Un climat délétère règne au PSG !

Absents dans l’engagement collectif, globalement nonchalants et coupables d’un manque d’envie certain, les Parisiens ont affiché un bien triste visage, ce dimanche, en terres monégasques. Balayé par l’intensité asémiste et le doublé de Wissam Ben Yedder, désormais meilleur buteur de Ligue 1 avec 17 réalisations, le PSG a ainsi subi sa troisième défaite de rang à l’extérieur après les revers concédés à Nantes (1-3) puis à Nice (0-1). Une nouvelle claque reçue après l’humiliation vécue à Madrid en huitième de finale retour de la Ligue des Champions (1-3), qui ne fragilise pas, pour l’heure, la première place du club de la capitale en championnat mais qui inquiète. Qui plus est, au regard, de la tension observée hier sur la pelouse de l’ASM.

Un PSG au bord de l’implosion !

Pris d’entrée de jeu par l’intensité de la bande à Philippe Clement, le PSG a rarement autant défendu dans une rencontre. Recroquevillés, tel un animal blessé, les Rouge-et-Bleu ont alors rendu une copie à l’image de leur santé mentale actuelle. Imprécise, fragile, inquiétante. Comment ne pas évoquer dans cette optique les failles aperçues dans la défense parisienne, qualifiée de «passoire» par Marca ? Leader et capitaine incontesté il y a encore quelques mois, Marquinhos s’est, à ce titre, illustré par des approximations de placement, un manque de concentration inhabituel et un marquage parfois douteux (notamment sur le second but de Volland). Dans son sillage, Presnel Kimpembe, pris par la vivacité de Ben Yedder sur l’ouverture du score avant de se rendre fautif face à Volland, entraînant le penalty transformé par ce même Ben Yedder. Mais au-delà de la faiblesse technique qui pourrait être attribuée à tout un onze, c’est surtout l’agacement affiché sur le Rocher qui interpelle.

Les yeux au ciel, les gestes d’humeur, les protestations ont ainsi été monnaie courante au Louis II. Que ce soit envers l’arbitre, Benoît Bastien, en témoignent les deux cartons jaunes adressés à Neymar et Mbappé, mécontents des décisions prises, mais surtout frustrés de se rendre coupable d’une prestation proche du grotesque. Des signes de colère également présents entre coéquipiers et symbolisés par l’agacement de Kimpembe envers son milieu de terrain aux abonnés absents face à l’ASM. Et dans ce marasme, aucun ne semblait alors en mesure de sonner la révolte. De Nuno Mendes, qui n’a pas non plus hésité à montrer plusieurs fois son mécontentement dans son couloir gauche à Kylian Mbappé, leader technique incontesté mais accusant clairement le coup à Monaco, c’est tout un club qui semble, aujourd’hui, chavirer dans un marasme où la tête ne suit plus. Psychologiquement marqué depuis le fiasco de Madrid, le PSG s’apprête alors à vivre une fin de saison douloureuse, qui plus est dans un contexte loin d’être au beau fixe.

Un vestiaire inquiet et frustré !

En interne, le torchon brûle. Leonardo et Mauricio Pochettino se retrouvent plus que jamais sur la sellette. Nasser al-Khelaïfi, bien qu’il devrait poursuivre l’aventure à la tête du PSG, est quant à lui discuté. Les supporters grondent quand certains plongent dans une forme de dépression. Celle d’un fan supportant un club qui, parfois, semble condamné à l’échec. Un climat délétère qui se répand alors, tel un poison progressivement mortel, sur tout un club et à tous les étages. Et ce n’est pas la dernière sortie des Parisiens en L1 qui pourra contrecarrer cette analyse. Des joueurs marqués, désabusés, frustrés et d’autres, à l’image de Georginio Wijnaldum, qui semblent même totalement hors-piste. Mélangez tout ça et vous obtenez un rendement sportif proche du néant et un vestiaire au bord de l’implosion. De quoi même fragiliser un très probable 10ème titre de champion de France ? Pour Marquinhos, oui.

«C’est une défaite qui nous fait mal, mais on a d’autres objectifs à aller chercher. Il ne nous reste que la Ligue 1. Il faut afficher une autre mentalité, car sinon on va perdre aussi ce titre. Malgré tous nos points d’avance (12 sur l’OM, ndlr), si on continue à faire des prestations comme ça, c’est sûr que le titre est en danger. Le signal d’alerte est là ! Dès notre retour de sélection, on devra afficher un autre état d’esprit sur le terrain», a ainsi lancé le défenseur de 27 ans après le naufrage monégasque. Et si le capitaine brésilien a fait part de son inquiétude, Kylian Mbappé, plus proche que jamais du Real Madrid, n’est quant à lui pas passé par quatre chemins pour exprimer sa colère : «les gens se rappelleront toujours de l’échec en Ligue des Champions, cela ne change rien et cela importe peu de gagner 8 ou 9 à 0. On doit se respecter, respecter les supporters, respecter notre famille et nos proches. On se doit de se respecter si on a un minimum d’estime pour soi-même. C’est un match sans et on doit repartir de l’avant mais surtout se respecter !»

La presse mondiale se régale…

Si, de son côté, Mauricio Pochettino évoquait «de la honte sportive» après un «comportement inadmissible», c’est toute la presse qui s’empare des tensions actuellement traversées par le club de la capitale. En Allemagne, «Bild» a ainsi l’impression que «les stars avaient déjà fait une croix sur la saison» après le fiasco de Madrid. Au Brésil, on pointe surtout un club où il n’y a pas de projet sportif. «C’est un club sans identité et sans direction structurée», analysait ainsi Fernando Campos, journaliste pour «TNT». Un constat lourd de sens allant par ailleurs dans le sens des déclarations accablantes faites par Thierry Henry, consultant pour Prime Video, à l’issue de la rencontre ce dimanche.

«C’est depuis le début de la saison qu’on voit la même chose, c’est assez souvent que le PSG fait ça. C’est à répétition. Quelle est la ligne directrice du club ? Le maillot doit transcender les gens. Quelle est la ligne directrice ? J’ai joué au Barça, si tu ne respectes pas ce que tu as à faire, tu pars, au Bayern, tu pars, dans les grands clubs, tu pars, au PSG, est-ce que tu pars ? Dix titres, c’est énorme, tu ne dois pas le banaliser, mais tu ne dois pas faire ça (…) Il y a un manque de connexion entre le club et les anciens du PSG, les anciens supporters du club, il est géré comme une compagnie et non comme un club, il faut retrouver cette connexion avec la communauté». Reste désormais à savoir si le club de la capitale parviendra, un jour, à initier cette harmonie en interne. En attendant, il reste 9 matches (avec notamment la réception de l’OM) aux Parisiens pour assurer un dénouement heureux en L1. 9 dates pour atténuer la blessure, 9 rendez-vous pour préserver ce qui l’est. Au risque de plonger une institution entière dans une profonde crise.

Source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.