Foot – L1 – Lille – Christophe Galtier (Lille) : « Il m’est arrivé de casser des télés »

Alors que son équipe de Lille, aussi séduisante qu’efficace en Ligue 1, va tenter de sécuriser la première place de son groupe de Ligue Europa sur le terrain du Celtic jeudi (21 heures), Christophe Galtier s’est longuement confié sur sa vision du métier d’entraîneur et sa méthode dans un entretien accordé au magazine So Foot. Il est notamment revenu sur son choix de consulter un préparateur mental, Pier Gauthier, depuis plusieurs années.

« Je ne suis pas allé le voir pour régler des problèmes personnels, mais pour mieux aborder certaines situations, précise l’entraîneur des Dogues. Il m’aide à comprendre les mécanismes psychologiques et à ne pas subir. Honnêtement, dans le football, on est loin sur ces questions-là, et c’est une erreur. J’ose espérer qu’il y a plein de footballeurs qui s’appuient sur les compétences d’un préparateur mental, parce que chaque contre-performance est un caillou de plus dans un sac à dos. Sauf qu’il arrive un moment où le sac ne pèse pas deux kilos mais cent kilos, il faut donc le vider. »

« Ma femme m’a parfois récupéré en morceaux, en miettes »

« On a aussi travaillé la posture et les réactions face aux joueurs, poursuit Galtier, qui évoque notamment l’influence de Denis Troch. Lors de mes six premiers mois ici, il m’est arrivé de casser des télés. Ma femme m’a parfois récupéré en morceaux, en miettes. Je me sentais incapable de gagner un match. Je me souviens d’une rencontre de ma première saison contre Guingamp (en avril 2018), où l’on mène 2-0 avant d’encaisser deux buts dans le temps additionnel. Ma réaction en conférence de presse, c’était : « Parfois, on ne peut pas expliquer l’inexplicable. » Mais ce qui est fait est fait, donc il faut faire face. Je ne regarde quasiment jamais les matchs à chaud, mais là, je le fais, je voulais comprendre. Le contenu était bon, peut-être le meilleur de mes six premiers mois au LOSC. Sauf que c’est l’exemple parfait du match où ton équipe est tellement fragilisée par les événements subis au cours de la saison, qu’un grain de sable peut te mettre à l’envers. Le lundi, j’ai été les voir et je leur ai montré qu’ils avaient bien joué. Je n’inventais rien, c’était les images. On s’est aussi sauvé pour ça. »

Ce que Galtier a appris avec son préparateur mental lui permet désormais de savoir « ce qu’il va se passer » avant d’entrer dans son vestiaire, d’être mieux armé au moment de s’adresser à ses joueurs. « Je suis prêt, je sais où je veux aller, je sais quelle réaction je veux stimuler… Typiquement, plutôt que de les enfoncer, je leur dis que j’y crois, développe l’entraîneur dans So Foot. Si tu ne relèves pas la tête dans une situation négative, il faut arrêter, parce que tu ne vas rien redresser du tout. […] Tu dois donner confiance aux joueurs, ce sont eux les acteurs. Il faut les soutenir, sans tout accepter. »

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