Roland-Garros – « L’enfer et le paradis » d’Henri Leconte

L’enfer : « Nadal a la solution à tous les problèmes »

« Sans hésiter, Rafael Nadal. Il a la solution à tous les problèmes. Et sa balle est un enfer. Si tu n’es pas en jambes et que tu n’arrives pas à prendre sa balle montante, tu finis dans les bâches. Ça doit être dix fois plus fort que Bruguera. Or, j’ai joué Bruguera à Roland et c’était une horreur (en 1993, défaite 7-6, 6-1, 6-0). J’ai un énorme respect pour Rafa mais le jouer, pfff… ce doit être un cauchemar. Sa balle est si lourde qu’elle est hyper dure à contrôler quand tu es au filet. C’est exactement ce qui arrivait à Gerulaitis quand il jouait Borg. Pas de solution. Même si tu réussis une fantastique attaque, il est capable de te sortir un passing qui passe entre le poteau et la chaise d’arbitre ! Pour espérer le perturber, il aurait fallu le Leconte de la finale de Coupe Davis à Lyon. Et pas sur terre battue, hein ! »

Le paradis : « Je rêverais de jouer contre Alcaraz »

« Celui que je rêverais de jouer, c’est Carlos Alcaraz. Il va révolutionner le tennis mondial. C’est l’école espagnole classique pimentée par un tennis agressif. C’est un vrai attaquant, capable d’aller au filet. Il a des qualités de défense incroyables mais, dans l’âme, c’est un pur attaquant. C’est pour ça qu’il faut le protéger, c’est une pépite. Je l’aurais provoqué. J’aurais essayé de l’emmener dans une filière qu’il affronte assez peu, en fait, sur le circuit d’aujourd’hui. C’est-à-dire l’attaque à outrance. Mais ce que j’aime au-dessus de tout, c’est que c’est un joueur. Comme moi, il adore le jeu. On voit qu’il aime la balle. C’est un créatif. Le voir jouer me donne un peu de jouissance. Ce qui m’aurait intéressé c’est de voir comment il peut s’adapter à un jeu complètement atypique, comme le mien. »

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