US Open (H) – Novak Djokovic rate le Grand Chelem, après sa défaite en finale de l’US Open face à Daniil Medvedev

Daniil Medvedev avait prévenu en début de tournoi, « Nous sommes là pour empêcher Novak de gagner l’US Open. » Et par conséquent de le priver de ce Grand Chelem calendaire qui échappe aux meilleurs depuis 1969 et l’exploit de Rod Laver. 52 ans que ce Graal du tennis est intouchable. Novak Djokovic n’était qu’à un match de l’atteindre, mais il est tombé sur un Medvedev en état de grâce.

Le Serbe était évidemment soumis à une pression à nulle autre pareille à New York. Il ne l’avait pas caché, mais malgré des matches loin d’être parfaits (Il avait perdu le premier set de ses quatre derniers matches avant la finale), il avait continué sa série victorieuse en Grand Chelem. Une 28e victoire et il écrivait un nouveau chapitre de l’histoire du sport, au-delà du tennis. Mais ce 1176e match en carrière s’est soldé par une défaite. Une défaite cruelle, lourde et sans appel. Face à son dauphin au classement mondial, Djokovic n’a été que l’ombre de lui-même.

Les jambes ne répondaient pas comme il le voulait, c’était évident. Résultat des cinq sets disputés face à Alexander Zverev en demi-finale ou poids de l’histoire ? Seul Djokovic pourra le dire. Mais les raisons de cette défaite sont surtout à chercher de l’autre côté du filet car c’est bien Daniil Medvedev qui en est le principal artisan.

Dès les premiers échanges le Russe a montré qu’il n’allait rien donner. Très reculé pour recevoir les services de Djokovic, il perturbait le n°1 mondial avec ce positionnement. Mais surtout, durant toute la partie, Medvedev aura été injouable sur ses jeux de service (16 aces, 80 % de points derrière ses premières balles). En totale confiance, il n’a même jamais essayé d’assurer ses deuxièmes, préférant faire des doubles fautes que de frapper moins fort. Une tactique osée, mais qui s’est avérée payante. En face, Djokovic paraissait laborieux avec ses premières balles erratiques (54 %).

On le sait, Medvedev a cette capacité à rentrer dans la tête de ses adversaires pour finir par les faire déjouer. Jusqu’à présent, Djokovic avait su résister. Mais cette fois, le contexte ne lui était pas favorable. Breaké dès le premier jeu du premier set, Djokovic n’a jamais été en position de mener dans ce match. Conscient qu’il ne tiendrait pas l’échange comme il le voulait, Djokovic décidait d’écourter au maximum les échanges en venant au filet. Mais les passings de Medvedev et sa fébrilité n’ont pas permis à cette tactique de payer.

Premier set perdu, on attendait de voir si Djokovic allait réagir comme il l’avait toujours fait depuis le début du tournoi. Las, s’il montrait des signes positifs, ce n’était pas suffisant pour faire descendre Medvedev de son nuage. Frustré, Djokovic en explosait sa raquette au sol. Peut-être un geste libérateur ? Non, Medvedev breakait au jeu suivant et confirmait sur un jeu blanc pour se détacher 4-2. Le point offrant le deuxième set à Medvedev était représentatif de ce qui se passait sur le court. Malgré une balle très mal jouée derrière le filet, Djokovic expédiait son revers dans le couloir.

Djokovic craque en fin de match. (Danielle Parhizkaran/Usa today sports)

Deux sets en poche, Medvedev ne montrait aucun signe annonçant une baisse de régime. Bien au contraire, le Russe se détachait 3-0 double break. Bousculé, malmené, incapable de hausser son niveau, Djokovic finissait par craquer sur sa chaise. En larmes, il enfouissait son visage dans sa serviette au dernier changement de côté. Conscient que le vent de l’histoire ne soufflait plus dans son sens, le public new yorkais lui réserva une ovation comme il en avait rarement reçu dans ce stade habituellement favorable à ses plus grands rivaux. C’est à ce moment que Medvedev a été rattrapé par l’événement. Alors qu’il servait pour le match à 5-2, il commettait une double faute sur sa première balle de match. Djokovic effaçait un de ses breaks de retard et recollait à 5-4. Allait-on assister à un renversement complètement fou ? Non. Malgré une nouvelle double faute sur balle de match, Medvedev bouclait le match sur sa troisième occasion. Pour le Russe, la troisième finale en Grand Chelem aura été la bonne. Djokovic, lui, risque bien d’être inconsolable quelque temps. Ce soir, Rod Laver est toujours le seul homme à avoir réalisé le Grand Chelem calendaire dans l’ère Open.

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