Open d’Australie (F) – Alizé Cornet, qualifiée pour les quarts de l’Open d’Australie : « Pourquoi ne pas aller au bout ? »

« De quoi êtes-vous le plus fière sur ce match contre Simona Halep qui vous envoie en quarts de finale de l’Open d’Australie ?
Je suis très fière de ne pas avoir lâché, quand je sentais que ça m’échappait. Je suis très fière de ça, parce que c’est vrai que j’ai eu un gros coup de barre à partir du moment où je n’ai pas fait ma balle de 4-1 (dans le deuxième set), avec des pensées aussi qui me trottaient dans la tête. Mais finalement, je suis restée dans le combat, j’ai aussi accepté le fait qu’elle joue mieux et j’ai essayé de repartir « comme en quarante » dans le troisième, en étant changée. Je m’étais un petit peu rafraichie, ça m’avait fait du bien. Les conditions étaient très difficiles, c’était extrêmement chaud et elle aussi était au plus mal et pourtant, physiquement, c’est un exemple. Mentalement aussi, même sans avoir joué mon meilleur tennis, car parfois c’était un peu tendu des deux côtés, c’était presque de la survie plus que tout, mais je suis restée dans le match. Je n’ai pas lâché, je lui ai montré qu’elle allait passer un sale quart d’heure, enfin plus qu’un quart d’heure (sourire) !

Est-ce que vous vous surprenez depuis le début de cet Open d’Australie ?
Oui et non. Non, parce que je sais que j’en suis capable, même si je n’arrive pas à le faire de manière constante. Et oui, car là, ça fait justement plusieurs matches d’affilée que j’arrive à le faire, dans des conditions extrêmes, contre de très bonnes joueuses. Ça tient la route et je me sens super solide dans la tronche. Physiquement aussi, je m’épate un peu parce que je viens quand même d’avoir 32 ans ! Je me sens hyper bien, je récupère bien, je ne me déplace pas mal sur le court. Je suis quand même assez robuste. Le travail paye, je ne cesse de le répéter. Ça fait du bien, parce que je travaille beaucoup.

On vous avait vue à Roland-Garros au printemps, après votre défaite face à Harmony Tan, vous interroger, clairement, quant à la fin de votre carrière. Ce que vous vivez ici depuis une grosse semaine peut-il changer votre réflexion ?
Il ne faut pas faire de conclusions trop hâtives, que ce soit dans un sens ou dans un autre. J’ai appris au cours de ma carrière qu’il y avait des hauts et des bas, tout le temps. Presque d’une semaine sur l’autre. Moi, ça ne m’est pas arrivé souvent d’être dans cette dynamique positive durant de nombreuses semaines ou nombreux mois, comme peuvent l’être certains joueurs, qui donnent l’impression de ne plus toucher terre. Moi je sais que je dois toujours être hyper résiliente, travailler dur pour avoir des bons résultats. Là, je prends juste ce qu’il y a à prendre, toutes les bonnes énergies, toutes les bonnes émotions et le bon tennis que j’arrive à produire. Après, si ça se trouve, dans deux semaines à Saint-Pétersbourg, je vais faire first (éliminée au premier tour) ! On n’est à l’abri de rien. Je prends ce qu’il y a prendre, je kiffe. Parfois, les étoiles s’alignent aussi. Là, ce n’est que du bonheur.

« Avant de dormir, tous les soirs, je me dis que je vais gagner le tournoi »

Ce premier quart de finale ne semble pas être un accomplissement, vous dites même sentir que vous pouvez aller au bout.
C’est quand même un accomplissement parce que c’est un résultat que j’attendais depuis longtemps. Ce n’est pas que je n’y croyais plus mais je me suis dit, allez on s’enlève un peu de pression là-dessus, on y va, on verra bien ! Ça représente beaucoup de choses, beaucoup d’abnégation, de ténacité, des qualités que j’adore. Après, depuis le début du tournoi, j’ai testé une technique : avant de dormir, tous les soirs, je me dis que je vais gagner le tournoi ! On est très potes avec Maxime Cressy et lui est vachement dans cette mentalité-là, où il est convaincu qu’il va gagner tous les tournois qu’il dispute ! Ça ne fait pas de mal de se faire un peu d’auto conviction positive. On est toujours en train de se poser des questions. Là, je me suis dit : « Pourquoi pas moi finalement ? Pourquoi ne pas aller au bout ? » Si je ne suis pas la première à y croire, personne n’y croira pour moi.

Vous pensez donc au quart de finale face à Danielle Collins, mais aussi au-delà ?
Non. Justement, ce qui marche le mieux, c’est d’être dans le moment présent. « Step by step ». Il n’y a pas de projection aussi lointaine. Ça ne sert à rien et c’est épuisant et ça met des attentes trop hautes. Il faut faire le distinguo entre avoir des attentes et croire en soi. C’est ça qui est difficile. »

Source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.