Open d’Australie (H) – Les avocats de Novak Djokovic invoquent une infection au Covid-19 en décembre pour justifier son exemption médicale

Comme on pouvait s’y attendre, l’invraisemblable scénario de l’« affaire Djokovic » a pris ces dernières heures une tournure procédurière. Logique puisque le cas du numéro 1 mondial sera jugé à Melbourne, lundi 10 heures, heure australienne (minuit dans la nuit de dimanche à lundi, en France). Dans un document de 35 pages déposé auprès du Federal Circuit and Family Court (le tribunal fédéral australien), ses avocats affirment que le Serbe a bénéficié d’une exemption de vaccination parce qu’il a contracté le coronavirus le 16 décembre.

Ils ont également produit un document du Département des Affaires intérieures australiennes confirmant que leur client remplissait les exigences pour un voyage sans quarantaine. Ils ont fait savoir que ce dernier avait demandé à quitter son hôtel, afin de pouvoir s’entraîner, et ont aussi dénoncé le fait que leur client avait été retenu huit heures à l’aéroport, sans pouvoir communiquer. Bloqué dans une chambre du Park Hotel, à Melbourne, depuis jeudi, dans des conditions que sa famille dénonce, Djokovic est sous la menace d’une expulsion du territoire australien depuis l’annulation de son visa.

L’argumentation des avocats risque pourtant de se heurter à une série de problèmes. Le premier concerne la date de l’infection. Selon les documents officiels, un test positif enregistré le 16 décembre arrive trop tard. La « deadline » pour bénéficier de l’exemption remonte une semaine avant, au plus tard le 10 décembre. Le deuxième relève des agissements de Djokovic dans les jours suivant son test PCR. Le jour même, il a participé, non masqué, à une cérémonie pour célébrer l’émission d’un timbre à son effigie. Le lendemain, il aurait posé, toujours non masqué, entouré d’enfants, au Novak Tennis Center. Devant ces incohérences, sa seule position de défense serait alors d’affirmer qu’il n’a eu connaissance du résultat de son test que le 18 décembre. Le troisième hiatus est que le gouvernement australien a assuré avoir prévenu Tennis Australia dès novembre que ces dispositions n’étaient valables que pour les résidents australiens, non pour les citoyens étrangers voulant entrer dans le pays.

L’appel de Djokovic retransmis en direct

Cet imbroglio prouve une fois de plus les dysfonctionnements entre Tennis Australia et le gouvernement fédéral. L’organisation qui dirige l’Open d’Australie n’a pas compris (ou pas voulu comprendre) les règles édictées par le gouvernement pour l’entrée sur le territoire. En clair, ce qui fait partie des raisons valables pour obtenir cette dérogation pour Tennis Australia (avoir contracté le virus après le 31 juillet 2021) ne l’est pas pour le gouvernement fédéral.

En pleine tourmente, la Fédération australienne de tennis ne lâche pas l’affaire. Craig Tiley, le patron de l’Open d’Australie, a adressé à ses équipes une vidéo que s’est procurée samedi le Herald Sun, dans laquelle il plaide sa cause : « On blâme beaucoup, mais je peux vous assurer que notre équipe a fait un travail incroyable. Nous comprenons la situation actuelle et nous travaillons en étroite collaboration avec Novak et son équipe, ainsi qu’avec d’autres personnes et leur équipe, qui se trouvent dans cette situation. » De son côté, l’attachée de presse de Novak Djokovic a fait savoir qu’aucun communiqué ne serait publié sur le sujet avant le verdict de lundi.

Cerise sur un gâteau déjà très lourd à digérer : l’affaire « Novak Djokovic vs Minister for home affairs » sera retransmise en direct. Elle pourra être suivie par « tout membre du public », précise le site du gouvernement australien.

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