PSG – Manchester United : les notes du match

Notre musique préférée résonnait à nouveau au Parc des Princes ce mardi ! Quelques semaines après cette finale perdue face au Bayern seulement, les troupes de Thomas Tuchel étaient de retour dans la plus belle et prestigieuse des compétitions européennes. Un duel face à Manchester United qui nous rappelle forcément cette confrontation tragique il y a presque deux ans, conclue par une qualification des Red Devils en quarts de finale. Pour ce duel, l’entraîneur allemand sortait son trio offensif préféré, avec Di Maria, Mbappé et Neymar. Les trois stars étaient épaulées par un milieu Danilo-Herrera-Gueye, alors que derrière Diallo prenait place aux côtés de Kimpembe dans la charnière centrale. En face, OGS sortait un système assez défensif, avec trois centraux, et une surprise : Paul Pogba démarrait sur le banc de touche. McTominay, Fred et Bruno Fernandes composaient cet entrejeu un peu remanié, alors que Rashford et Martial étaient bien présents devant.

Le début de rencontre était en faveur des Parisiens, du moins si on parle de possession, puisque les locaux avaient tout de même du mal à bousculer des Mancuniens bien en place. Le jeu des champions de France était assez lent et peu coordonné, mais De Gea devait tout de même s’employer pour détourner cette frappe de Di Maria (12e). Derrière, l’Espagnol sortait une nouvelle intervention décisive, cette fois juste devant Kurzawa, qui était à la réception d’un centre de Mbappé (12e). Il fallait attendre la 20e minute de jeu pour voir les Mancuniens créer un peu de danger devant, avec cette action de Martial dans la surface, conclue par un enroulé totalement raté. Et les coéquipiers de Bruno Fernandes allaient bénéficier d’un penalty, suite à une faute de Diallo sur l’attaquant français de MU. Le milieu de terrain portugais s’élançait, stoppait sa course, frappait… et Keylor Navas sortait sa tentative (22e) ! Seulement, c’était à retirer, puisque le portier parisien était trop avancé. Cette fois, le Lusitanien transformait, prenant le portier francilien à contre pied (0-1, 23e).

Keylor Navas et David De Gea ont porté leur équipe

Côté Parisien, on notait un manque de créativité flagrant, ce qui pouvait être prévisible au vu du milieu aligné ce soir. Les trois de devant étaient livrés à leur sort, et la ligne du milieu était souvent invisible sur les séquences offensives. Ce qui obligeait Neymar, principalement, à redescendre très (trop même) bas pour toucher le cuir. Bruno Fernandes était tout proche du doublé sur cette frappasse de l’extérieur de la surface, mais Keylor Navas répondait présent avec une sacrée parade (39e). Clairement, les pensionnaires du Parc des Princes n’y étaient pas, et Ole Gunnar Solskjær remportait son duel particulier face à Thomas Tuchel. Désespérés, les Parisiens adoptaient souvent cette tactique habituelle chez les équipes sans réel plan de jeu, à savoir enchaîner les centres dans la surface, logiquement sans succès vu les Mancuniens présents sur la pelouse et le manque de présence parisienne dans la surface. Au retour des vestiaires, Tuchel tentait un coup en faisant entrer Kean à la place de Gueye. De quoi donner plus de liberté à Neymar, alors que Mbappé passait sur le côté gauche. Le Français réussissait enfin une action individuelle, mystifiant plusieurs défenseurs dans la surface, mais De Gea s’envolait pour sortir sa frappe (48e).

Le PSG affichait un visage un peu plus offensif, et mettait enfin le pied sur le ballon. Kurzawa touchait, involontairement, la barre (53e), et involontairement aussi, Martial permettait aux Parisiens d’égaliser. De la tête, l’attaquant français expédiait le cuir au fond de ses filets sur ce corner botté par Neymar (1-1, 55e). Les Franciliens commençaient à multiplier les assauts, mais quelques minutes plus tard, Martial était encore proche de marquer, cette fois dans les bonnes cages, de la tête (59e). Les Red Devils ne se laissaient pas faire, et Navas sortait une nouvelle parade, cette fois sur une tentative lointaine de Rashford (69e). L’entrée en jeu de Pogba avait fait du bien à l’écurie de Premier League, qui reprenait l’avantage dans le jeu. Le portier parisien était encore décisif, toujours sur le jeune attaquant anglais (81e). De Gea répondait, sur un tir de Neymar (82e). Et c’est Rashford, pourtant peu inspiré jusqu’ici, qui allait donner la victoire aux siens, avec une belle frappe à ras de terre depuis l’extérieur de la surface, touchant le montant de Navas avant de se loger au fond (1-2, 87e). Le PSG lance mal son aventure européenne…

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Le classement de la phase de poules de la Ligue des Champions.

L’homme du match : De Gea (7,5) : après un début de match inspiré au pied, il allait bien utiliser ses mains sur une belle frappe enroulée de Di Maria puis devant Kurzawa (12e). De retour des vestiaires, l’Espagnol a une nouvelle fois brillamment repoussé une frappe de Mbappé (48e) avant d’être surpris et trompé par la tête contre son camp de Martial (55e). En fin de match, il a préservé le match nul avec un arrêt sur Neymar (83e).

Les notes

Paris Saint-Germain

– Keylor Navas (7,5) : les Parisiens voulaient un grand gardien pour franchir un cap sur la scène européenne, et ils ne se sont pas trompés en allant chercher l’ancien du Real Madrid. Si le Paris Saint-Germain a tenu le nul jusqu’à la quasi fin du match, c’est grâce à ses nombreuses interventions décisives, parmi lesquelles une sacrée parade sur cette frappe de Fernandes (39e), ou deux arrêts sur Rashford (69e, 80e). Les défenseurs du champion de France peuvent le remercier puisque malgré la défaite, il a permis que plusieurs erreurs de leur part passent inaperçues.

– Florenzi (5) : plus que convaincant depuis son arrivée cet été, le latéral transalpin a été un peu en-dessous de ce qu’on avait vu jusqu’ici. C’était particulièrement flagrant sur les séquences offensives du moins, puisque son apport a été assez pauvre. Peut-être avait-il reçu des consignes pour ne pas se faire prendre dans le dos par les (rapides) joueurs d’attaque mancuniens. De ce côté là il n’y a d’ailleurs pas grand chose à lui reprocher puisqu’il a tenu son rang défensivement. Tuchel l’a remplacé par Dagba (78e), dont l’entrée a été anecdotique.

– Diallo (5) : il commet une faute assez flagrante, ou du moins évitable, sur Martial qui offre un penalty et l’ouverture du score aux Mancuniens (21e). Il se rattrape un peu avec un tacle in extremis sur Rashford (42e), puis monte un peu en puissance au fur et à mesure que la rencontre avance malgré un léger manque de sécurité flagrant dès que le ballon approchait son périmètre. Il coupe tout de même plusieurs offensives mancuniennes potentiellement létales dans le dernier quart d’heure. Mi figue mi raisin.

– Kimpembe (5,5) : il est la grande satisfaction de ces derniers mois à Paris, et ce mardi encore, le titi parisien a été plutôt performant. Il a été l’un des rares Parisiens à quitter la pelouse du Parc avec les honneurs, puisqu’il a réalisé une prestation honnête. Bon dans les duels, serein dans le jeu aérien et propre à la relance, malgré quelques petites défaillances, notamment à la retombée des coups de pied arrêtés. Ce n’est pas un hasard si les attaquants mancuniens ont surtout cherché le un contre un avec Diallo plutôt qu’avec lui.

– Kurzawa (6) : le latéral gauche parisien a rendu une copie assez honnête. Défensivement, il n’a pas vraiment été inquiété par ses vis à vis, et a vécu une soirée plutôt tranquille de ce point de vue là. En attaque, il est souvent venu prêter main forte à ses attaquants, étant même de loin le joueur le plus dangereux de l’équipe si on enlève le trio offensif. On peut tout de même lui reprocher un peu de déchet dans la dernière passe. Il a laissé sa place à Bakker à la 86e.

– Danilo (4) : devant la défense, le pitbull portugais a montré pourquoi le club de la capitale est allé le chercher. Il n’est effectivement pas avare d’efforts, et couvre énormément de terrain devant le quatuor défensif. En revanche, le milieu parisien a été très perméable, et il en est en partie responsable malgré quelques ballons récupérés, dont un joli tacle sur Rashford en deuxième période. Trop passif sur le deuxième but mancunien néanmoins, laissant l’Anglais frapper. Balle au pied, il n’a pas vraiment proposé grand chose, se contentant de jouer la sécurité avec beaucoup de transmissions latérales.

– Gueye (3) : encore un match compliqué pour l’ancien d’Everton, qui n’a pas fait le poids face aux milieux mancuniens. Comme souvent, l’Ivoirien a du mal lorsqu’il faut aller de l’avant, en plus d’afficher une lecture du jeu assez pauvre. Trop limite pour un joueur d’un candidat au titre en Ligue des Champions, et ce n’est pas un hasard si Tuchel l’a sorti à la pause. Kean (5) a pris sa place et a permis, indirectement du moins, au PSG d’être bien plus dangereux. L’Italien n’a cependant pas réussi grand chose et sur le plan individuel, il a créé peu de danger.

– Herrera (3,5) : plus d’interviews accordées aux médias que de ballons intéressants distribués à ses joueurs offensifs. C’est simple, il lui a tout manqué ce soir : de l’agressivité et de l’intelligence dans le pressing sur les séquences défensives, puis des idées et de l’audace quand son équipe avait la balle, jouant lui aussi trop facile. « Le risque est beau », disait Platon. L’Espagnol devrait peut-être s’intéresser un peu plus à la littérature grecque. Remplacé par Rafinha (78e), intéressant sur quelques ballons touchés.

– Di Maria (4) : l’Argentin a brillé par (rares) séquences, créant du danger lorsqu’il a reçu le cuir aux abords de la surface, comme sur cette frappe détournée par le portier rival (12e), ou ce caviar dont Mbappé n’a pas pu profiter (56e). Mais dans le même temps, il a souvent disparu des débats pendant de longues minutes. Ce qui s’est fait sentir. Peu inspiré, peu impliqué dans le jeu et donc peu dangereux. Sarabia est entré à sa place (86e) mais n’a pas eu le temps de montrer quoi que ce soit.

– Mbappé (3,5) : souvent discret dans les gros duels européens de son équipe, le Bondynois était logiquement attendu au tournant ce soir. Il s’est souvent empalé, tête baissée, dans la défense mancunienne, perdant énormément de ballons tentant de faire des différences balle au pied. Une belle action individuelle en début de seconde période qui aurait pu se conclure en superbe but si De Gea n’était pas intervenu, mais rien d’autre de bien intéressant à se mettre sous la dent. Physiquement, il a été battu à plusieurs reprises par Tuanzebe, qui l’a bien muselé. Sans espaces, c’est toujours aussi difficile…

– Neymar (5) : comme d’habitude, il a été le joueur parisien le plus en vue offensivement, sans pour autant être le meilleur Neymar. Il a éliminé bon nombre de joueurs mancuniens, mais n’a pas signé de véritable action décisive ou dangereuse dans les derniers mètres, si ce n’est ce corner mis au fond par Martial, plus anecdotique qu’autre chose. Il faut dire qu’il n’a pas toujours été bien épaulé, l’absence d’un véritable 9 se faisant sentir lors des 45 premières minutes. Quelques pertes de balle dangereuses en deuxième période également. Quand Neymar n’est pas inspiré, le PSG souffre…

Manchester United

– De Gea (7,5) : voir ci-dessus.

– Shaw (5) : une reconversion réussie, du moins sur ce match. Titularisé sur le côté gauche de la défense à 3 têtes de Manchester, lui l’habituel latéral, a réussi un match très correct où il n’a été que très peu dépassé.

– Lindelöf (6) : pilier de la défense à 3 mise en place par Ole Gunnar Solskjaer, le Suédois a été solide dans ses interventions, que ce soit avec la tête ou avec les pieds. Il était aussi à l’origine du bon alignement de sa défense et n’a jamais été vraiment débordé. Aussi, il était souvent à la réception des centres parisiens.

– Tuanzebe (6) : le défenseur central formé au club n’a pas manqué son rendez-vous. Aligné dans la zone de Kylian Mbappé, il a bien contenu la vitesse et les dribbles du Français, à l’image de deux retours parfaitement maîtrisés dans sa surface (35e et 74e). Son physique imposant a aussi bien aidé dans la solidité défensive des siens.

– Telles (5) : pour sa première avec les Red Devils, le Portugais a réalisé une rencontre sérieuse. Chargé d’animer le couloir gauche, il a commencé avec prudence avant de prendre petit à petit confiance. Ni transcendant, ni mauvais, il a donc connu une première assez tranquille. Remplacé par Pogba (67e). Entré pour renforcer le milieu de terrain, le Français a eu ce rôle de lancer les contre-attaques et de fluidifier les relances. Ce qu’il a fait en évoluant aussi parfois très haut : il a même délivré une passe décisive à Rashford (87e).

– McTominay (4,5) : positionné aux côtés de Fred, le milieu écossais a surtout été missionné pour bloquer et limiter l’apport de Neymar. Et il a souffert face à la vitesse et aux petits appuis du Brésilien, l’une de ses fautes lui valant un avertissement (36e). Avec sa grande taille (1m93), il a apporté de l’impact et son jeu de tête sur les coups de pieds arrêtés défensifs.

– Fred (6) : moins souvent au duel avec Neymar que son collègue de milieu de terrain, il a eu plus de libertés dans l’entrejeu mancunien. Pour relancer d’abord puis pour se projeter dans le camp adverse ensuite. Son activité, son volume de jeu et sa capacité à ratisser les ballons ont bien servi dans le maillage tactique de son équipe.

– Bruno Fernandes (7) : un artiste. A l’aise balle au pied, il s’est tout de suite imposé comme le dépositaire du jeu en multipliant les touches de balle entre les lignes, et ce sur tout le front de l’attaque. Excellent dans le jeu court et bon dans le jeu long, le Portugais a régulé le jeu de son équipe. Le spécialiste des penaltys a encore sévi pour ouvrir le score après 2 tentatives, le premier ayant été arrêté par Navas. Aussi capable de frapper de loin (39e) et de bien tirer les coups de pieds arrêtés, il a réalisé un match pleinement abouti malgré une baisse de forme en seconde période. Remplacé par Van de Beek (89e).

– Wan-Bissaka (6) : le jeune défenseur (22 ans) effectuait là son baptême du feu en Ligue des Champions. Propre dans ses tacles et ses interventions, l’habituel latéral a été positionné un peu plus haut qu’à l’accoutumée, au poste de piston droit. Ce qui lui a permis de se projeter assez souvent pour apporter le surnombre.

– Rashford (5) : l’attaquant anglais était assez libre dans son placement et il n’a pas hésité à dézoner pour tourner autour de Martial. Avec sa vitesse, il a parfois mis en difficultés la défense parisienne sur des phases de contre-attaque mais manquait de précision et de justesse dans les derniers gestes. Il a vendangé de nombreuses opportunités avant de libérer les siens en fin de match d’une précise frappe croisée du pied droit (87e).

– Martial (4) : plus axial que Rashford, il a eu du mal à toucher des ballons intéressants face à une défense parisienne qui le forçait à décrocher et à jouer en appui. C’est d’ailleurs comme cela qu’il provoquait un penalty au duel avec Abdou Diallo (21e). Mais il allait aussi être impliqué dans l’égalisation parisienne : il déviait un corner de Neymar dans son propre but (55e). Remplacé par James (89e).

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