Passé tout près de la défaite, Gilles Simon repousse sa retraite en battant Andy Murray au Rolex Paris Masters

Comme le symbole d’une carrière passée à remonter les scores et à retourner les cerveaux, Gilles Simon a battu lundi soir Andy Murray au terme d’un match mal embarqué qui aurait pu tout aussi bien le mettre à la retraite. Mené 6-4, 5-3 par l’Écossais, le Français a réussi à lui faire perdre ses moyens pour finir en vainqueur, après un combat de 2h49 (4-6, 7-5, 6-3), lors du premier tour du Rolex Paris Masters.

Dès le début, on a senti qu’il allait se passer quelque chose de spécial sur le Central. Juste avant le coup d’envoi, Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Gaël Monfils étaient arrivés ensemble pour se placer en haut de la tribune des invités. Côte à côte, pour soutenir le quatrième Beatles, qui s’apprêtait à donner son dernier spectacle.

Enfin, dernier, ça restait à prouver. Si de très nombreux représentants du tennis français, de Pierre Barthès à Jérémy Chardy, de Patrick Proisy à Nicolas Mahut, étaient assis au bord du court, si les coaches qui ont jalonné sa carrière, dont Thierry Tulasne et l’Allemand Jan De Witt, étaient aussi aux premières loges, et si les membres de sa famille assistaient d’un peu partout à l’événement, Gilles Simon n’avait pas exclu l’éventualité de poser un lapin à sa retraite.

Malgré un service qu’il ne pouvait quasiment pas faire avancer à plus de 150 km/h, malgré un Murray qui a toujours su comment le manoeuvrer et qui représentait l’un de ses pires cauchemars sur le court (16 défaites en 18 duels jusque-là), malgré les trois premiers jeux perdus d’entrée, l’ex n°6 mondial a toujours joué sa carte, avec des échanges à rallonge parfois sacrément bien façonnés. On a longtemps tourné à une moyenne d’un point par minute.

Le plongeon de Murray

Mené 5-3 au premier set, Simon a débreaké, en partie grâce à Murray, auteur de deux doubles fautes. Mais à 5-4, il a lui-même cédé à nouveau son engagement, sur un smash après rebond mal négocié. C’est qu’entre ses revers coupés à foison et ses chandelles qui chatouillaient la voûte, l’Écossais savait mettre le curseur là où ça grinçait pour le Français. Dans un POPB qui tentait de multiplier les décibels pour mieux porter le local, Simon, qui semblait émoussé, s’est retrouvé mené 5-3 au deuxième set. Game over ? Pas du tout. Andy Murray a alors perdu les pédales et son tennis, ratant presque tout pendant un quart d’heure et ne marquant plus que 4 points jusqu’à la fin d’un set arraché par le Français, 7-5.

Dans la troisième manche, Murray paraissait avoir dix ans de plus que son adversaire, pour qui il était moins que jamais question de lâcher l’affaire. Simon a breaké blanc à 1-1 et a même fini par prendre une dernière fois le service de l’Écossais pour s’imposer à 22h40. À presque 38 ans, opposé au prochain tour à l’Américain Taylor Fritz, qui vise une qualification au Masters, Gilles Simon bouge encore.

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