Roland-Garros (H) – Benoît Paire : « J’ai retrouvé le tennis que j’aime »

« Malgré la déception de la défaite, à quel point avez-vous pris votre pied dans une telle ambiance ?
J’ai pris beaucoup de plaisir, même s’il y a beaucoup de déception aussi quand on perd au premier tour de Roland-Garros. J’étais venu pour retrouver le tennis que j’aime, l’ambiance que j’aime. Me retrouver sur ce court avec une ambiance pareille dès les premiers points, ça m’a vraiment fait chaud au coeur, ça m’a vraiment surmotivé. J’attendais ce moment, le retour du public, pouvoir partager. J’ai ressenti beaucoup d’émotions en entrant sur le terrain.

Le résultat passe au second plan ?
En termes de résultat, ce n’est pas forcément ce que j’attendais, mais en termes de bien mental, c’est ce que je recherchais. Je suis hyper rassuré, hyper fier de jouer ce tournoi devant un public qui m’a soutenu. C’était extraordinaire.

« J’ai lu beaucoup de gens me descendre dans la presse, sur les réseaux, partout… Est-ce que les gens vont me détester ? Finalement, je me rends compte que non »

Benoît Paire

Peut-on dire que cette défaite va vous faire du bien mentalement ?
Elle me fait déjà du bien. Depuis quelques mois, c’est tellement difficile la vie que je mène sur le circuit. Les critiques que je reçois, les gens qui parlent pour rien, juste pour exister par rapport à mes déclarations… Là, j’ai retrouvé le tennis que j’aime, avec du public, des émotions, du partage. C’est pour ça que je fais ce métier, ce sport, c’est ça qui le rend beau. On ne joue pas pour soi, on joue pour tout le monde, pour procurer du bonheur. Ce n’est peut-être pas le cas pour tout le monde, mais c’est mon cas. Aujourd’hui (lundi), j’ai vu un public à fond derrière moi.

Craigniez-vous d’être accueilli plus froidement par le public ?
Je reçois tellement de critiques que, quand j’arrive sur le terrain, je me demande comment ça va se passer. Et quand je vois l’amour que les gens m’ont donné, ça me fait un bol d’oxygène. J’avais besoin de voir comment le public allait réagir. J’ai lu beaucoup de gens me descendre dans la presse, sur les réseaux, partout… Est-ce que les gens vont me détester ? Finalement, je me rends compte que non. Les gens aiment ce style de jeu. Peut-être que certaines déclarations les dérangent, mais dans l’ensemble ils sont là du début à la fin. J’ai reçu tellement d’amour sur ce match, ça m’a fait un bien énorme. Je me dis : « Benoît, le tennis, c’est pas fini. Le niveau de jeu, tu sens que tu l’as. » Si je retrouve une bonne condition physique et un peu plus de confiance, je peux refaire de belles choses. Ce qui est sûr, c’est que je me rappellerai de ce Roland-Garros.

Quand on me descend toute la journée en disant « il ne mérite pas d’être sur le circuit »… Arrêtez ! Si vous avez besoin de mes déclarations pour vivre, c’est que vraiment vous ne servez à rien

Benoît Paire

Qu’avez-vous ressenti sur votre chaise, après la balle de match ?
Je me suis effondré, mais ce n’était pas de la tristesse. J’ai tellement souffert pendant ces quelques mois… Tous les gens qui m’aiment souffrent. Ma famille voit que je ne suis pas heureux, qu’il me manque quelque chose dans ma vie, ils le ressentent. Quand on me descend toute la journée en disant « il ne mérite pas d’être sur le circuit »… Arrêtez ! Si vous avez besoin de mes déclarations pour vivre, c’est que vraiment vous ne servez à rien. Si j’ai craqué, c’est que depuis quelques mois, j’ai une boule, je suis noué et ça a du mal à sortir. Quand je vois aujourd’hui l’ambiance, le public, les gens qui crient à chaque point, que je rate un coup droit ou réussisse un coup gagnant… Ils sont là pour prendre du plaisir. Ils se sont régalés et moi aussi. Ça m’a fait sortir tout ce que j’avais de négatif en moi.

Cela va-t-il vous aider à vraiment vous y remettre pour retrouver une caisse physique ?
Je n’ai pas la caisse parce que c’est très dur mentalement. Ce n’est pas une question de physique. J’ai quand même bien travaillé, j’ai fait des bonnes séances, j’ai donné tout ce que j’ai pu avec Boris (Vallejo). D’ailleurs, je remercie la Fédé de m’avoir prêté Boris pour quelques semaines. Ce match est dur, mais il va me faire énormément de bien, ça va m’enlever un poids et me détendre pour la suite. Le tennis c’est beaucoup dans la tête. Quand on puise beaucoup en dehors du court et qu’on arrive sur le terrain très stressé… Il ne faut pas oublier que j’ai fait quarantaine à New York, quarantaine à Hambourg et quarantaine en Australie, contrôlé deux fois positif, cas contact… Cette période est dure pour beaucoup, beaucoup de monde, je ne le nie pas, mais je dis simplement que pour faire mon métier ce n’était pas facile non plus. »

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