Tennis – Rolex Paris Masters – Guy Forget : « Medvedev a ce petit grain de folie qui le rend sympathique »

« Est-ce que Daniil Medvedev vous a impressionné en finale ?
Oui, et ce n’est pas la première fois. On se souvient de cette finale mémorable face à Nadal à l’US Open. Là, il a le mérite d’avoir tenu. Il était dominé, ça jouait très bien au tennis. Il est passé à deux doigts de la correctionnelle à la fin du deuxième set. Mais il a été bien inspiré. Il a tenté deux trois coups dont il a le secret et il a fait craquer Zverev dans la troisième manche. Je parlais avec son entraîneur juste avant. Il me disait qu’il avait eu une discussion dure après son premier tour pour qu’il prenne conscience qu’il jouait très bien même si c’était difficile mentalement. Chez certains joueurs, ça prend vite le dessus. Le rôle de son coach a été de le canaliser. On sait que c’est un garçon fantasque, c’est ce qui fait son charme. Il a ce petit grain de folie qui le rend sympathique. On se souvient de ses prises de bec avec le public new-yorkais qui l’ont aidé à se transcender. Ce n’était pas sans rappeler un certain John Mc Enroe. Le tennis a besoin de joueurs comme ça, un peu différent. On a un beau vainqueur.

« Les professionnels vont devoir revoir leurs revenus à la baisse, mais tant qu’ils pourront jouer, gagner leur vie et que les gens qui gravitent autour du tennis pourront exercer leur métier, ça pourra aller. C’est pour ça qu’il faut qu’on se batte. »

Guy Forget

Roland-Garros et Bercy ont eu lieu. On va dire que le tennis ne s’en sort pas trop mal dans cette année terrible ?
On l’a fait, et encore au Paris Rolex Masters. Ce qu’il fallait, c’était arriver à l’équilibre financier. On n’a pas perdu de l’argent grâce aussi aux autres Masters 1000. On a pu payer les joueurs même s’ils ont eu une réduction de 40 % de leur prix. La qualité du jeu était présente. On a vu des matches extraordinaires, un très beau parcours d’Ugo Humbert notamment. C’est un garçon que j’aime beaucoup. Il y a plein de choses positives à retenir malgré tout. Le tennis français a rempli son contrat. Ce qui nous a fait plaisir, ce sont les mots de remerciements de la plupart des joueurs. En général, le joueur est plutôt exigeant. Lorsqu’il vient nous trouver, c’est souvent parce qu’il y a quelque chose qui ne va pas, l’hôtel, la nourriture, les balles… Et cette année, à chaque fois qu’ils ont quitté Paris, ils ont dit :  »Merci ». Ils se rendent bien compte que c’est difficile. Tout ça a un coût. On a pris le pari de soutenir l’ATP qui traverse une situation difficile. On ne sait pas comment ça va se passer en 2021. L’Australie essaie de faire venir les joueurs de manière sécurisée, avec des mesures drastiques, avec la conscience de l’importance de ce rendez-vous. Mais d’autres tournois ne sont pas sûrs d’avoir lieu.

Vous êtes inquiet ?
Surtout parce qu’on n’a pas de perspectives. On ne sait pas quand la vie normale va reprendre son cours. Il n’y a pas de ciel bleu pour l’instant. Il va falloir trouver comme on l’a fait ici des moyens au niveau télévisuel de produire des tournois à huis clos. Les grands tournois peuvent se le permettre. Les plus petits auront plus de difficultés. On essaie d’être solidaires les uns des autres. On échange beaucoup ensemble. Les professionnels vont devoir revoir leurs revenus à la baisse, mais tant qu’ils pourront jouer, gagner leur vie et que les gens qui gravitent autour du tennis pourront exercer leur métier, ça pourra aller. C’est pour ça qu’il faut qu’on se batte. »

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