Wimbledon (H) – Rafael Nadal s’en sort face à Taylor Fritz et se qualifie pour les demi-finales de Wimbledon

On ne devrait plus s’étonner de rien avec Rafael Nadal et pourtant l’Espagnol parvient toujours à repousser ses limites. En battant Taylor Fritz mercredi à Wimbledon (3-6, 7-5, 3-6, 7-5, 7-6 [4]), il s’est qualifié pour sa 38e demi-finale en Grand Chelem, la huitième à Wimbledon, à 36 ans. Mais surtout, il a su une nouvelle fois se dépasser, dépasser la douleur d’un corps meurtri, pour livrer un exploit dont lui seul a le secret. Car, comme Novak Djokovic face à Jannik Sinner la veille, Nadal est de cette trempe de champion qui entre dans une autre dimension mentale quand tout se complique autour de lui. Et compliqué, ce le fut terriblement.

Nadal touché aux abdominaux

Rafael Nadal se retrouvait ainsi face à Taylor Fritz pour la deuxième fois de la saison. La dernière fois, en finale du Masters 1000 d’Indian Wells, Nadal souffrait d’une fracture à une côte et n’avait pas pu se livrer autant qu’il l’aurait voulu. Sur le gazon londonien, c’est son psoas qui a posé problème. Après un début tonitruant qui l’avait vu breaker d’entrée Fritz, Nadal a connu une absence coupable qui a permis à l’Américain de remporter le premier set.

En milieu de deuxième manche, l’Espagnol ressentait une douleur au niveau des abdominaux. Il menait 4-3 quand il a fait intervenir le kiné avant de se faire soigner en dehors du court. Depuis quelques jeux, Nadal avait du mal à pousser au service. Après son retour sur le court, alors que son clan semblait lui dire qu’il serait plus sage d’abandonner, il n’avait plus que des premières balles à 160 km/h et peinait à couvrir son terrain. Dans ces conditions, on pouvait effectivement se demander si abandonner n’aurait pas été la décision la plus sage afin de ne pas hypothéquer le reste de la saison.

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Inquiétude pour Rafael Nadal. (P. Lahalle/L’Équipe)

Mais abandonner ne fait pas partie du vocabulaire de Rafael Nadal. Privé de puissance, il a fait appel à l’intelligence. Car, non, Nadal n’est pas qu’une brute, mais bel et bien un fin tacticien. Impossible de servir des missiles ? Pas grave, il choisissait la frappe chirurgicale. Bien embêté par ces balles à la vitesse inhabituelle, Fritz se prenait les pieds dans le tapis.

Certes, Nadal s’est parfaitement adapté à la situation, mais Fritz a tout fait pour le garder dans le match. À commencer par des retours qui n’obligeaient pas l’Espagnol à s’arracher et qui lui permettaient de punir l’Américain dès le deuxième coup de raquette. Comme paralysé par la perspective qui s’offrait à lui et empoisonné par une alternance de balles cotonneuses et de frappes de mule, Fritz voyait Nadal revenir à un set partout.

Nadal serre les dents, Fritz n’en profite pas

Rapidement breaké dans le troisième set, Nadal semblait ne pas faire de réels efforts sur le service adverse. Jouant essentiellement avec le bras, il perdait en précision et le set revenait logiquement à un Fritz pas forcément vaillant, mais efficace. Accrocheur comme un mort de faim, Nadal breakait dès le début du quatrième set. Mais après le débreak dans la foulée de Fritz, l’inquiétude était de mise. Nadal, tête appuyée contre les bâches, semblait vraiment souffrir. Il grimaçait de plus en plus au service, sans toujours pouvoir forcer (47 % de point derrière son deuxième service).

Mais le reste du jeu fonctionnait, comme cette merveille de revers slicé qui lui offrait un nouveau break pour mener 2-1, puis 3-1. Mais Fritz revenait à 4-4. Au changement de côté, Nadal était prostré sur sa chaise, bien loin de l’homme préoccupé par le positionnement au millimètre près de tous ses accessoires. Mais c’était pourtant lui qui faisait craquer Fritz à l’échange pour breaker et mener 6-5. Un jeu blanc plus tard, Nadal était revenu à deux sets partout. Encore une fois, Fritz pouvait s’en vouloir de sa passivité et de son refus à venir au filet après des frappes où il était largement à l’intérieur du court.

Le dernier set était fou, entre un Nadal qui semblait avoir retrouvé ses moyens, notamment au niveau des courses et un Fritz qui se montrait enfin consistant au service (19 aces, dont 5 dans ce dernier set). Très offensif, Nadal venait régulièrement chercher son salut au filet (26/36 sur le match) comme à chaque fois qu’il est en difficulté.

Aucun des deux hommes ne parvenait à se détacher et il fallait donc en passer par un super tie-break. Fort de son expérience, Nadal ne manquait pas son entame et se détachait 5-0. Fritz n’allait pas revenir et Nadal frappait quatre coups gagnants sur les cinq derniers points. Encore une fois, il écrit son histoire. Le prochain chapitre sera à écrire face à Nick Kyrgios dans un match qui sent déjà la poudre.

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