Jamal Alioui, entraîneur du G.O.A.L FC : « des Pep Guardiola, il n’y en a pas à tous les coins de rue »

Foot Mercato : après votre passage avec les U20 du Maroc, vous avez choisi de rebondir bénévolement en tant qu’adjoint au GOAL FC la saison dernière, racontez-nous comment ça s’est fait ?

Jamal Alioui : quand je suis rentré du Maroc, plutôt que de ne rien faire j’avais décidé d’appeler Cris pour lui proposer mon aide gratuitement pour les six derniers mois de la saison. Comme il passait le BEPF, il y avait des semaines où il n’était pas là et donc ça l’arrangeait que je sois là pour l’aider. Quand il part au Mans, le club a vu plusieurs coachs pour lui succéder et Anthony Reveillère a suggéré mon profil au président. J’ai été nommé numéro 1 dix jours avant la reprise donc j’ai dû travailler et recruter en trois jours. C’était une course contre la montre. Mais grâce à Edouard Chabas et Younes Mohamd, les responsables du recrutement, on a gagné un temps fou.

FM : c’était important pour vous de rapidement retrouver les terrains ?

JA : oui, je ne voulais pas m’éloigner. Le fait de côtoyer de nouvelles personnes, de voir la vision d’autres entraîneurs, ça permet d’élargir son panel et de voir comment modifier ses idées. Ça me permettait d’évoluer en tant que coach et en tant qu’homme aussi.

FM : comment s’est passée la transition au moment du départ de Cris au Mans ?

JA : il faut savoir que 70% du groupe, ce sont des nouveaux joueurs. Certains avaient été gardés par Cris et moi je les appréciais et donc je les ai gardé. Après, j’ai dû travailler sur les profils que Cris n’avait pas souhaité conserver. Il a fallu le faire très rapidement.

FM : à titre personnel, comment vous l’avez vécu ?

JA : je n’ai pas eu le temps de réfléchir. Je n’ai pensé qu’à tout faire pour réussir. J’ai fait mon staff rapidement puis j’ai dû bosser sur la reprise avec eux. On s’est focalisé sur notre travail et le projet de jeu qu’on souhaitait proposer aux joueurs.

«On doit faire au mieux pour que nos joueurs soient récompensés des sacrifices qu’ils ont fait»

FM : vous êtes actuellement premier de votre poule en N2 avec 10 points d’avance, vous êtes forcément satisfait ?

JA : satisfait, ce serait un grand mot. Je le serais en fin de saison. Le football va tellement vite que tu n’as pas le temps d’être satisfait. C’est une remise en question quotidienne. Pour tenir ton groupe concerné, il faut travailler sur soi-même et trouver les mots justes. On est tous conscients qu’il reste 11 matches. C’est trop tôt. Par rapport aux exigences que je mets à moi ainsi qu’à mon équipe et mon staff, je n’ai pas le temps. On passe d’un match à l’autre et on travaille pour réussir sur la continuité.

FM : quels étaient les objectifs au début de saison ?

JA : quand on prend une équipe, on joue forcément pour tout gagner. Mais rien n’est acté. Il reste onze rencontres, ça veut dire qu’il reste 33 points à prendre. Peut-être que certains me prendront pour un fou, mais on est encore loin. Être satisfait, ce serait se tromper. Je n’ai pas le temps de trop penser. Je pense à notre prochain match, à notre manière de jouer, à notre fraîcheur mentale, car on arrive en mars et il y aura de grosses échéances. Nous, on doit faire au mieux pour que nos joueurs soient récompensés des sacrifices qu’ils ont fait.

FM : le G.O.A.L FC est d’ailleurs un jeune club (ndlr : crée en 2020), comment on construit un jeune projet qui fonctionne ?

JA : le club n’est pas si jeune que ça. Le nom, c’est le MDA Foot. J’y ai fini ma carrière, on était déjà en N2. C’est juste une fusion de plusieurs communes et clubs qui ont fait émerger le G.O.A.L FC. J’ai commencé ma carrière d’éducateur là-bas. C’est un projet sur le long terme. Je suis arrivé, on jouait pour gagner et surtout pour faire bonne figure. Jouer la montée dans le foot, ça veut tout et rien dire. Au départ, tu as des clubs qui jouent la montée et ils finissent par lutter pour le maintien.

FM : vous parliez d’idées de jeu, quelles sont les vôtres ?

JA : ce qui surprend pas mal de personnes quand ils voient mon équipe, c’est qu’on est une équipe joueuse. Quand on voit le profil de joueur que j’étais, un peu besogneux et travailleur pour le groupe, ça peut surprendre. Moi, je prône le jeu. Après des Pep Guardiola, il n’y en a pas à tous les coins de rue sinon on le saurait. Mais j’essaye de jouer avec mes idées et mes valeurs. J’ai une équipe qui adhère complétement à ce projet donc on joue.

FM : quels sont vos objectifs ?

JA : aujourd’hui, je veux finir le plus haut possible avec mon équipe. Personnellement, je veux évoluer et passer mon BEPF. Car c’est un réel frein pour un entraîneur. Par exemple, avec le Maroc j’étais obligé d’être adjoint comme je n’avais pas le diplôme requis. Et être adjoint ce n’est pas simple. Il faut connaître la personne avec qui tu bosses. Quand j’étais adjoint et que je connaissais le numéro un, c’était plus simple. Je l’emmenais à la réflexion, et même si c’est lui qui prend la décision finale, ça fait émerger la meilleure solution. Il faut poser les règles pour donner de la continuité au travail.

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