoup de choses nouvelles chez elle. Ça te permet d’avoir envie, comme quand tu es excité de lire les premières pages d’un nouveau livre. C’était un élément qui lui manquait. Il fallait trouver aussi des choses qui lui permettaient d’avoir cette approche de vouloir apprendre quelque chose d’autre et d’aller de l’avant, de se sentir bien, de comprendre des choses tennistiquement. Vika s’est reconstruite, en fait, totalement, d’une façon différente. C’est une nouvelle Vika.

Sur le court, c’est vraiment elle. Elle est très sociale. Elle écoute les gens. C’est un exemple, mais il est peut-être révélateur : les femmes qui s’occupent du ménage dans les loges qu’on a ici sur le Central se posent devant la nôtre quand elles ont un peu de temps. Vika leur parle, s’arrête avec elles, signe des balles. C’est elle, généreuse, prête à donner.

Elle est amie avec Gaël Monfils, ça veut peut-être dire quelque chose de cette manière d’être ?

Oui, c’est assez bien vu. Ils sont assez similaires. En tennis, ils aiment le jeu. Physiquement, ils ne sont pas du genre à se laisser faire. Et ils ont tous les deux une sensibilité, une gentillesse.

En début de carrière, Azarenka donnait l’impression d’être dure, capricieuse…

Un athlète, c’est un entourage. Si un entourage ne permet pas de faire grandir une personne, de donner des valeurs dans la vie, bien sûr que tu peux avoir des sportifs qui deviennent hautains. C’est tout un système autour qui veut ça. Mais Vika a tellement « ramassé » avec tout ce qui lui est arrivé qu’elle est arrivée dans un nouveau monde, avec des perspectives différentes.

Vous êtes là depuis dix, ça veut dire qu’il y a un vrai feeling entre vous…

Il y a une symbiose à partir du moment où le patient est prêt à faire des choses pour aller mieux. Quand tu vois quelqu’un d’aussi jeune, blessée en permanence, mais qui a cette gentillesse, tu as envie de vouloir aider. Moi, quand j’étais jeune, on m’avait dit que j’étais trop petit pour faire une carrière en handball. Quand il se disait qu’elle ne pourrait pas gagner de grandes choses à cause de son corps, ça m’a rappelé un peu mon histoire personnelle. »

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