Noah 83 dans « L’Équipe » (9/15) : « À Roland pour gagner »

16 mai 1983 : Yannick Noah vient d’enchaîner les titres à Madrid et à Hambourg, où il a mis fin à près d’un an d’invincibilité de Wilander sur terre battue. Dans deux semaines, c’est Roland-Garros !

L’absence de Yannick Noah à Düsseldorf au moment de jouer contre Keretic en World Team Cup (1) était devenue en Allemagne le deuxième scandale de l’année, après celui des carnets du Führer (2). Cinq matches plus tard, cinq victoires à Hambourg, la presse allemande n’hésite plus à le qualifier de « perle noire », de joueur le plus spectaculaire, le plus offensif, voire le plus fair-play du tournoi, et pourquoi pas du monde ?

Cette transformation de mauvais garçon en héros, Noah l’a négociée raquette en main et sourire aux lèvres. Tout en panache. Vainqueur à Madrid puis à Hambourg, il semble sur une voie royale. Elle mène tout droit à Roland-Garros. Jamais il n’aura abordé les Internationaux de France dans des conditions aussi favorables du fait de sa propre forme mais aussi du trouble de certains de ses plus dangereux adversaires.

Préparation physique

Il est désormais un des deux joueurs, avec Wilander, qui possèdent les meilleurs résultats de l’année sur terre battue. « Cette année, je vais à Roland-Garros pour essayer de gagner », avait dit Noah avant même de remporter la finale à Hambourg contre un Higueras impressionné : « Yannick a réussi aujourd’hui le meilleur match qu’il ait jamais joué contre moi. Il a une bonne chance pour le French. »

Une semaine sépare Noah de l’ouverture des Internationaux de France. Pour mieux se préparer, il va s’isoler à la campagne : « Je vais continuer le travail entrepris avec Patrice (Hagelauer, son entraîneur). Footing et assouplissement en particulier, pour être prêt physiquement à tenir cinq sets pendant quinze jours. Je vais tâcher de ne plus penser qu’au tennis pendant les trois semaines qui nous séparent de la finale de Roland-Garros. »

La finale ? Tiens, tiens…

(1) Forfait sans prévenir
(2) Fin avril 1983, le magazine allemand Stern commença à publier des textes issus de carnets de notes d’Hitler prétendument récupérés dans l’épave d’un avion, mais il s’avéra au bout de deux semaines qu’il s’agissait de faux.

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