PSG – Bayern Munich : les notes du match

Le grand soir était enfin arrivé. Le PSG était face au plus grand match de son histoire ce dimanche, à Lisbonne, sur la pelouse de l’Estadio da Luz habituellement utilisé par Benfica. Après avoir sorti l’Atalanta et Leipzig, les troupes de Thomas Tuchel affrontaient un gros morceau, le Bayern Munich, qui a roulé sur le FC Barcelone puis sorti l’OL sans trop trembler. L’entraîneur allemand alignait le même onze qu’en demies, avec comme seule nouveauté la présence de Keylor Navas dans les cages, retrouvant sa place de titulaire. Marco Verratti démarrait sur le banc alors que le trio offensif était composé de Mbappé, Neymar et Di Maria. En face, Hansi Flick misait aussi sur du classique, avec la même équipe de départ que face aux Lyonnais à l’exception de Coman, qui prenait la place de Perisic sur l’aile gauche.

La partie démarrait fort, avec des formations résolument offensives. Après quelques situations dangereuses, la première véritable opportunité de la partie allait être à mettre sur le compte de Neymar. Mbappé trouvait le Brésilien dans la surface, ce dernier enchaînait sur une frappe mais Neuer sortait une intervention décisive (18e). Une première frayeur pour les Bavarois, et les Parisiens allaient à leur tour trembler quelques minutes plus tard, avec une frappe en pivot de Robert Lewandowski qui s’écrasait sur le poteau droit de Navas (21e). La rencontre devenait folle et derrière, servi par Ander Herrera, Angel Di Maria expédiait le ballon dans les nuages, pourtant bien placé dans la surface (24e) ! Sur cette même action, Jérôme Boateng s’était blessé et devait laisser sa place à Süle (25e). Les Parisiens étaient de plus en plus à l’aise, mais n’étaient pas forcément sereins derrière, comme sur cette tête de Lewandowski devant Navas (31e). On assistait à une rencontre assez rythmée, avec deux équipes qui ne calculaient pas vraiment.

Le Bayern a dominé en deuxième période

Kylian Mbappé ne profitait pas de cette erreur d’Alaba avec une frappe bien trop écrasée et timide en pleine surface, finalement bien captée par Neuer (45e). Derrière, Gnabry, peu en vue jusqu’ici, forçait Navas à sortir une belle main pour couper un centre très dangereux devant les cages (45e+1). Les Bavarois avaient repris le contrôle de la partie sur cette fin de deuxième période, en bonne partie grâce à Thiago, impérial au milieu. Le coup de sifflet de l’arbitre faisait donc plutôt les affaires de Thomas Tuchel et ses hommes. Au retour des vestiaires, le Bayern continuait sa domination, en termes de possession du moins, mais le Paris Saint-Germain avait bien resserré ses lignes.

Mais ce qui devait arriver arriva. Kimmich, à l’entrée de la surface, déposait un ballon parfait sur la tête de Coman. Le Français tournait parfaitement son cou pour expédier le cuir au fond des filets (0-1, 59e). Le titi parisien était même à deux doigts de doubler la mise, profitant encore d’un mauvais placement de Kehrer dans la surface (62e). Les Parisiens avaient du mal à réagir, quand les Bavarois continuaient d’attaquer. On était plus proche du 2-0 que du 1-1. Di Maria parvenait tout de même à offrir un caviar à Marquinhos dans la surface, mais Neuer sortait encore une belle parade (70e). Le Bayern était bien dans le match, et les Parisiens étaient tout proches d’égaliser sur ce centre de Neymar que Choupo-Moting n’a pas pu reprendre devant Neuer (90e+2). Une des rares opportunités franciliennes en deuxième période. Le plus gros club allemand est donc champion d’Europe pour la cinquième fois de son histoire !

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L’homme du match : Thiago (8,5) : un peu effacé en début de rencontre, il est vite monté en grade au point de dominer le jeu à lui seul pratiquement. C’est simple, l’Espagnol a joué dans un fauteuil, distillant énormément de bons ballons. On a pu voir tout son répertoire technique monstrueux, avec des contrôles parfaits, une maîtrise totale du jeu court ou du jeu long, une vista hors du commun et un leadership technique qui lui avait parfois fait défaut jusqu’ici. Il a même été très utile dans les tâches défensives. Une rencontre qui prouve qu’il est enfin arrivé à maturité. Masterclass pour son dernier match au Bayern. Il est sorti à la 86e, laissant sa place à Tolisso, qui n’a pas vraiment pu se montrer en si peu de temps.

Paris Saint-Germain

– Navas (6,5) : le portier costaricain devait attendre la demi-heure de jeu pour être décisif et sauver les siens d’une claquette à bout portant sur cette tête de Lewandowski (32e). Peu avant la pause, il était à nouveau héroïque en intervenant avec autorité au sol sur ces deux centres forts aux six mètres qui donnaient des frissons aux Parisiens (36e, 45+1). Il ne pouvait toutefois rien sur l’ouverture du score du Bayern (59e).

– Kehrer (4) : un match très compliqué notamment dans le placement, la faute à un duo Coman-Davies virevoltant, qui menait à l’ouverture du score bavaroise sur cette tête parfaitement placée (60e). Le latéral droit parisien auteur de bonnes interventions sur Coman (4e, 30e) a parfois répondu présent dans l’impact imposé par les Bavarois. L’Allemand a réussi à combiner offensivement avec ses partenaires et délivrer quelques centres dangereux (9e), mais manquait globalement d’inspiration (49e).

– Thiago Silva (6) : le patron de la défense parisienne a démontré tout son leadership ce soir, notamment sur ce sauvetage sur la ligne (62e). Mettant beaucoup d’impact dans ses interventions défensives, il a également tenté d’être à l’origine de plusieurs actions parisiennes, mettant ainsi en avant une précision chirurgicale dans ses passes. Si cela n’a pas profité à son équipe peu inspirée offensivement, il quittera tout de même le PSG sur cette défaite en finale.

– Kimpembe (6,5) : le titi parisien a comme très souvent lors des dernières grosses échéances, fait parler sa sérénité via des interventions dures sur l’homme (17e). Également bien présent dans les duels aériens, notamment sur les corners adverses (39e) et dans plusieurs duels dans le jeu avec Lewandowski, sauvant ainsi son équipe (49e, 61e).

– Bernat (4,5) : bien présent dans les duels (42e) et très à l’aise avec le ballon balle au pied, l’Espagnol a su démontrer tout l’étendu de sa technique. Il n’était néanmoins pas exempte de tout reproche en ce qui concerne son positionnement défensif, laissant des boulevards à plusieurs reprises aux Bavarois (39e). Remplacé à la 80e par Kurzawa qui commettait trop de fautes et ne rassurait personne.

– Herrera (5,5) : Malgré plusieurs pertes de balles dangereuses qui ont failli profiter aux Bavarois (12e, 36e), lorsqu’il fallait attaquer, l’Espagnol a toutefois régalé par sa qualité de passe et son aisance balle au pied, impressionnantes ce soir (22e, 36e) et n’était même pas loin d’ouvrir le score sur cette frappe sèche déviée par une jambe adverse qui prenait la direction du but (27e). Remplacé à la 72e par Draxler invisible lors de ses vingts minutes de jeu.

– Marquinhos (4,5) : s’il a eu du mal à orienter le jeu au milieu de terrain, perdant étrangement plusieurs ballon peu loin de sa surface (37e), le Brésilien a rassuré par ses interventions décisives mettant ainsi fin à de grosses opportunités adverses (12e, 38e). Il manquait de sang-froid dans la finition sur ce tir repoussé du pied par le portier allemand bien inspiré sur cette sortie (70e).

– Paredes (5) : malgré un ballon perdu en début de match (1e), le milieu relayeur argentin a comme à son habitude ces derniers temps, régalé par ses transversales, pas loin d’être concrétisées par Mbappé mais ce dernier manquait de justesse (12e, 15e). Ses passes cassantes ont fait beaucoup de mal aux Munichois ce soir. Remplacé à la 65e par Verratti qui n’avait pas l’impact espéré lors de la dernière demi-heure, même si toutefois son équipe n’était déjà pas très bien dans le jeu.

– Di Maria (4,5) : l’Argentin a une nouvelle fois par moments fait du mal à ses vis à vis et n’était pas loin d’ouvrir le score après cette superbe action menée par Herrera et Neymar, mais ce dernier manquait néanmoins d’inspiration lors qu’il fallait concrétiser celle-ci (24e). Il n’avait toutefois pas le même impact que lors des beaux soirs parisiens, la faute à un bloc bien regroupé défensivement. Remplacé à la 80e par Choupo-Moting qui n’était pas loin d’égaliser dans les derniers instants du match mais il était trop court pour reprendre ce centre de Neymar (90+1).

– Mbappé (2) : la fusée parisienne manquait clairement d’inspiration sur l’action la plus dangereuse des Parisiens dans le premier acte. Une frappe ratée que Neuer ne manquait pas de capter sereinement (45e). L’impact mis par ce dernier était bien trop insuffisant ce soir. Néanmoins l’attaquant français a tenté de faire parler sa vivacité et a mis en difficulté la défense bavaroise, seulement trop rarement (8e). Un match très frustrant pour l’attaquant français qui aurait clairement pu mieux faire.

– Neymar (3,5) : globalement discret dans ce match, les rares tentatives de tirs du Brésilien ne menaient à rien (73e). Se montrant parfois nerveux dans ce match, le numéro 10 parisien a toutefois été à l’origine d’une des plus grosse occasions parisiennes, mais Di Maria ne cadrait pas (24e). Le meneur de jeu a très rarement porté le ballon comme il a si bien l’habitude de faire, perdant des ballons à répétitions notamment en seconde période. Un match à oublier pour le Brésilien, ce qui ne va pas être chose facile.

Bayern Munich

– Neuer (8) : le Manuel Neuer des grands soirs. L’Allemand a confirmé qu’il était de retour à son meilleur niveau en rendant une très belle copie, avec une superbe intervention devant Neymar évitant l’ouverture du score parisienne (18e), tout comme il a réalisé un nouvel exploit en évitant le 1-1 devant Marquinhos (70e). Au delà de ces deux arrêts décisifs, il a dégagé une sensation de sécurité et sérénité tout au long de la rencontre, répondant présent dès qu’il a été sollicité.

– Kimmich (6,5) : ses qualités ne sont plus à présenter. Ce soir, il avait un gros morceau face à lui en présence de Kylian Mbappé, et de façon globale, il n’a pas vraiment été inquiété par le Français, ni par Di Maria quand ces deux derniers ont changé de flanc. En attaque, il a été assez discret sur l’ensemble de la partie, mais c’est lui qui dépose un amour de ballon sur le crane de Coman pour l’ouverture du score (59e).

– Alaba (6,5) : le polyvalent autrichien a eu quelques errements derrière, mais de façon globale, sa prestation a été plus qu’honnête, n’étant que très pris à défaut par les joueurs offensifs parisiens, étant bien placé au marquage. Serein dans la relance également.

– Boateng (non noté) : l’expérimenté défenseur bavarois a eu un peu de mal en début de rencontre face à Mbappé et Neymar, mais il rapidement dû quitter les siens, dès la 25e minute. Niklas Süle (6) a pris sa place. Si on pouvait craindre pour lui, face à la vitesse des attaquants parisiens notamment, il a finalement bien tenu et remporté la majorité de ses duels directs avec ses vis à vis.

– Davies (6) : le latéral gauche canadien a fait sensation lors de ce Final 8. Ce soir, il a mis un peu de temps à rentrer dans sa rencontre, et a été un peu plus timide qu’à l’accoutumée en première période, ne montant finalement qu’assez peu jusqu’aux derniers mètres parisiens. Il s’est un peu plus montré en deuxième période, sans pour autant réussir à être particulièrement dangereux. A sa décharge, il avait probablement pour consigne de rester vigilant pour ne pas être pris dans son dos, et défensivement, il a tenu son rôle à merveille.

– Thiago (8,5) : voir ci-dessus.

– Goretzka (5) : il avait brillé lors des rencontres précédentes. Ce soir, on a peut-être vu, de façon un peu plus flagrante en tout cas, ses limites sur le plan technique pour un joueur d’entrejeu. Beaucoup de mauvaises transmissions, peu de jeu vers l’avant, et une sensation d’être parfois perdu sur la pelouse. Le jour et la nuit par rapport à son partenaire Thiago. Il aura au moins été précieux en coupant plusieurs transitions parisiennes.

– Gnabry (5,5) : il était sur un petit nuage avant ce match, mais contre les Parisiens, l’ancien Gunner a eu un peu plus de mal. Bon nombre d’erreurs techniques et de mauvais choix en première période, face à Juan Bernat qu’il n’a pas vraiment mis en difficulté. Pas vraiment de mieux en deuxième période, contrairement à la plupart de ses partenaires, et il semblait même assez tendu, à l’image de son tacle sur Neymar (53e). Remplacé par Philippe Coutinho (68e), qui a tenté de faire mal aux Parisiens sans vraiment y parvenir.

– Müller (5,5) : l’emblématique joueur allemand ne s’est pas vraiment montré à son avantage ce dimanche soir. Habitué des rencontres de ce niveau, il a plus été dans la recherche de ballons entre les lignes, pressant pour provoquer des erreurs et tentant de jouer en déviation ou en première intention pour ses partenaires. Sans trop de succès, mais il a tout de même pesé sur la défense parisienne.

– Coman (8,5) : aligné sur le flanc gauche de l’attaque en lieu et place d’Ivan Perisic, le joueur formé au PSG a été très actif. En première période, il a proposé beaucoup de solutions, a tenté de faire la différence à de nombreuses reprises. Mais il a été bien trop imprécis. En deuxième période, il a été un peu plus tranchant, et il a ouvert le score dans un registre de vrai buteur, en plus d’avoir créé énormément de danger. Le but le plus décisif de sa carrière. Kehrer va encore en faire des cauchemars. Perisic a pris sa place à la 68e mais n’a pas vraiment eu d’impact.

– Lewandowski (6) : dans la surface parisienne, le goleador polonais a réussi à se créer quelques situations intéressantes, comme ce poteau sur une belle frappe en pivot(22e), ou cette tête repoussée par Navas (32e). En deuxième période, il a été un peu mieux pris au marquage… ce qui a libéré des espaces pour ses partenaires. Il n’aura pas eu cette récompense du but, mais il peut être assez satisfait de sa prestation.

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