PSG : qu’attendre de Rafinha ?

Le Paris Saint-Germain a surpris tout le monde en recrutant Rafinha Alcantara dans les dernières heures – minutes même – du mercato « estival ». Une arrivée qui n’était clairement pas attendue, puisqu’on pensait que Moise Kean et Danilo Pereira allaient être les derniers nouveaux visages du champion de France pour cette saison déjà bien entamée. Avant tout, force est de constater que sur le plan financier, l’écurie francilienne réalise un énorme coup. Tout l’été, l’hispano-brésilien avait été évalué à 16 millions d’euros par la direction barcelonaise, et des offres de plusieurs millions d’euros avaient été repoussées. Ce montant de 0€ plus trois millions sous forme de variables, avec un pourcentage de 35% à la revente s’avère donc être une excellente affaire, et ce même si le contrat du joueur en Catalogne expirait en juin 2021.

Son nom est déjà connu de tous puisqu’il a, depuis ses débuts avec l’équipe première du FC Barcelone, souvent été considéré comme un élément plus que prometteur. Dans l’ombre de son frère Thiago certes, qui était pour le coup présenté comme LE talent générationnel de La Masia des années 2010, il a fait partie de la génération des Gerard Deulofeu, Alejandro Grimaldo et compagnie, à savoir la dernière équipe B du club catalan à avoir réussi à s’installer durablement en deuxième division. Rafinha était devenu un incontournable de l’équipe alors qu’il était encore en âge de jouer avec les U19. C’est en 2011, à 18 ans seulement, qu’il a débuté sous les ordres de Pep Guardiola en A, même s’il est ensuite encore un peu resté avec la B. Mais à l’époque, le petit Rafael Alcantara était loin d’être le même joueur qu’aujourd’hui. Tresses plaquées sur le crâne, celui qui hésitait encore entre l’Espagne et le Brésil était avant tout un joueur qui brillait par sa vitesse et sa capacité à faire des différences dans le un contre un, souvent placé derrière l’attaquant. Un registre particulièrement offensif pour celui qui avait même évolué en attaquant de pointe dans les équipes de jeunes du Barça.

Des dernières années compliquées

Concrètement, il a longtemps été un joueur similaire à ce que peut être Neymar aujourd’hui, en termes de profil, et non de niveau ou de talent bien évidemment. Avec, en plus, cette touche collective supplémentaire et cette vision du jeu souvent innée aux joueurs issus de l’académie blaugrana. Aujourd’hui, on est bien loin de tout ça, puisqu’au fur et à mesure que sa carrière a avancé, il a reculé sur le terrain, adoptant un nouveau rôle. Une transformation qui a démarré lors de son premier prêt au Celta, lors de l’exercice 2013/2014. Luis Enrique lui avait alors donné d’énormes responsabilités, lui confiant les clés de l’animation offensive de l’équipe galicienne à un âge encore très précoce. Une réussite totale, puisque le jeune joueur appartenant au Barça s’est complètement épanoui. Dans un registre assez avancé sur le terrain certes, mais endossant souvent ce rôle de meneur de jeu, démarrant les actions depuis un côté. C’est là qu’il est passé de joueur de complément de qualité à joueur capable d’être la clé de voute de l’équipe. Retour à la maison à la fin de saison… en même temps que Luis Enrique. Si les places étaient logiquement chères au Barça, surtout à l’époque, la présence de celui qui avait contribué à son explosion au plus haut niveau était logiquement encourageante pour lui.

Il s’est peu à peu adapté, et a réalisé une saison du retour assez convaincante, jouant bon nombre de rencontres (24 apparitions dont 13 titularisations en Liga notamment). Seulement, en septembre 2015, c’est le début d’un cauchemar… Le joueur se fait les croisés, enchaîne ensuite les petits pépins, jusqu’à ce mois d’avril 2017 où il se blesse gravement au ménisque. Remis sur pattes après un prêt convaincant à l’Inter en 2017/2018, il se refait les croisés en fin d’année 2018 sous la tunique du Barça. Il revient en force la saison dernière, au Celta, lors d’un prêt plus que convaincant, et ce malgré les nombreuses difficultés connues par l’équipe. Et c’est là qu’on a vu ce nouveau Rafinha, dans l’axe, dans un véritable registre de relayeur, créateur et organisateur, qui peut tant apporter au Paris Saint-Germain.

Quelle place au PSG ?

Capable de prendre le jeu à son compte, de dicter le tempo et de distiller de bons ballons à ses partenaires, il a tout de même conservé son côté provocateur balle au pied, capable de briser des lignes à la fois via des transmissions comme lors de courses balle au pied. Ce n’est pas un hasard s’il était le deuxième joueur ayant provoqué le plus de fautes en Liga la saison dernière. Sa polyvalence fut un atout considérable pour Oscar Garcia du côté de Balaidos la saison dernière, sur les matchs retour principalement, où il a, avec Iago Aspas, porté et sauvé l’équipe qui a flirté avec la zone rouge pendant une bonne partie de l’exercice 2019/2020. Sa capacité à créer du jeu et combiner avec ses partenaires n’importe où sur le terrain en font un joueur plus difficile à analyser pour les adversaires, généralement habitués à avoir affaire à des joueurs plus statiques et moins mobiles dans ce registre de relayeur.

Et au Paris Saint-Germain alors ? Il est, dans un premier temps du moins, difficile de l’imaginer s’emparer d’une place de titulaire. Surtout si Thomas Tuchel continue de miser sur un 4-4-2, puisque pour jouer dans l’axe, il faudrait qu’il soit capable d’abattre énormément d’efforts défensifs, chose qu’il sait faire mais peut-être pas au niveau requis pour ce poste. Du moins sur les grosses rencontres de Ligue 1 ou sur la scène européenne. En 4-3-3 en revanche, avec un joueur au profil défensif derrière lui, il pourrait être candidat à une place dans le onze. C’est en tout cas un joueur habitué à jouer dans des équipes ayant la possession et dominant ses vis-à-vis dans le jeu. Thomas Tuchel, particulièrement fan du joueur, récupère un élément qui semble avoir atteint sa maturité footballistique et qu’il pourra utiliser à plusieurs positions, puisqu’il est tout à fait envisageable de le voir entrer en cours de match sur une aile. Un petit magicien quand l’équipe est à court d’idées, ce qui peut s’avérer très utile, puisqu’on a souvent vu que l’animation offensive dépendait parfois trop des inspirations de Neymar. Plus qu’à attendre pour le voir à l’œuvre !

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