Roland-Garros (F) – Alizé Cornet, éliminée sur abandon à Roland-Garros : « Cette poignée de crétins fait mal au coeur »

« Vous aviez des straps aux cuisses et avez dû abandonner, que s’est-il passé ?
Je ne pouvais pas me déplacer sur le court, je le savais avant de rentrer. J’ai choisi d’essayer parce que c’est ma nature. J’essaie toujours de tenter ma chance jusqu’au bout. Peut-être que j’aurais dû ne pas rentrer sur le court et ne pas prendre le risque d’aggraver. J’ai quand même une déchirure assez importante à l’adducteur. C’était un pari risqué, mais j’ai voulu tenter le coup. Après elle ne m’a vraiment pas laissé respirer non plus, c’est aussi en grand partie à cause d’elle que je perdais 6-0, 3-0, et pas uniquement à cause de la blessure. Avec la douleur à un moment donné, ça ne faisait plus trop de sens (de continuer).

Quand vous êtes-vous blessée ?
Sur une course à 4-2 au troisième set (contre Jelena Ostapenko, au deuxième tour). Je suis restée quelques secondes la tête baissée. À chaud, ç’a tenu sur les deux derniers jeux, mais le lendemain, quand je me suis réveillée, j’ai tout de suite senti qu’il y avait un truc qui n’allait pas. On a fait une écho hier soir (vendredi) et il n’y avait aucun doute sur le diagnostic. Après c’était ma décision de rentrer ou pas sur le terrain. On me connaît, je n’avais jamais déclaré forfait en Grand Chelem, abandonné non plus. Ce n’était pas possible pour moi de ne pas au moins essayer.

« Ce qui me fait halluciner c’est que des gens ont osé me huer sur le court quand j’abandonne »

Alizé Cornet

On vous reverra ici l’année prochaine ?
Je ne sais pas. Là, à chaud, je ne sais pas. C’est triste de terminer comme ça. Ce qui me fait halluciner en plus, c’est que des gens ont osé me huer sur le court quand j’abandonne, alors qu’on sait quand même que je suis assez résistante à la douleur et que si j’abandonne, ce n’est pas de gaîté de coeur, au contraire. Le public français, parfois, m’étonne.

Alizé Cornet est allée au bout de ce qu’elle pouvait donner ce vendredi. (F. Seguin/L’Équipe)

C’est un énorme contraste avec l’ambiance lors de votre match précédent, comment avez-vous vécu ces sifflets ce samedi ?
Ça m’a presque fait plus mal que la blessure (elle s’arrête, les larmes aux yeux). Après il ne faut pas généraliser, c’est peut-être une poignée de gens sur le Central. Mais franchement, c’est abusé. Quand on voit ce que je donne sur le terrain depuis toutes ces années, à quel point ça me tient à coeur. Ça aurait été bien plus facile pour moi de ne pas rentrer sur le court, de ne pas me rendre vulnérable avec cette blessure. J’ai été fidèle à qui je suis. Ça fait chier parce que c’est injuste et l’injustice ça fait de la peine. La plupart comprennent peut-être ce qui arrive, mais cette poignée de crétins fait mal au coeur. »

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