Open d’Australie (H) – Dernier Français qualifié, Adrian Mannarino veut rester « la tête dans le guidon »

« Même si vous estimez que le match a été plus compliqué que ne le dit le score (6-1, 6-2, 6-4), on a l’impression d’une maîtrise totale durant une heure et les deux premiers sets. C’est très solide à ce moment-là de votre part, non ?
Oui. avec un peu de réussite aussi. C’est vrai qu’à ce moment-là, j’étais vraiment bien en jambes, j’arrivais à bien me placer, tôt sur la balle. Cela me permettait vraiment d’avoir une bonne qualité de balle. Après, au troisième set, dès que j’ai été un tout petit peu moins rapide, un peu moins bien placé, que ma qualité de balle a un peu chuté, il en a profité. Et sur ce troisième set, ça ne s’est finalement pas joué à grand-chose. Le score ne reflète pas vraiment ce qu’il s’est passé sur le court, mais c’est super pour moi de gagner en trois sets, comme ça.

Dans ce contexte, avec ces conditions de préparation particulières, êtes-vous finalement un peu surpris d’être capable d’être aussi bien en jambes et de livrer cette qualité de tennis ?
Sur une heure, une heure et demie de jeu, je sais que je peux tenir ce niveau physique. Après, c’est sur la longueur que je suis un peu plus inquiet. Je n’ai pas eu une très bonne préparation pour cette saison 2021 et on n’a pas pu forcément profiter de super conditions pour préparer le tournoi. On a eu le maximum de ce que l’on pouvait avoir, mais pour des joueurs professionnels, c’était un peu just. Aujourd’hui, je n’essaie pas de regarder en arrière. Je pense juste au match, en me disant, il va falloir gagner quoi qu’il arrive. On s’en fout un petit peu de ce qu’il s’est passé avant. Le tennis à ce niveau-là, c’est déjà assez compliqué. Si on commence à penser à autre chose sur le terrain, ça devient impossible. J’essaie juste de mettre la tête dans le guidon et de faire de mon mieux.

« Je n’ai pas envie de savoir contre qui je joue. Je ne regarde pas les tableaux. »

Vous allez sans doute jouer votre prochain tour sur un grand court contre…
(Il coupe.) Je n’ai pas envie de savoir contre qui je joue. Je ne regarde pas les tableaux. Que vous me disiez lui, lui ou lui, je ne vous dirai rien d’intéressant (sourire).

On a vu depuis le début du tournoi que pas mal de joueurs avaient du mal à supporter ce contexte. Cela remue beaucoup, visiblement ?
Je crois que c’est raide pour tout le monde, pas seulement les joueurs de tennis. C’est un contexte tellement bizarre et particulier. Ce n’est pas forcément agréable pour nous de jouer sur le Tour en ce moment. Il y aura toujours des gens qui vont dire : « Pourquoi ils se plaignent, ils gagnent beaucoup d’argent, ceci, cela. » » Après, on reste des êtres humains. Faire des quarantaines dans des chambres d’hôtel, toujours être inquiet d’avoir potentiellement un test positif ou d’être considérés comme cas contact, c’est un stress en extra depuis la reprise, auquel on n’était pas habitués. C’est sûr qu’on n’arrive pas à profiter autant qu’avant du sport et du métier que l’on fait, qui est exceptionnel.

« Il faut que je profite, que je sois heureux, mais c’est difficile… »

On se retrouve beaucoup plus qu’avant dans nos chambres d’hôtel, tout seul, à cogiter. Ce n’est pas très marrant. On a la chance de pouvoir faire notre métier, oui, mais dans des conditions un peu plus difficiles qu’avant et pas forcément très heureuses. Moi, ça me pèse aussi beaucoup. C’est dur, c’est stressant. J’essaie de différencier l’être humain et le joueur de tennis. Et le joueur de tennis que je suis trouve cela compliqué en ce moment. Le joueur de tennis qui est en moi est un peu déprimé en ce moment. Maintenant, en tant qu’être humain, j’ai la chance d’avoir un beau métier, un beau salaire, de pouvoir encore voyager et faire ce que j’aime. Quand je regarde la situation tellement délicate pour tant d’autres gens, il faut que je profite, que je sois heureux, mais c’est difficile… »

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