Tennis – WTA – Miami – Alizé Cornet, après sa nouvelle défaite contre Alison Riske : « Je n’ai pas de solutions »

« On a eu l’impression que vous manquiez de solutions face à Alison Riske, contre qui vous venez de concéder une septième défaite en sept rencontres ?
Oui, c’est le sentiment que j’ai tout le temps face à elle. C’est vraiment hyper énervant parce que ça fait beaucoup de fois que je la joue et il y a même des fois où j’ai fait de bons matches et j’ai quand même perdu. J’ai comme la sensation que soit je ne la gêne pas, soit je n’ai pas les solutions. Elle aime peut-être ma balle, je n’arrive pas à la jouer juste tactiquement. Enfin, le résultat est que je ne m’en sors pas contre cette joueuse, c’est affreux.

Vous ne lui avez jamais pris un set, vous n’avez jamais eu l’impression de pouvoir la battre ?
L’année dernière je l’ai jouée à Linz au premier tour, j’ai fait un super match, j’ai pris 6-4, 6-4. Je la fais briller peut-être (sourire). La prochaine fois, je ne ferai que des slices de coups droits et on verra ce que ça donne. Je pense que j’aurais dû jouer beaucoup plus long de ligne mais je n’ai vu ça qu’à partir du deuxième. Elle avait un peu réponse à tout et elle anticipait très bien là où j’allais jouer. Elle avait toujours un temps d’avance. La prochaine fois ce sera peut-être à moi d’avoir un temps d’avance mais espérons que je ne vais pas la rejouer trop tôt parce que ça me fatigue un peu.

Des bêtes noires comme ça, vous en avez d’autres ?
Il y a Kvitova aussi (quatre matches, quatre défaites) que je n’aime pas beaucoup jouer et contre qui j’ai un record affreux. Mais il n’y en a pas beaucoup contre qui je perds aussi souvent que Riske. Ce sont vraiment les deux qui me réussissent le moins. C’est très frustrant parce que je sentais quand même bien la balle aujourd’hui (jeudi). J’ai fait de belles choses mais ça manquait de justesse. C’est compliqué aussi parce que cette tournée est très longue et perdre d’entrée deux fois (à Indian Wells puis Miami)… ça fait une semaine que je me préparais pour ici et c’est frustrant de sortir direct.

« Je n’ai plus envie que le tennis soit aussi central et nocif pour mon épanouissement personnel »

Alizé Cornet

Vous parlez d’une tournée longue, vous avez eu du mal à repartir après votre bel Open d’Australie ?
J’ai clairement du mal. Je n’ai pas gagné de match depuis un mois et Doha, ça fait long. Le match qui m’a fait le plus mal, c’est à Lyon parce que j’avais le match en mains mais il m’a échappé. Je me suis posé énormément de questions après et comme je suis très vite rattrapée par le doute, ça peut me faire paniquer. Je suis arrivée à Indian Wells hyper tendue. Je ne trouvais pas mes repères. Là c’était mieux aujourd’hui en termes de niveau de jeu. Je me sens mieux, un peu plus apaisée.

Vous arrivez à vous mettre moins de pression ?
Je suis en train d’arrêter d’avoir trop d’attentes. C’est toujours le même truc. Il faut trouver le bon compromis. Je fais le job du mieux que je peux. L’essentiel c’est que je me donne à fond pour ne pas avoir de regrets et que mon bonheur ne dépende pas de ça aussi. J’ai écouté l’interview de Barty qui m’a beaucoup parlé hier (mercredi). Elle disait que son bonheur ne dépendait pas du tennis, moi ça l’a été depuis le début et je n’ai plus envie que le tennis soit aussi central et nocif pour mon épanouissement personnel. Il faut remettre les choses à leur place, c’est un match de tennis.

Ce sentiment d’épuisement mental et physique, c’est quelque chose qui parle à beaucoup dans le vestiaire ?
Je la trouve super courageuse de faire ça, vu comment elle nous dépasse de la tête et des épaules. En termes de niveau de jeu, c’est une vraie n°1. Ce serait facile pour elle de continuer, de faire de l’argent. Je pense qu’elle aime ça quand même mais elle a la sensation d’être arrivée au bout de quelque chose et elle s’écoute. Et c’est vraiment un truc que j’ai du mal à faire. Je suis vraiment admirative de sa décision. On n’a pas du tout la même carrière, il n’y a rien de comparable mais il y a cette lassitude mentale. Elle a tellement gagné qu’elle l’a eue en trois ou quatre ans. »

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