Tennis – WTA – Cincinnati – Caroline Garcia : « Ces mois m’ont fait du bien »
« Caroline Garcia, que pensez-vous de votre niveau de jeu ?
C’était vraiment positif. Au service, en coup droit et dans mon déplacement, il y a beaucoup de positif. Ce sont des choses qu’on a bien travaillées. Je suis contente. Après, il y a eu un peu des hauts et des bas avec une concentration qui a fluctué et qui aurait pu me coûter cher. Mais ça s’est bien passé pour un match de reprise. Il faut mettre de l’engagement et avancer.
Comment avez-vous appréhendé les nouvelles règles sur le court ?
Je m’attendais à plein de choses différentes, à être surprise, à ce que ce soit complètement différent. C’est le cas. Ça fait plusieurs jours qu’on est arrivés, donc tout ce qui est hors match, on a nos habitudes. En match, c’est un peu plus compliqué. Quand on fait le toss, on est à cinq mètres, on s’occupe de la serviette, de l’eau. Ce n’est pas grave, on va prendre l’habitude et ça va très bien se passer. Il faut juste changer ses routines. Concernant les fans, j’espère qu’ils reviendront assez vite parce que ce n’est pas pareil. Il faut avoir encore plus d’énergie en soi et de confiance en soi. On demande au coach d’être un peu plus sonore que d’habitude (sourire) pour ne pas se sentir toute seule. Franchement, le plus important est d’être de retour à la compétition, de sentir en sécurité au niveau sanitaire et de voir comment les choses évoluent.
Comment vivez-vous dans la « bulle » ?
Je vis bien. C’est cool (rires). Le seul problème, c’est la distance. C’est très loin, on doit avoir 1h, 1h15 voire 1h30 quand ça bouchonne. Ça fait beaucoup d’heures de bus dans la journée. C’est le seul point négatif. Il y a beaucoup de règles. Certaines sont assez extrêmes. Ils prennent énormément de précaution et je ne vais pas m’en plaindre. Ça se passe bien, c’est très vivable. On se concentre simplement sur son tennis et sur pourquoi on est là. Ça remet les idées en place. C’est sain, c’est bien.
Ces mois m’ont fait du bien. J’ai grandi dans certains domaines. Ça m’a fait du bien de prendre un peu de recul par rapport au tennis, de gérer mon entraînemen
Vous n’êtes venu qu’avec votre sparring Florian Reynet ?
Oui parce que la règle au début était une personne. Après, ça a été assoupli. Mes parents sont heureusement en bonne santé mais il y a toujours des risques. A partir d’un certain âge, on ne sait pas comment ça peut se passer. Puis, plus on vient avec des personnes, plus le risque augmente. Si quelqu’un est positif dans ton équipe, tu dois te retirer du tournoi. A Lyon, je m’étais entraînée avec Florian, il était avec nous en Espagne avant de venir. C’était la meilleure solution. Il faut s’adapter et savoir faire les choses un peu différemment dans cette période et surtout faire très attention à la sécurité sanitaire.
Vous sentez-vous différente comme joueuse ? Avez-vous plus de recul au vu des circonstances ?
Ces mois m’ont fait du bien. J’ai grandi dans certains domaines. Ça m’a fait du bien de prendre un peu de recul par rapport au tennis, de gérer mon entraînement. Je me suis aperçue que ça ne servait parfois à rien de s’entraîner cinq heures par jour tous les jours. Tu y vas tous les deux jours mais tu y vas à fond, avec l’intensité et l’envie et tu progresses autant. Ça permet de relativiser certaines choses. Ce n’était pas facile car j’ai connu beaucoup de pépins physiques (pied notamment) qui ont demandé du temps et provoqué parfois de la frustration mais ça m’a permis de gagner en maturité. Dans l’organisation, je pense avoir gagné en autonomie. C’est une expérience hors tennis qui fait grandir. »
