Tennis – ATP – Madrid – Carlos Alcaraz vient à bout de Novak Djokovic au terme d’un match dantesque et file en finale du Masters 1000 de Madrid

Après une grande victoire, il paraît que le match suivant encore plus difficile. Même s’il n’est plus un inconnu du circuit, ni même un espoir (il sera n°6 mondial lundi prochain), Carlos Alcaraz n’avait effectivement jamais eu à gérer le lendemain d’une victoire face à un joueur tel que Rafael Nadal, qui plus est son idole de toujours.

Bien sûr, l’Espagnol a déjà battu des Top 10. Matteo Berrettini et surtout Stefanos Tsitsipas peuvent témoigner que le gamin de 19 ans ne nourrit aucun complexe dans la haute altitude du classement mondial. Mais personne n’avait encore eu la stature de Nadal (21 titres du Grand Chelem, rappelons-le) dans son tableau de chasse. De quoi avoir une petite gueule de bois pour le fameux match d’après.

D’autant plus que le match d’après, c’était face à Novak Djokovic. Et même s’il revient doucement à son meilleur niveau après avoir été privé de compétition à cause de sa non-vaccination, le Serbe est toujours un sacré client. C’était pourtant lui qui se rendait coupable d’un très mauvais premier jeu (deux grosses fautes et une double faute) pour quasiment offrir le break à son adversaire. Idéal pour lancer un Alcaraz qu’on sentait un peu moins serein que lors de ses derniers matches. Il se détachait 3-1 et on se prenait à rêver voir l’exploit se réaliser, à savoir battre Nadal et Djokovic dans le même tournoi sur terre battue. Mais attention, on parle tout de même du n°1 mondial.

1

Carlos Alcaraz est devenu le premier à battre Rafael Nadal et Novak Djokovic dans un même tournoi sur terre battue. Et à seulement 19 ans ! Le fait que Nadal et Djokovic soient dans différentes étapes de leur reprise de compétition ne doit en aucun cas minimiser l’exploit que cela représente dans le tennis actuel.

Ce premier jeu oublié, le Serbe commençait à mettre la pression sur son adversaire. Si Alcaraz tenait en pratiquant son jeu habituel et en tentant au maximum de prendre des initiatives, il ne parvenait pas à retourner le service de Djokovic qui ne connaissait plus de frayeur dans ce secteur (4 jeux blancs sur son service, 91 % de points derrière sa première balle). Sur un fil, Alcaraz cédait son service et Djokovic revenait à 4-4. Il prenait le contrôle des échanges, manoeuvrait son adversaire et l’obligeait à frapper un coup de trop. Le plus jeune tenait jusqu’au tie-break, mais Djokovic s’y montrait supérieur et prenait la première manche.

Alcaraz refuse de subir

Alcaraz montrait alors que son mental est au moins aussi puissant que son bras droit. Alors que Djokovic ne baissait pas de niveau, l’Espagnol lui tenait tête dans le premier épisode d’un duel qu’on espère encore voir quelques années tant le niveau était stratosphérique. La torsion à la cheville droite de la veille n’était qu’un souvenir et Alcaraz gambadait comme si de rien n’était.

Djokovic avait beau lui faire visiter le court, c’était bien lui qui prenait toujours un maximum d’initiatives et faisait preuve d’un cran monumental en refusant de subir les moments importants. Et l’enfant prodige de faire le seul break de ce deuxième set, avec notamment une nouvelle superbe amortie, pour revenir à une manche partout. Le public pouvait manifester sa joie, le spectacle était total.

51

Alcaraz a fait 51 coups gagnants dans ce match. Un chiffre logiquement élevé dans un match de 3h38. Mais surtout, c’est plus du double de Novak Djokovic (24).

Et il perdurait dans un troisième set où Alcaraz tenait toujours tête au n°1 mondial et se procurait même trois balles de break pour mener 3-1. Mais Djokovic serrait le jeu et conservait sa mise en jeu (2-2). Dans les cordes, Djokovic sauvait deux nouvelles balles de break pour recoller à 3-3. Le Serbe, obligé de montrer son meilleur tennis, ne parvenait pas à écarter l’impétueux Alcaraz, beaucoup plus serein qu’en début de match. C’était d’ailleurs lui qui se procurait la première balle de match de la rencontre.

Nerfs d’acier, Djokovic la sauvait d’un ace. Les deux hommes ne lâchaient rien et tout allait donc se jouer dans un ultime tie-break. Et cette fois, Alcaraz ne manquait pas son départ. Devant au score, il mettait visiblement Djokovic sous pression, l’obligeant à sortir des coups improbables. Mais l’exploit était bien pour Alcaraz qui s’offrait le n°1 mondial à sa troisième balle de match. Le public du court Manolo Santana exultait, conscient d’avoir vu un chapitre de l’histoire du tennis s’écrire sous ses yeux.

Source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.