Tennis – Médias – « Noah, le sens de la gagne », le documentaire qui retrace le riche parcours de Yannick Noah

Ça débute comme un vieux film de famille, par de belles images sépia, dans le village ensoleillé d’Etoudi, enfance camerounaise illuminée par l’improbable rencontre avec Arthur Ashe, modèle qui deviendra pygmalion. Ça se termine au même endroit, plus d’un demi-siècle plus tard, par le lien qui se crée entre Yannick Noah, revenu vivre dans le pays de ses ancêtres, et Uma, une gamine de 9 ans douée pour le tennis qu’il rêve de voir entrer, un jour, sur le Central de Roland-Garros.

Entre les deux, six décennies d’une vie digne d’un roman. Dans un documentaire diffusé sur Prime Video à partir du 20 mai, les réalisateurs Delphine Jaudeau et Vladimir de Fontenay explorent avec bienveillance les mues successives et les boucles bouclées par le vainqueur de Roland-Garros 1983, lui le fils de footballeur pro devenu père d’un basketteur pro, le joueur de tennis à l’ego d’acier devenu coach à succès (Coupe Davis 1991, 1996 et 2017 ; Fed Cup 1997), le sportif populaire devenu chanteur et personnalité préférée des Français (entre 2004 et 2012).

Nourri d’archives, certaines fournies par Noah – « En faisant du rangement pendant le confinement, je suis tombé sur plein d’images perso, des films en Super 8, que je découvrais parfois », nous explique-t-il à l’occasion de la promotion du documentaire – et des témoignages d’une vingtaine de personnes qui l’ont côtoyé (son éternel rival Ivan Lendl, les incontournables Henri Leconte ou Guy Forget, ses anciens entraîneurs, ses enfants Eleejah, Joakim et Joalukas, ses amis de jeunesse…), le film de 100 minutes, dense et riche comme le parcours de l’icône du tennis français, retrace les moments forts de son existence, revisite quelques grands matches – le quart de finale contre Lendl à Roland 1983 ou l’épopée de la Coupe Davis 1991 – et rend hommage aux gens qui ont compté. Avec en fil rouge, les hauts et les bas d’un mental de champion parfois soumis à rude épreuve. Le bizutage de « Bamboula » quand il débarque gamin à Nice. La fameuse « conférence de stress », quand, en décembre 1983, Noah craque devant la presse et révèle sa dépression.

Il a intégré une cellule de la FFT pour l’accompagnement mental des joueurs

Des archives qui résonnent fort maintenant que la question de la santé mentale des sportifs commence à émerger. « Qu’est-ce que j’ai pris à l’époque ! J’étais en détresse et je me faisais défoncer, nous dit-il. Il a fallu que je laisse tout ce que j’avais et que je m’installe à New York pour m’en sortir. Il y a toujours une espèce d’ignorance autour de ce sujet, compliqué pour la nouvelle génération souvent embourbée dans les réseaux sociaux. Quand j’entraînais, il y avait des séances où au changement de côté, des gars allumaient leur téléphone. Les sportifs d’aujourd’hui ne sont jamais dans l’instant. Depuis peu, je fais partie, au sein de la Fédération (française de tennis), d’une cellule pour l’accompagnement mental des joueurs français. »

Le documentaire se conclut sur sa nouvelle vie de chef du village d’Etoudi. « Je m’occupe de cet endroit où j’ai grandi, qui me passionne, que j’essaie de rendre beau, j’aide les vieilles tantes qui viennent avec leurs ordonnances, les gamins qui ont besoin de nouvelles chaussures pour faire du tennis, dit-il dans un grand sourire. C’est une espèce de pré-retraite. Une vie où je suis libre. » Le nouveau chapitre, à 62 ans, de son existence romanesque.

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