PSG-Bayern : les notes du match

Il y a exactement six jours, le Paris Saint-Germain faisait un match retentissant. En effet, en l’emportant sur le score de trois buts à deux en Bavière sur la pelouse du Bayern Munich, les Parisiens ont pris une sérieuse option sur la qualification pour les demi-finales de la Ligue des Champions. Mais il fallait, ce mardi soir recevoir le tenant du titre au Parc des Princes pour définitivement passer cette étape. Pour cette rencontre, Mauricio Pochettino ne pouvait pas compter sur son capitaine, Marquinhos, blessé lors de la rencontre aller. De l’autre côté, Hansi Flick ne peut toujours pas disposer de Robert Lewandowski ni de Serge Gnabry et à perdu, lui aussi lors de la première manche, Niklas Süle et le milieu Leon Goretzka, qui était attendu dans le groupe, mais qui n’était pas suffisamment remis pour participer. Alessandro Florenzi et Marco Verratti sont, eux, sur le banc.

Il était inutile de dire qu’on attendait beaucoup du Bayern Munich, au moins dans l’entame de match. Et c’est peu dire qu’on a été assez déçu. Les Parisiens ont bien réussi à contrer le pressing des Allemands et quand ce pressing fonctionnait, c’était le déchet technique des Bavarois qui venaient rassurer les Parisiens. Pourtant, les visiteurs, en première période, ont eu des occasions. Mais Kimmich ne contrôlait pas bien le ballon dans la surface (20e), Sané ne cadrait pas à l’entrée de la surface (26e) et Kimmich l’imitait peu après (27e). Du côté du Paris SG, on a joué dans la profondeur, en contre, profitant des largesses défensives. Neymar trouvait une fois la transversale (37e) puis le poteau (39e) alors qu’il était tombé sur un grand Neuer (34e). Mais finalement, les visiteurs allaient trouver la marque. Sur une énième percée de Kingsley Coman, le Français centrait fort vers Thomas Müller qui remettait en une touche pour Alaba. L’Autrichien frappait et tombait sur Navas, mais dans la foulée, Choupo-Moting remportait son duel avec Kimpembe (0-1, 40e). Avec ce score, à la pause, le Paris SG était encore qualifié pour les demi-finales.

Le PSG a souffert

Le Bayern allait ainsi mettre la pression dès le retour des vestiaires. Suite à un centre de Leroy Sané renvoyé, David Alaba récupérait plein axe devant la défense, mais ne cadrait pas (47e). Les Parisiens faisaient un début de seconde période plus compliqué et Mauricio Pochettino, n’étant pas content, envoyait Kean, Sarabia et Herrera à l’entraînement. Mais, à la 53e minute, Mbappé changeait vers Di Maria, qui éliminait Davies, mettait le ballon entre les jambes de Neuer et flirtait avec la ligne de but. Mais, le Paris SG allait avoir une mauvaise nouvelle. Sur une accélération de Leroy Sané, Abdou Diallo se blessait et était remplacé par Mitchel Bakker (58e).

Le rythme retombait peu à peu, et le Paris SG avait plus de mal à ressortir le ballon malgré les nombreux exploits d’Angel Di Maria. Il ne se passait plus grand-chose, sauf à noter un joli sauvetage de Paredes sur une remise de la tête de Kingsley Coman (59e). Le temps des changements était venu et Musiala entrait en jeu côté FCB quand Kean remplaçait Draxler (72e). L’Italien n’a pas mis beaucoup de temps à se montrer en jeu puisque sur une belle ouverture de Neymar, il trouvait les nuages (77e). Kylian Mbappé marquait ensuite un but, bien lancé dans le dos de la défense, mais il était signalé hors-jeu (78e). Il y avait du ko dans l’air. Dans la foulée, Leroy Sané s’amusait de Mitchel Bakker, mais ne trouvait pas le cadre (83e). Le temps filait et l’arbitre indiquait quatre minutes de temps additionnel. Rien ne se passait. Finalement, le Paris SG a fait un match bien plus abouti qu’à l’aller et s’est incliné, tout en se qualifiant!

– L’homme du match : Gueye (8,5) : la semaine passée, on avait retrouvé le Idrissa Gueye qu’on avait pu voir une fois avec le PSG, contre le Real Madrid. Ce soir, encore, il a été très bon. Tranchant dans ses interventions et son pressing, il a perdu quelques ballons dangereux, mais c’était rarement de sa faute. Totalement survolté en seconde période, il a été extrêmement précieux dans le combat que le Paris SG a mené ce mardi soir. Incroyable. Il n’y a pas vraiment d’autres mots pour la performance du Sénégalais ce soir. Le Paris SG doit beaucoup au natif de Dakar, qui s’est donné corps et âme pour qualifier les siens.

Paris Saint-Germain

– Navas (6) : le portier parisien avait été exceptionnel à l’aller. Si l’avantage des Parisiens était celui qu’on connaît, c’est grâce à lui. Il savait qu’il allait encore être mis à rude épreuve et en première il n’a pas eu grand-chose à faire. Il repousse la frappe d’Alaba sur le but (40e), envoie en corner une tentative d’Alaba et stoppe la frappe molle de Sané (45e +2). On l’a pas beaucoup vu en seconde période tant les Allemands n’ont pas vraiment cadré de tentatives. Il s’interpose bien sur un centre de Sané (90e +3).

– Dagba (6,5) : honnêtement, il ne doit sa place qu’aux absences de certains éléments comme Alessandro Florenzi. On s’attendait au pire tant Kingsley Coman lui avait fait mal lors de la rencontre aller. Finalement, il a été impressionnant tout au long de la première période, ne se faisant que rarement dépasser par le Français du Bayern. Il a aussi pris beaucoup de risques dans ses sorties de balle et s’en est très bien sorti. Toujours aussi solide en seconde période. Grand match !

– Danilo (6,5) : le Portugais, que Thomas Tuchel avait décidé de mettre en défense centrale, devait sa place dans l’axe qu’à l’absence sur blessure de Marquinhos. Il a été le meilleur des deux centraux en première période. Toujours bien placé, il n’a pas grand-chose à se reprocher, encore moins sur l’ouverture du score (40e). En seconde période, il a souffert, comme ses coéquipiers, mais a continué à couper tous les centres et toutes les tentatives venant de Coman.

– Kimpembe (5,5) : capitaine d’un soir, on attendait de lui qu’il soit le patron de la défense. En première période, il a été le pire défenseur du Paris SG. Peu en vue, il se fait complètement manger par Choupo-Moting sur l’ouverture du score (40e). C’est compliqué de dire qu’il a été le moins bon des Parisiens. Pourtant, il a été le moins sur des défenseurs tout en effectuant quand même un match très propre.

– Diallo (6) : Abdou Diallo doit lui aussi sa place à gauche aux absences conjuguées de Juan Bernat (qui se remet de sa blessure) et de Layvin Kurzawa. Il n’a pas eu beaucoup de mal à contrôler Leroy Sané, qui passait son temps à repiquer sur son pied gauche quand il ne perdait pas la balle à cause de son déchet technique. Il n’est pas vraiment monté offensivement, mais ce n’était pas son rôle de la soirée. Après une grosse accélération de Leroy Sané, il s’est blessé et a demandé le changement (57e). Remplacé par Mitchel Bakker (58e). Le Néerlandais a très bien fait son travail en coupant les longues transversales adverses. Sa glissade aurait pu couter cher à la fin (90e +3).

– Gueye (8,5) : voir ci-dessus.

– Paredes (5,5) : le milieu de terrain argentin n’était pas présent lors de la rencontre aller pour cause de suspension et il a été plutôt bon en première période. Il a récupéré, par vice et savoir-faire, de nombreux coups francs et surtout il a été très précieux pour les sorties de balle, malgré la pression qu’ont pu lui mettre les joueurs du Bayern Munich, notamment Kimmich et Müller. Il a continué à faire du vice en seconde période, mais, au fur et à mesure que le temps avançait, il perdait, logiquement en concentration et lucidité.

– Draxler (6) : il ne fait pas vraiment de bruit et il a souvent déçu, mais en première période, l’Allemand a fait le boulot sur son côté droit. Il a joué la plupart du temps simple, tentant de ne pas avoir de déchets dans ses relances et en essayant de trouver Neymar dans le cours du jeu ou Mbappé dans la profondeur. Beaucoup de moins bien en début de seconde période avec un replacement défensif quasi inexistant. Très logiquement remplacé par Moise Kean (72e), l’Italien s’est essayé sur son premier ballon, mais a trouvé les nuages. Il a tenté d’aider, sans vraiment de succès, Mitchel Bakker.

– Neymar (6,5) : étincelant avec deux passes décisives en Bavière, les Parisiens comptaient fort sur lui en espérant qu’il allait faire une nouvelle prestation de haut de vol. Le Brésilien était encore à ce niveau. En dix minutes, il a trouvé Neuer sur sa route, la barre transversale et le poteau. Rayonnant, comme souvent dans le jeu, il a permis à son équipe, par ses dribbles, de souffler un peu. Le Brésilien a été moins en vue en seconde période, mais le Paris SG a beaucoup souffert. Son entraîneur lui a demandé de redescendre plus bas pour essayer de mieux sortir. Sans succès. Il a raté beaucoup d’occasions ce soir, mais il n’aura pas à le regretter.

– Di Maria (7,5) : l’Argentin n’avait pas été incroyable lors de la rencontre aller. En tout cas bien loin des deux autres stars de l’attaque parisienne. En première période il a été absolument exceptionnel dans le jeu sur son côté droit pour lancer les offensives parisiennes. Il a beaucoup aidé Colin Dagba défensivement et s’est toujours montré disponible pour donner des solutions à ses coéquipiers en phase de construction. Très honnêtement, on a retrouvé le Di Maria qui avait étincelé au Real Madrid. Il a été absolument gigantesque ce mardi soir. Précieux au plus haut point pour les siens. Remplacé par Ander Herrera (88e), qui a eu le temps de prendre son jaune.

– Mbappé (6,5) : excellent avec un doublé lors de la première manche, il était forcément attendu. Fidèle à lui-même, il a multiplié les courses dans le dos de Lucas Hernandez et de Jérôme Boateng. Il aurait pu offrir un but à Neymar en première période si Neuer n’était pas Neuer. Il a été plutôt bon et a finalement peu cadré dans le premier acte, ce qui n’a pas permis aux siens de prendre l’avantage. Moins en vue offensivement en seconde période, mais il a fait un nombre de retours défensifs assez incroyable comme cette course de plus de 60m où il finit par tacler le ballon en corner. Aurait pu offrir un but à Neymar si Neuer n’était pas sorti (89e).

Bayern Munich

– Neuer (6) : après sa bourde du match aller, Manuel Neuer était logiquement très attendu ce soir au Parc. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a répondu présent et Neymar peut confirmer. Sur un face-à-face avec le Brésilien, le géant allemand sortait une parade dont il a le secret à la manière d’un joueur de handball (26e). Il repoussait aussi d’une grosse parade une frappe angle fermé de l’ancien joueur du Barça (32e). Lorsqu’il n’était pas sur la trajectoire du ballon, il était sauvé par ses poteaux (37e, 40e).

– Pavard (4) : après son bon match aller, Hansi Flick espérait revoir un bon Benjamin Pavard dans ce match. Mais ce n’était pas vraiment le cas. Beaucoup moins intéressant offensivement, on n’a pas senti le Champion du monde français être capable d’apporter le danger. Il a ailleurs très peu dédoublé sur son couloir droit et a peu combiné avec Leroy Sané. Il n’a pas été très serein sur les phases défensives également.

– Boateng (4) : sa titularisation était une occasion rêvée pour Mbappé de s’exprimer. Comme attendu, Boateng a souffert de son manque de vitesse face au natif de Bondy. On l’a senti très en difficulté quand il a dû suivre ses déplacements et quand il a dû couvrir la profondeur. Sur les duels, il a répondu présent, mais on l’a senti en dessous dans ses relances alors que c’est d’habitude son point fort. Mais sa prestation est à relativiser puisque dans le dispositif du Bayern, les défenseurs sont souvent livrés à eux même.

– Hernández (6,5) : aligné en défense centrale en l’absence de Sule et avec le repositionnement de David Alaba au milieu, Lucas Hernandez avait pour mission de cadenasser Neymar. C’est une mission réussie à moitié. Il a laissé de nombreux espaces à la star brésilienne et s’est souvent fait passer en un contre un en première mi-temps. Mais tout n’est pas à jeter puisqu’il a aussi largement dominé son adversaire du soir sur plusieurs actions et surtout en deuxième mi-temps où il a clairement haussé son niveau de jeu. Plus concentré et plus propre dans ses interventions, il s’est bien rattrapé. Très propre aussi face à Mbappé (79e) et Neymar en fin de match (90e).

– Davies (3) : le Bayern attendait sa vitesse et sa percussion sur le couloir gauche. Mais Davies n’a pas su réellement peser sur la défense parisienne et il a surtout perdu quelques ballons assez dangereux dans son camp la faute aussi à de nombreuses glissades. Plusieurs fois, il a perdu ses appuis et a donc laissé de l’espace à Di Maria. On l’a plus vu par terre qu’en train de prendre son couloir. Il a aussi été un peu trop attiré par le ballon par le moment oubliant le marquage (sur le face-à-face de Neymar 26e). Il s’est fait enrhumer par Di Maria (53e). Remplacé par Musiala à la 71e. Le jeune milieu de 18 ans n’a pas su apporter.

– Kimmich (4,5) : comme au match aller, Joshua Kimmich a touché un nombre incalculable de ballons. Sa volonté de jouer vite vers l’avant et de toujours trouver des décalages par la passe a fait du bien à son équipe. Il ne passait pas loin du but après une jolie frappe qui manquait de précision (26e). On l’a par contre senti beaucoup moins précis sur ses coups de pied arrêtés alors que c’était l’une des forces du Bayern Munich dans sa confrontation avec le PSG. Il a été plus discret en seconde période.

– Alaba (5) : repositionné au milieu de terrain, David Alaba a semblé beaucoup plus à l’aise qu’au match aller. Avec sa qualité technique et son gros volume de jeu, il a pu influencer un peu plus le jeu de son équipe. Il décochait une grosse frappe qui obligeait Navas à la parade (43e). C’est aussi lui qui voyait sa frappe repoussée par le portier costaricain avec l’ouverture du score de Choupo-Moting. Dans le repli défensif, il a aussi aidé. Au retour des vestiaires, il a encore élevé son niveau de jeu. Bref, un match sérieux pour lui, repositionné à gauche lors de la rentrée de Musiala.

– Sané (3) : après son match aller assez décevant, Leroy Sané devait montrer mieux et surtout être plus précis dans le dernier geste pour renverser le PSG. Encore une fois, le jeune ailier allemand n’a pas été tranchant et a surtout eu du mal à finir les actions. Par deux fois, il a manqué de précisions face à Navas (25e, 43e, 82e). Quand il s’agit de prendre les espaces et d’utiliser sa vitesse par contre, il n’y a pas de problèmes.

– Müller (4) : en l’absence de Lewandowski et Gnabry, Thomas Muller devait être le leader de l’attaque bavaroise. Si au match aller, il a guidé les siens, sur ce match retour, il a été très discret. Il a touché très peu de ballons et n’a quasiment jamais été trouvé dans la surface adverse. Comme à son habitude, il a communiqué avec ses partenaires et été actif dans le pressing, mais offensivement, c’est plutôt léger même s’il est resté une menace tout au long du match. Auteur d’une remise géniale pour Alaba sur le but de Choupo-Moting.

– Coman (4) : son duel avec Colin Dagba apparaissait comme l’une des clés du match. Au match aller, le Français avait été plutôt intéressant dans la percussion, mais avait cruellement manqué de lucidité dans ses choix. Son match ce soir est la copie conforme sauf que cette fois-ci, il n’a pas été aussi tranchant dans le jeu. Forcément, sans un grand Coman et sans réelle solution sur le banc, difficile pour le Bayern de vraiment perturber la défense parisienne.

– Choupo-Moting (4,5) : l’international camerounais a encore une fois été décisif face à son ancienne équipe. Sans faire un grand match et avec très peu de ballons exploitables aussi, il a été plutôt intéressant. Comme à son habitude, il a montré beaucoup d’envie à l’image de sa grosse agressivité sur son ouverture du score (40e). En plus du ballon, il a aussi envoyé Kimpembe dans le but. Son pressing a été utile et l’une de ses subtiles déviations aurait pu offrir une passe décisive à Leroy Sané (43e). En deuxième période, il a semblé totalement cramé. Remplacé par Javi Martinez à la 85e, qui devait amener son jeu de tête, sans succès.

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