Tennis – WTA – « Toute une économie est en train de vaciller », s’inquiète Alizé Cornet

« Êtes-vous inquiète pour le circuit féminin ?
On a très mal, surtout parce qu’on a beaucoup, beaucoup d’argent en Asie. Si j’ai bien compris, le Masters (à Shenzhen) représente quand même 50 % des finances de la WTA. C’est colossal. Comme le Masters n’a pas lieu, et que l’Asie a fermé ses portes jusqu’en mars, on est en mode survie. Les petits tournois féminins ne sont pas très rentables et comme tout le monde est dans le dur, c’est super compliqué de faire survivre ces tournois. Ça fait mal au coeur quand on voit la programmation des garçons et celle des filles. Quand on parle de l’égalité hommes-femmes, ça me fait rire.

Avoir autant misé sur la Chine, est-ce une erreur ?
Est-ce une erreur ou est-ce qu’ils (les dirigeants de la WTA) n’avaient pas le choix ? Je ne peux pas vraiment me prononcer. Quand tu as des offres aussi intéressantes de la part d’un continent… Leur boulot est de faire rentrer de l’argent, de faire en sorte que les joueuses gagnent bien leur vie. Le Masters féminin, c’était historique, il était mieux doté que le Masters masculin. C’est compliqué de refuser des offres pareilles pour la WTA. Nous, on est bien contentes d’avoir du prize money. Si le circuit n’était qu’en Europe ou aux États-Unis, on serait beaucoup moins payées, c’est un peu à double tranchant.

« Je me fais du souci pour les joueuses qui ne sont pas dans les 100 et qui sont tributaires du moindre tournoi »

Le modèle économique va-t-il changer ?
Les prize money des 250 ont perdu entre 10 % et 25 %, déjà qu’ils n’étaient pas énormes et que tu gagnes correctement à partir des quarts ou des demies. Notre plus grande chance est de pouvoir jouer les Grands Chelems car c’est là où ça bouge le moins et ça nous finance notre saison. Mais pour ça, il faut être dans les 100. Je me fais du souci pour les joueuses qui ne sont pas dans les 100 et qui sont tributaires du moindre tournoi. Il faut vraiment avoir de l’empathie pour tous ces gens qui galèrent encore plus que nous. Toute une économie est en train de vaciller méchamment. C’est dommage parce que la WTA avait vraiment fait du bon travail ces dernières années. C’est un gros coup dur. Ça va prendre des années.

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