Real Madrid : Carlo Ancelotti a (presque) tout perdu

On le savait, les deux entraîneurs jouaient gros hier. Les deux équipes arrivaient sur des dynamiques assez similaires, avec de bons résultats (avec quelques accrocs tout de même), mais un jeu et une animation offensive loin d’être convaincants, s’appuyant souvent sur les individualités plutôt que sur une vraie ligne directrice collective. Même si Carlo Ancelotti est – ou était du moins – bien moins critiqué à Madrid que son homologue argentin à Paris, on pouvait tout de même lire ou entendre quelques reproches de plus en plus insistants dans les médias ibériques, notamment concernant sa politique de rotation quasi-nulle, ou une attaque trop dépendante des éclairs de génie de Vinicius Junior et de Karim Benzema.

Sans surprise, l’ancien coach du PSG et de Milan, entre autres, en prend pour son grade après la triste prestation de ses hommes. Tout d’abord, c’est son approche du match, considérée comme bien trop frileuse, qui est pointée du doigt outre-Pyrénées. Les observateurs espagnols s’attendaient à voir un bloc madrilène assez bas… mais pas à ce point. L’équipe n’a trouvé aucune solution pour s’extirper du pressing parisien, obligeant souvent Courtois ou les défenseurs à envoyer de longs ballons en direction des attaquants, immédiatement récupérés par l’arrière-garde parisienne. D’autres ne comprennent pas pourquoi, dans cette configuration, il n’a pas cherché à renforcer le milieu avec Fede Valverde notamment, dont le profil de joueur box-to-box aurait pu être plus utile que celui de Marco Asensio dans le contexte du match d’hier.

Une équipe qui a joué comme un petit poucet

« Ce n’est pas un problème physique, mais footballistique. Les joueurs n’avaient même pas commencé à transpirer qu’ils étaient déjà tous derrière », a par exemple lancé Antonio Romero, journaliste de la Cadena SER dans l’émission El Larguero. « Le Real Madrid a joué avec des complexes », a de son côté affirmé Tomas Roncero, rédacteur en chef de la rubrique Real Madrid chez AS. Globalement, tous sont d’accord pour dire que le Real Madrid a laissé une image de petit poucet se déplaçant sur la pelouse d’un gros, indigne du statut et de l’envergure du club. Et derrière tout ça, c’est bien évidemment Ancelotti qui est pointé du doigt. « Pochettino a clairement battu un Ancelotti qui misait tout sur le fait qu’il ne se passe rien dans le match », résume Javier Sillés dans un article d’opinion du journal AS.

Et on le sait, du côté de Madrid, on ne plaisante pas avec ces histoires de fierté, d’orgueil et de prestige. Surtout pas dans la compétition fétiche du club. Le Real Madrid peut perdre – c’est un scénario auquel étaient déjà préparés les supporters – mais pas de cette manière. Il faut dire qu’en plus, l’Italien ne s’est ensuite pas rendu service en conférence de presse. Il a ainsi taclé la décision de l’arbitre Daniele Orsato de donner un jaune à Casemiro et Mendy, suspendus pour le retour, et s’est surtout défendu d’avoir voulu jouer un jeu porté sur la défense : « ce n’était pas un plan de jeu conservateur. On a pas réussi à sortir le ballon comme on sait le faire. Des déclarations qui sont très mal passées ». Autant dire que le tacticien transalpin va devoir proposer un plan radicalement différent dans trois semaines, devant un public et des journalistes espagnols qui ont déjà aiguisé leurs couteaux…

Source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.