Tennis – Gilles Simon estime que « jamais le top 30 n’a été autant avantag頻

Si la grande majorité des joueurs s’estime déjà heureuse de pouvoir jouer, peu importe la distribution de points et la diminution du prize money au vu de la pandémie, Gilles Simon a émis des doutes sur l’équité de la répartition des points ATP. Après sa défaite contre Tommy Paul, il a explicité longuement son point de vue :

« J’ai un point de vue différent sur la situation depuis le début. Pour moi, si les tournois peuvent avoir lieu dans des bonnes conditions et que ça marche, on joue. Sinon on ne joue pas. Le gros problème, le point central de cette discussion, reste les points ATP. Normalement tu distribues des points ATP quand il y a une distribution équitable à tous les niveaux du classement pour permettre aux joueurs de monter et descendre. Là, dans les faits, jamais le top 30 n’a été autant avantagé dans l’histoire du tennis. Il a pu jouer des tournois avec des prize money normaux (N.D.L.R. : les prize money ont diminué dans tous les tournois) avec 45 ou 90 points à chaque fois. Pour le top 30, ce n’était que des tournois bonus pour améliorer (le classement) et jamais les tournois n’ont été aussi forts. J’étais 50e et j’étais dans les qualifs partout et avec des tableaux de qualifs très durs. Toi, pour améliorer ton score, il faut passer quatre tours. Du coup, tu es en qualifs, donc les prize money ne sont pas les mêmes, il y a eu des grosses réductions sur les 250. J’ai dû faire des choix, même à Cologne, tu ne peux pas venir avec ton coach et ton kiné chaque semaine quand tu es déficitaire semaine après semaine en tant que joueur. Les joueurs ont fait des grosses concessions aussi en cette période. Les tournois sont en difficulté et je l’entends très bien. Dans ce cas-là, si tout le monde y perd, est-ce que c’est si bien de jouer ? Est-ce qu’il faut absolument jouer ? C’était la question de base. La réponse a été : oui, il faut jouer et remettre le circuit en route avec ces conditions. Mais je ne suis pas très à l’aise avec la situation. Le problème est que chacun a ses priorités et c’est normal.

« Dans l’absolu, à mon classement, je suis content de jouer mais ce n’est pas l’opération du siècle non plus. »

Gilles Simon

Honnêtement la priorité est financièrement à tous les niveaux et pour tout le monde. Tu sais que l’USTA (fédération américaine) devait organiser son tournoi parce qu’elle a besoin des revenus de l’US Open. Tu sais que la FFT (fédération française) veut organiser son tournoi parce qu’il a besoin des revenus de Roland-Garros. Il y a ceux qui n’avaient pas besoin parce qu’ils avaient une assurance. Dans ce cas-là, tu n’es pas dans la même logique. Pour l’ATP, le Masters est très important. Est-ce qu’ils avaient besoin de donner des points ou non pour l’organiser ? Est-ce que c’est le point central qui fait que du coup il faut donner des points, faire une Race etc. ? Je ne suis pas dans le cercle des décisions. Mon point de vue est juste que dans le tennis, on a toujours fait très attention que des joueurs puissent monter et descendre et qu’il n’y ait pas de protection. Là, dans les faits, jusqu’à Roland, il n’y avait qu’un tournoi par semaine et que le cut était trentième, il y a ceux qui le jouent et ceux qui ne peuvent pas. Ceux qui sont en challengers pouvaient bouger entre 150 et 80. Quand tu es 50-60 comme moi, en challenger, tu as beau le gagner, tu gagnes deux places et quand tu arrives à Rome et que c’est trois tours de qualifs, c’est dur. Dans l’absolu, à mon classement, je suis content de jouer mais ce n’est pas l’opération du siècle non plus. Ce n’était pas une situation équitable pour tous les joueurs. Dans ma philosophie, comme ce n’est pas équitable pour tous les joueurs, j’aurais aimé qu’on dise non il n’y a pas de points et on organise les tournois qui veulent s’organiser. Les Grands Chelems se seraient organisés quand même. C’est mon avis et ça n’engage que moi. »

Source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.