Roland-Garros – Coup de coeur, coup de blues, coup de chaud : retour sur le Roland-Garros des Français


Le coup de blues : la der de Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga

Deux monuments du tennis français ont fait leurs adieux à Roland-Garros cette semaine. Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga, tous deux âgés de 37 ans, sont sortis par la grande porte, sur le Philippe-Chatrier, au terme d’une dernière cavalcade héroïque. Les aînés des quatre Mousquetaires s’avançaient pourtant Porte d’Auteuil avec l’étiquette de retraités avant l’heure, invités pour un dernier tour d’honneur sans que le niveau tennistique ne soit à la hauteur.

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Pour son dernier Roland-Garros, Gilles Simon est allé jusqu’au troisième tour. (S. Boué/L’Équipe)

Le tirage au sort du premier tour, Casper Ruud (n°8) pour Tsonga et Pablo Carreno Busta (n°18) pour Simon, laissait d’ailleurs présager une fin rapide, et la nécessité d’arriver à l’heure pour profiter des dernières glissades des Français. Ce fut tout l’inverse. Tsonga et Simon se sont rappelés à leurs meilleures années, quand ils trustaient le Top 10 et enchantaient le public sur les courts.

Les coups de coeur : Léolia Jeanjean et Diane Parry s’invitent à la fête

Cette première moitié de quinzaine aura vu l’émergence au troisième tour de deux Françaises que personne ne voyait aller aussi loin : Léolia Jeanjean et Diane Parry. La première est une revenante, la deuxième une révélation. Pour en arriver là, les deux ont sorti des performances majuscules et inattendues face à des membres du Top 10.

Diane Parry (19 ans) a atteint le troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem pour la première fois de sa jeune carrière. (S. Boué/L'Équipe)

Diane Parry (19 ans) a atteint le troisième tour d’un tournoi du Grand Chelem pour la première fois de sa jeune carrière. (S. Boué/L’Équipe)

L’histoire de Jeanjean sort de l’ordinaire. La 227e joueuse mondiale avait mis sa carrière entre parenthèses avant de retenter sa chance à 26 ans. La Montpelliéraine a dû s’inscrire au RSA pour revenir sur le circuit, bien lui en a pris avec ses deux premières victoires en Grand Chelem : contre l’Espagnole Nuria Parrizas-Diaz (6-4, 6-3) et surtout face à la tête de série n°8, la Tchèque Karolína Pliskova qu’elle a écrasée en 1 h 17 (6-2, 6-2). L’épopée a pris fin de manière brutale samedi contre la Roumaine Irina-Camelia Begu.

Pour la plus jeune des deux, Diane Parry (19 ans), ce Roland-Garros sonne davantage comme une promesse. Celle d’une joueuse qui va viser les sommets. La droitière au revers à une main a signé l’une des plus grosses sensations en s’offrant la tenante du titre et n°2 mondiale Barbora Krejcikova. Surclassée dans le premier set, elle avait renversé la Tchèque en plus de deux heures de match (1-6, 6-2, 6-3). Le tableau s’était alors ouvert et elle en avait profité face à Camila Osorio (6-3, 6-3) avant de tomber sur Stephens.

Le coup de chaud : un public en feu derrière ses Français

Des « aux armes » envoyés à une heure du matin, des olas lancées à tout va, un soutien indéfectible apporté à Gilles Simon et Hugo Gaston tout au long de leur parcours… Les supporters français ont usé d’une panoplie digne des stades de football pour soutenir leurs protégés. Après deux années passées sous cloche à cause du Covid, Roland-Garros a retrouvé une ambiance incandescente dans les travées et dans les tribunes.

Pour le plus grand bonheur du clan tricolore qui n’a eu de cesse de souligner la chaleur du public. D’autres s’en sont plaints, à commencer par la Lettonne Jelena Ostapenko qui s’est bouché les oreilles sur le court afin de couvrir le bruit qui descendait du Chatrier pour soutenir Alizé Cornet. Après la rencontre, cette dernière a apprécié : « J’en ai joué des matches ici, mais je n’avais jamais connu une ambiance pareille. Ils étaient chauds patate ! Du premier au dernier point, ils ne m’ont pas lâchée, ils m’ont portée à bout de bras. »

Hugo Gaston est tombé au troisième tour contre Rune après avoir réussi deux matches pleins. (Sébastien Boué/L'Équipe)

Hugo Gaston est tombé au troisième tour contre Rune après avoir réussi deux matches pleins. (Sébastien Boué/L’Équipe)

Gaston aime Paris et Paris aime Gaston. Entamée en septembre 2020 au détour d’un huitième à Roland, l’histoire d’amour entre le jeune gaucher et la capitale s’est poursuivie cette semaine. Hugo Gaston a offert au Suzanne-Lenglen une soirée magique dont lui seul a le secret dès le premier tour face à Alex de Minaur. Une victoire au super tie-break contre le 20e joueur mondial après avoir encaissé une bulle dans le quatrième (4-6, 6-2, 6-3, 0-6, 7-6 [4]), il n’en fallait pas plus pour propulser le Toulousain sur le devant de la scène.

Le maître des amorties a confirmé le match d’après en surclassant l’Argentin Pedro Cachin en trois manches (6-4, 6-2, 6-4). Malheureusement pour lui, la marche Holger Rune était trop haute et l’espoir de retrouver les huitièmes a volé en éclat en session de nuit, sur le Chatrier, samedi soir (6-3, 6-3, 6-3).

Le coup de froid : un zéro pointé au troisième tour

À l’image de l’élimination d’Hugo Gaston, la folle semaine du clan français s’est grippée au troisième tour. Le bilan des journées de vendredi et samedi s’est même révélé catastrophique : les cinq Tricolores en lice n’ont pas remporté le moindre set. Aucun d’entre eux n’était favori mais tous présentaient une chance d’aller plus loin.

Alizé Cornet a été contrainte d’abandonner contre Zheng (n°74) alors qu’elle avait perdu les neuf premiers jeux disputés (6-0, 3-0). Les révélations Jeanjean et Parry ont respectivement chuté face à Begu (6-1, 6-4) et Stephens (6-2, 6-3). Simon a quant à lui perdu son deuxième match en huit confrontations face au Croate Marin Cilic (6-0, 6-3, 6-2).

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