Cédric Bakambu : « bien sûr que c’est flatteur d’être associé au Barça »

FM : salut Cédric, comment vas-tu ?

Cédric Bakambu : ça va bien. En ce moment, je suis à Paris, c’est la période du mercato, j’attends de m’engager avec un club. Je m’entraîne avec mon préparateur physique personnel avant de retrouver le plaisir de m’entraîner en groupe. Je fais beaucoup de cardio, fitness, de travail en salle.

FM : tu n’as que 30 ans, mais tu as déjà pas mal bourlingué durant ta carrière, que ce soit en France, en Espagne, en Turquie et en Chine. Est-ce qu’il y a une expérience qui t’a marqué plus qu’une autre ?

CB : j’en ai plein. Chaque expérience que j’ai vécue à son charme. C’est difficile de choisir un souvenir en particulier. Je suis fier de mon parcours et si c’était à refaire, je le referais. Ça m’a ouvert l’esprit, ça m’a fait voir d’autres horizons, ça m’a fait beaucoup voyager. J’ai toujours dit que je voulais jouer à l’étranger. Grâce à Dieu, j’ai pu accomplir mes rêves.

FM : mais si tu devais en retenir une, ça serait plus la Chine ou Villarreal, où tu as une cote assez folle ?

CB : chaque expérience m’a marqué, mais si je dois en choisir une, je dirais Villarreal. C’est le moment où j’ai explosé entre guillemets et, forcément, ce sont des moments qui restent. Pour moi ça serait la meilleure période à retenir de ma carrière.

«À partir du moment où tu fais ce que tu aimes, c’est toujours plus facile»

FM : quand la proposition de Chine est arrivée, est-ce que c’était quelque chose que tu avais prévu ? Ça a dû être une décision difficile à prendre quand même entre le choix sportif et le choix lucratif ?

CB : si j’ai pris cette décision, on ne va pas se mentir c’était plus pour l’aspect financier. Mais, après, je savais que j’allais partir là-bas pour jouer au football. Je partais là-bas pour faire ce que j’aime, c’est-à-dire jouer au football et être grassement payé pour le faire. À l’époque, j’avais bien réfléchi, j’avais pesé le pour et le contre et au final j’ai tranché avec l’aide de ma famille.

FM : au final, tu as très bien réussi là-bas, tu finis meilleur buteur, tu gagnes un trophée, c’est beau. D’autant qu’il y a beaucoup de grands joueurs qui n’ont jamais réussi à s’imposer en Super League chinoise.

CB : à partir du moment où tu fais ce que tu aimes, c’est toujours plus facile. Comme je te l’ai dit précédemment, moi je vais là-bas pour jouer au football, j’ai eu la chance d’avoir un beau contrat et après là-bas j’ai eu de la chance qu’on me mette dans les meilleures conditions. À savoir que j’ai été très bien accueilli dans mon équipe, j’avais des coéquipiers étrangers avec qui je m’entendais super bien. La ville, aussi, c’est très important quand tu pars loin de chez toi. Je me suis bien acclimaté, je me suis bien adapté, Pékin, c’est une super belle ville. Donc y’avait tout pour que je m’épanouisse et c’est ce que j’ai su faire. Ça s’est ressenti sur mes prestations et mes statistiques.

FM : tu es tellement bien que tu restes jusqu’à la fin de ton contrat…

CB : je ne vais pas mentir, au début j’avais prévu de rester 2-3 ans maximum. Finalement, je suis allé jusqu’au bout de mon contrat. C’est passé assez vite franchement. Même moi, les 4 ans, je ne les ais pas vu passer. Je me suis bien amusé et c’était une expérience bénéfique pour moi à tous les niveaux.

Forever grateful to the city. The run was amazing. We scored all of these goals together. We won that Cup together. Together we made it.

To the fans, to the staff, to my teammates, to my new friends, to the city. Thank you.

I will miss all of you.

Truly yours.

Cédric. pic.twitter.com/at0e7pABSQ

— Cédric Bakambu (@Bakambu17) November 30, 2021

«J’ai envie de revenir en Europe»

FM : aujourd’hui, à 30 ans, ton objectif c’est de revenir en Europe, dans un grand championnat ?

CB : oui, j’ai envie de revenir en Europe. Entre temps, j’ai ma vie familiale qui a changé, je suis devenu père, y’a plein de choses qui ont changé. J’ai besoin de rentrer ici auprès de ma famille, auprès de mes proches et de voir grandir mes enfants, c’est tout à fait normal.

FM : qu’est-ce que tu privilégies aujourd’hui pour ton avenir ?

CB : aujourd’hui, je privilégie le challenge sportif, on ne va pas se mentir. J’ai beaucoup voyagé, j’ai bien gagné ma vie, j’ai acquis beaucoup d’expérience. Là, je recherche un projet purement sportif, ici, en Europe.

FM : et ton statut d’agent libre, forcément, ça attise la convoitise, on parle de toi à Barcelone, de retour à Villarreal, en Turquie et même en France. As-tu un championnat qui a ta préférence aujourd’hui ?

CB : ça va dépendre du club qui voudra me signer. J’attache beaucoup d’importance au relationnel, c’est important. J’ai envie de me sentir désiré par la direction, mais surtout par le staff technique. On sait très bien que dans un groupe, l’avis du coach est primordial. Moi c’est clairement ce que je recherche avec le challenge sportif. Aujourd’hui, je suis un peu plus ouvert on va dire et on verra. Moi aussi, je lis la presse, on m’annonce un peu partout à gauche à droite. Après j’ai déjà une petite idée de ce que je veux faire. Ensuite on verra comment ça va se passer.

FM : après ça reste flatteur quand on voit son nom associé au FC Barcelone par exemple, ça doit te faire plaisir forcément.

CB : bien sûr que c’est flatteur d’être associé au Barça. Maintenant, ce n’est pas une fin en soi, moi je prends ça comme une source de motivation, ça me pousse à performer. Ça prouve que mon travail en Chine a payé. Malgré le fait que je me sois exilé à l’autre bout de la planète, les écuries européennes pensent toujours à Cédric Bakambu et, pour moi, c’est le fruit du travail accompli, on va dire ça comme ça.

FM : est-ce que l’absence de vécu en Ligue 1 (le LOSC s’intéresse à lui), ça peut jouer dans ta décision ? Est-ce que la Ligue 1 peut t’intéresser autant que les autres ?

CB : j’ai débuté en Ligue 1 avec Sochaux, mais c’était un peu compliqué parce qu’on jouait le maintien. Donc le contexte était assez particulier. Maintenant, si aujourd’hui je suis amené à revenir en Ligue 1, pourquoi pas, on verra. En tout cas moi, je ne suis pas focus ou fermé sur un seul championnat que ce soit à l’étranger ou la Ligue 1 ou la Liga. Moi, comme j’ai dit précédemment, ça va être plus au feeling, je vais la jouer comme ça.

FM : aujourd’hui, tu as déjà des contacts concrets avec des clubs ?

CB : oui j’ai eu pas mal de contacts. Maintenant, il va falloir que je tranche et on verra comment ça va se passer. J’espère prendre la bonne décision même si sur ça, je ne m’inquiète pas trop. À partir du moment où je fais ce que je veux entre guillemets, je ne peux pas être déçu.

FM : le sportif avant tout alors, pas aller tâter du banc dans un top club européen tête baissée…

CB : non. Après, dans la carrière, si tu regardes bien, j’ai rarement été sur le banc de touche. Après, je pourrais dire que ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Mais tu sais très bien comment c’est le foot. On ne peut jamais tout maîtriser. En tout cas, mon choix il sera conditionné à cet aspect-là aussi. J’ai 30 ans, mais j’ai toujours envie de jouer et je sais que j’ai encore de belles années devant moi.

«j’essaye de faire un maximum pour rendre ce que la vie et le football m’ont donné»

FM : tu es un joueur de foot, mais pas que puisque tu as plein d’autres activités qui t’occupent. Je pense notamment à ton rôle de parrain et d’équipementier du CA Vitry.

CB : c’est là où tout a commencé. Après, durant ma carrière, j’ai eu rarement l’occasion de rentrer chez moi. Avec la période de COVID, j’y étais un peu plus, je me suis investi dans le club de la ville et je suis même devenu leur parrain. C’est moi qui les habille, je suis équipementier avec ma marque BAKA. D’ailleurs, on discute avec d’autres clubs amateurs franciliens pour développer notre marque. J’essaye de les aider à ma manière. L’équipe évolue en R1, l’équivalent de la 6e division. Je vais essayer de les amener le plus haut possible.

FM : un juste retour des choses en somme, on t’a beaucoup donné, et là, tu rends…

CB : exactement. Moi je suis quelqu’un de très reconnaissant à la base. Pour la petite anecdote, quand je reviens à Vitry pour les aider, je suis à l’assemblée générale du club et je croise mon ancien coach Farid Badoud que j’avais eu à l’époque en Benjamin, je devais avoir 10 ans. Et je vois qu’il s’occupait toujours des jeunes 20 ans après. On a croisé nos regards et c’est là qu’on a réalisé que la vie c’est un cercle. Si aujourd’hui je suis où je suis, c’est grâce à des animateurs comme lui. Les bénévoles dans les clubs, ce sont des choses dont on ne parle pas assez et qu’il faut valoriser. C’est pour ça qu’à mon échelle avec mon statut, j’essaye de faire un maximum pour rendre ce que la vie et le football m’ont donné.

FM : on te sent très ému et engagé. On est train loin des clichés des footballeurs bling-bling qui oublient d’où ils viennent…

CB : même quand je vois les petits, ça me fait chaud au cœur. Je me rappelle quand j’avais leur âge, j’étais pareil. Je me rappelle d’une sortie qu’on avait faite une fois avec Sochaux. On était parti voir les pros au Camp des Loges, on demandait des autographes. Comme tu le dis, l’image du footballeur professionnel, tu as toujours l’impression que c’est inaccessible. C’est ce que je ressens quand je viens voir les jeunes ici. Ils me regardent avec des grands yeux. Pourtant, la plupart, ils ne me connaissent même pas, car je n’ai pas fait un grand parcours en Ligue 1. Ils ne me connaissent pas, parce qu’ils sont jeunes, mais ils savent que je suis un joueur pro qui a fait une carrière. Et si je peux apporter cette proximité, tant mieux.

Source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.