Tennis – ATP – Antalya – Pierre-Hugues Herbert : « Prêt à faire deux semaines de quarantaine pour à nouveau jouer devant du public »

« Comment analysez-vous cette défaite rageante ?
Pendant quasiment deux sets, c’est moi qui domine. Je fais un bon match, c’est moi qui prends beaucoup l’initiative, qui suis le plus agressif, qui arrive à imposer mon jeu. Je breake à 4-4 au deuxième et je sers pour le match. Je mène 40-15 et j’ai cinq balles de match dans ce jeu. Je ne fais vraiment pas un mauvais jeu, je passe beaucoup de premières, je fais des super coups pour me procurer les balles de match, mais il ne me donne rien, il retourne tout. Il arrive à tenir en jouant très bien et il gagne ce jeu. Pour lui, ça a été un boost complet.

Avez-vous pris un coup derrière la tête à ce moment-là ?
Quand on mène 6-3, 5-4, 40-15, qu’on a cinq balles de match et qu’on se retrouve mené 4-0 au troisième alors qu’on n’a pas forcément l’impression de jouer différemment ou moins bien, c’est dur à avaler. Il y a un côté mental parce que je l’ai joué pas mal de fois, c’était la sixième (Herbert a toujours perdu). Il n’y a que des jeux serrés jusqu’au début du troisième, mais ça ne va pas dans mon sens. Il se met à jouer de mieux en mieux, il ne rate plus une balle. Un truc a « cliqué » chez lui après le débreak. Le 7-5, 6-0 est un peu sévère… Je n’ai pas réussi à tuer le match et après c’était du très grand David en face.

Nourrissez-vous des regrets ?
Autant j’avais le sentiment d’avoir pas mal de choses à regretter les dernières fois parce que je m’étais vraiment tendu. Autant là, ce n’est jamais évident de terminer un match et je n’ai pas le sentiment d’avoir mal joué. J’ai vraiment eu l’impression qu’il s’est mis à élever son niveau de jeu d’un coup. Quand il joue comme ça, c’est terrible. J’ai continué à jouer mon jeu, à aller vers l’avant, mais j’ai pris des passings et des lobs dans tous les sens, longs de ligne, croisés…

« J’ai beaucoup plus peur d’avoir le Covid en Australie qu’ici en Turquie. Parce que les Australiens, ils ne sont pas là pour rigoler avec le Covid. Ils me font limite un peu peur.

Pierre-Hugues Herbert

Vous êtes à Antalya avec votre compagne et votre fils Harper…
C’était inconcevable que je parte en Turquie sans eux. J’ai vraiment beaucoup de chance. Harper est adorable. Avec les deux heures de décalage, forcément, il y a eu des fois où il n’avait pas trop envie de dormir à l’heure où nous, on aimerait qu’il dorme, mais il fait des nuits très correctes. Il découvre un peu le circuit aussi, c’est sympa. C’est cool de l’avoir, même après des défaites comme ça, ça permet un peu de relativiser.

De nombreux joueurs ont décidé de ne pas jouer cette semaine, à Antalya ou Delray Beach, par crainte de contracter le Covid-19 avant l’Australie. Pourquoi avez-vous fait le choix inverse ?
Je ne suis pas du tout dans cet état d’esprit. Tu peux le choper à la maison aussi, en allant faire tes courses… Le Covid de toute façon, il y a un moment où on va le choper. Je ne vois pas comment il pourrait y avoir plus de risque de le choper en Turquie qu’en France ou qu’en Europe. Moi, j’étais content de pouvoir rejouer après ma prépa. On est testés tous les quatre jours. J’ai été testé trois fois, j’ai été deux fois négatif, j’attends le troisième résultat. Ce qui est important aussi c’est que ma compagne soit négative parce que sinon je suis cas contact. On fait attention, comme depuis le début du Covid, et on espère qu’on ne sera pas enfermés dans une chambre comme Middelkoop, le joueur de double, qui a fait quarantaine en arrivant comme quelques-uns.

Que vous inspire la perspective d’une quatorzaine à Melbourne avec seulement 5 heures par jour en dehors de la chambre d’hôtel ?
Ça va être encore une nouvelle expérience. Je ne pensais pas vivre ça. J’ai du mal à me projeter là-bas. Ça va être assez long et pas facile de passer autant de temps dans la chambre. Mais si c’est la condition pour qu’on puisse travailler… Je suis prêt à faire deux semaines de quarantaine pour à nouveau jouer devant du public (jauge envisagée à 50 % pour l’Open d’Australie). C’est quand même tristounet de jouer sans personne et de ne pas pouvoir partager avec le public. C’est sympa de travailler, mais on n’a pas les émotions qu’on avait avant le Covid. Je ne sais pas comment je vais gérer ça. Ce qui est sûr, c’est que j’ai beaucoup plus peur d’avoir le Covid en Australie qu’ici en Turquie. Parce que les Australiens, ils ne sont pas là pour rigoler avec le Covid. Ils me font limite un peu peur… »

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