Open d’Australie (H) – Benoît Paire écarte Grigor Dimitrov au deuxième tour de l’Open d’Australie

Peut-être faut-il que Benoît Paire continue de cogiter, qu’il se triture les méninges à ne plus savoir vraiment quel intérêt il a à être sur un court de tennis. Car visiblement, quand il est dans cet état-là, ni convaincu, ni très heureux de vivre son métier dans le contexte actuel, l’Avignonnais semble être capable de tout en 2022. Cette année en tout cas, derrière la fatalité, il s’est acheté un peu de calme et de lucidité.

Jeudi, au deuxième tour de l’Open d’Australie, sur un court n°3 où il a reçu à foison sa dégoulinante d’amour, scandée, hurlée par une quinzaine de jeunes exaltés massés dans un coin du stade, le 56e mondial a évincé sans esbroufe ni génie, mais avec résolution et application le Bulgare et tête de série n°26, Grigor Dimitrov, en quatre sets et 3 h 18 (6-4, 6-4, 6-7 [4], 7-6 [2]).

Ce ne fut pas un match ébouriffant, émaillé de 90 fautes directes cumulées au total, Dimitrov en faisant plus que sa quote-part dans les deux premiers sets, où l’ancien n°3 mondial fut souvent à côté de la plaque, notamment en coup droit. Mais lorsqu’on parvient à sortir du tournoi une tête de série en servant 51 % de premières balles seulement, ce qui fut le cas jeudi de Benoît Paire, alors que le service est censé vous porter, c’est qu’il y a d’autres qualités, d’autres convictions derrière.

Beaucoup de calme et de caractère

Benoît Paire a fait preuve de beaucoup de calme et de caractère. Il a su s’accrocher quand il a senti le petit coup de moins bien physique arrivé au coeur du troisième set, après deux manches initiales plutôt à sa main. Avec audace, au bluff parfois, sur des montées à contretemps parfaitement senties, du service-volée derrière la deuxième balle comme on monte au front, des revers décroisés sublimes et hors manuel, il a résisté à la hausse de niveau du Bulgare, notamment dans la qualité de service sur les deux dernières manches.

Pourtant, le Français, pas forcément connu pour son mental en titane, aurait pu s’affaler, quand il a cédé le jeu décisif du troisième set, enchaînant faute directe coup droit, double faute et faute directe revers pour laisser Dimitrov revenir dans la partie !

Mais Paire, qui n’avait plus atteint un troisième tour en Grand Chelem depuis son huitième de finale à Wimbledon en 2019, n’a pas cédé. Il a breaké d’entrée dans le quatrième set, a même manqué deux occasions de double breaker à 3-0, avant de se faire rattraper.

Encore une fois, en temps « normal », on aurait vu venir « gros comme une maison » la défaite à mille regrets en cinq sets. Mais là non. Sans jamais dire un mot tout au long de la rencontre, le Français a résisté, a lutté, est resté debout. Pour finalement pousser Dimitrov hors du jeu, dans un deuxième tie-break que le Bulgare vendangeait dans les grandes largeurs.

Mannarino, Cornet, Paire, l’arc-en-ciel du tennis français

Après Adrian Mannarino mercredi, Alizé Cornet ce jeudi matin, Benoit Paire cet après-midi, voilà trois éclatantes performances du tennis français en deux jours. Ce n’est plus une éclaircie, c’est un arc-en-ciel ! Pour son troisième troisième tour australien, après 2014 et 2017, l’Avignonnais défiera Stefanos Tsitsipas pour une première qualification en huitièmes de finale à Melbourne. Le cinquième rendez-vous entre les deux hommes (3-1 pour le Grec) s’annonce déjà délicieux…

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