Noah 83 dans « L’Équipe » (10/15) : Des épines pour Noah

21 mai 1983 : Ça y est, le tirage au sort de Roland-Garros 1983 a été effectué. La route de Yannick Noah, tête de série numéro 7, s’annonce encombrée.

Hier, Marcel Bernard (dernier vainqueur français de Roland-Garros, en 1946), avec ses petits papiers tirés de la coupe, a tracé les grands axes du chemin de la finale. Sa main a marié le nom de Noah à celui de Lendl, et celui de Wilander à celui de McEnroe. Le passage devant le maire, ou plutôt devant les spectateurs, est prévu pour les quarts de finale. Jean-Paul Loth, qui nous avait dit la veille qu’il redoutait surtout Vilas pour Noah, devait être content. Le Français commencera par Jarryd, un Suédois qu’il avait eu bien du mal à battre à Toulouse l’hiver dernier, puis devra se coltiner Pecci. Certes, le Paraguayen paraît loin de sa grande forme, mais à Roland-Garros, les années impaires lui réussissent fort bien. Ce sera ensuite un tour plus facile, pour en venir, avant Lendl, à Gerulaitis. Vraiment pas un cadeau.

Quelques jours avant ce tirage au sort, Noah avait accepté de s’ouvrir sur la façon dont il voyait sa propre évolution de joueur, lui le 7e mondial : « Franchement, quand je regarde les gars classés devant moi, il n’y en a pas un que j’envie vraiment. En plus, la vie de numéro 1, ça doit être infernal. Les gens ne se rendent pas compte non plus que d’être arrivé dans les dix premiers représente quelque chose pour moi. Quand j’étais môme et que j’affirmais que je voulais devenir dixième mondial, on disait que j’avais la grosse tête. Maintenant que j’y suis arrivé, pour moi, ça compte. J’ai l’impression d’avoir réussi quelque chose. Un jour, chez moi, il y a quelque temps, je recevais des amis. Tout d’un coup, je me suis mis au balcon de la loggia. J’ai tout regardé, mes copains, l’appartement, les meubles. J’ai ressenti un truc bizarre. Je me suis dit : « Tu vois tout ça, c’est toi qui l’as gagné « . C’est un peu nul, mais… »

Mais c’est loin de ces considérations matérielles que le tirage au sort de ce Roland-Garros l’a renvoyé. Sur la lancée d’une préparation réussie, Noah ne voit pas pourquoi il craindrait quoi que ce soit : « Je crois que j’ai prouvé au public que je me battais sur le court, et il a toujours été derrière moi. À partir du moment où il n’y a pas de tricherie, il n’y a aucune raison d’avoir peur du public, et encore moins de la presse. » Pendant deux semaines, Yannick Noah est bien décidé à ne pas tricher.

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