Olympique de Marseille – AS Monaco : les notes du match

Affiche de prestige au Vélodrome. Dans ce stade désespérément vide, l’OM recevait l’AS Monaco pour un choc du haut de tableau entre deux équipes en forme. Officiellement éliminé de la Ligue des Champions, le club phocéen avançait à un rythme rapide en championnat grâce à ses 5 victoires de suite. Dans son 4-4-2 losange, André Villas-Boas devait tout de même se passer des services de Payet, suspendu, et de Amavi, blessé. L’ASM a elle mis fin à sa série de 4 succès consécutifs la semaine passée à Lille mais pouvait passer devant son adversaire en cas de résultat positif. Kovac préférait le duo Tchouaméni-Fofana à Fabregas au milieu et alignait Volland et Ben Yedder devant.

Cette rencontre tenait ses promesses puisque dès le départ les deux formations se livraient pleinement avec une première opportunité énorme pour les Monégasques. Seul face au but suite à un centre au cordeau d’Aguilar, Ben Yedder se manquait inexplicablement (2e). Déjà un tournant dans ce match dont profitaient les Marseillais l’instant suivant. Aguilar ne regardait pas le ballon, laissant Sanson alerter Benedetto, qui avait beaucoup de lucidité pour déposer le ballon sur la tête de Thauvin (1-0, 5e). On retrouvait les deux hommes moins de dix minutes après, pour cette fois inverser les rôles, Thauvin se muant en passeur pour l’Argentin buteur (2-0, 13e).

L’OM se fait (un peu) peur sur la fin

Monaco ne pouvait pas débuter plus mal. Pourtant la distribution de cadeaux dans sa moitié de terrain se poursuivait avec cette fois, un OM qui perdait un peu de son efficacité, en plus de Sanson sur blessure, remplacé par Gueye (25e). Les Asémistes mettaient une demi-heure à entrer dans leur match et tentaient de revenir avant la pause. Il fallait la vigilance de Mandanda sur cette reprise de Volland (29e), ce coup-franc supersonique de Badiashile (33e) et ce tir faiblard de Tchouaméni (37e). Les locaux revenaient en seconde période avec un break d’avance et voyaient une défense centrale adverse modifiée avec l’entrée de Maripan contre la sortie d’un Badiashile désordonné.

Il leur fallait tout de même se méfier de ne pas tomber dans un faux rythme, ni commettre de faute évitable comme ce léger accrochage de Caleta-Car sur Ben Yedder (46e). L’arbitre laissait jouer, tout comme l’OM. Les Olympiens prenaient des risques à laisser le ballon à l’adversaire, qui s’offrait une opportunité avec l’entrant Pellegri (60e). A défaut de se procurer des situations vraiment intéressantes, Monaco semblait encore dans son match et profitait finalement d’une offrande de Thauvin, un pied haut sur Ben Yedder en pleine surface. L’attaquant se faisait justice lui-même (2-1, 79e) et relançait la fin de rencontre. Marseille manquait de confiance, à l’image de ce passage en défense à 5 mais ni cette tentative timide de Millot (90e), ni une dernière tête ne changeait la donne. L’OM assure une 6e victoire de suite et reprend la 2e place.

Revivez le film de la rencontre.

Le classement de Ligue 1 à retrouver ici.

L’homme du match : Rongier (6,5) : un match consistant de la part de l’ancien Nantais qui a couru pour deux. Il n’a jamais arrêté de se diriger vers le porteur de balle et même s’il n’a pas toujours été propre, sa dimension physique et son intelligence de jeu (67e) ont fait du bien. C’est aussi lui qui intercepte le ballon dans les pieds de Caio Henrique pour offrir le but à Benedetto (13e).

OM :

Mandanda (6,5) : le gardien de l’équipe de France a vécu une première demi-heure assez tranquille avant de devoir s’employer. Bondissant sur cette reprise de Volland alors que l’Allemand était finalement signalé hors-jeu (29e), il se détend parfaitement sur ce coup-franc puissant de Badiashile (33e). Quasiment plus sollicité en seconde période, il part du bon côté sur le penalty de Ben Yedder mais ne peut le repousser (79e).

Sakai (6) : doucement mais sûrement, il retrouve son niveau entrevu par le passé. Auteur d’un bon travail de couverture face à un homme en forme comme Gelson Martins (10e, 17e), il est parvenu à contrôler son couloir dans l’ensemble. Il aurait pu montrer un peu plus de choses offensivement, comme l’ensemble de son équipe, se contentant de quelques décalages.

Gonzalez (6,5) : le défenseur a réalisé un très bon match. C’est bien simple, en première période, le duo Volland-Ben Yedder n’a presque pas existé. Très autoritaire dans les uns contre uns (45e+1), il a repoussé plusieurs centres de la tête. Son placement sur ce contre monégasque obligeait Pellegri à frapper plutôt qu’à essayer de trouver un Ben Yedder bien mieux placé (60e).

Caleta-Car (5) : le Croate a connu un peu plus de difficultés que son compère de la charnière centrale ce soir. Pas toujours bien aligné avec le reste de sa défense (29e), il a aussi connu un peu de déchet dans ses passes. Son intervention du bras sur Ben Yedder dans la surface était limite (46e) mais non sanctionnée.

Nagatomo (4,5) : aligné grâce à la suspension d’Amavi, le Japonais manque clairement de rythme et ça se voit. Souvent dépassé par le vibrionnant Sofiane Diop, il a eu du mal à éteindre les débuts d’incendie sur son côté où Aguilar tentait souvent de prendre l’espace. Il a serré les dents et s’en sort bien sur cette main commise suite à une tête de Volland (52e).

Kamara (4,5) : l’international Espoirs n’a finalement pas réalisé un match très satisfaisant. Des petites fautes évitables qui ont offert plusieurs coups de pied arrêtés (32e, 40e), quelques pertes de balle et pas mal de duels perdus alors qu’en face, l’adversité était assez moyenne. Tout de même sa présence a fait du bien à l’équilibre défensif. Averti (76e).

Sanson (non-noté) : vigilant sur cette perte de balle d’Aguilar qui aboutit à l’ouverture du score (5e), le milieu de terrain fouette ensuite un centre intelligent dans les six mètres qui méritait meilleur sort (20e). Sa performance ne durait pas à cause d’un pépin physique. Il a rapidement cédé sa place à Gueye (25e – note 5,5) qui a tenté de se projeter. Il a su assurer ses passes et ressortir le ballon proprement et simplement (41e, 80e). Son travail de harcèlement sur le porteur de balle a été assez efficace.

Rongier (6,5) : voir ci-dessus.

Cuisance (4) : un début de rencontre encourageant derrière l’attaquant mais il a rapidement disparu. Il a pu profiter des offrandes monégasques dans la moitié de terrain adverse mais a manqué d’efficacité dans les 30 derniers mètres (39e). Replacé sur le côté gauche à la sortie de Sanson, il a semblé complètement isolé, souffrant de la comparaison avec l’autre aile. On ne l’a plus vu et il a été remplacé par Germain (65e) dont l’entrée fut intéressante dans la gestion de fin de rencontre. Il a aussi été averti (90e+4).

Thauvin (6) : buteur dès le début de match sur un service de Benedetto (5e), il rendait la pareille à l’Argentin moins de dix minutes plus tard d’un centre bien dosé (13e). Il ratait une belle balle de match face à Mannone (59e) et manquait de spontanéité alors qu’il est en position de frappe sur cette passe de Rongier (67e). Il a finalement beaucoup travaillé pour l’équipe mais offert un penalty à Monaco pour un pied haut sur Ben Yedder (77e). Il a été averti pour cela puis a été remplacé par Luis Henrique (87e).

Benedetto (6,5) : un premier quart d’heure parfait entre un centre décisif pour Thauvin où il a l’intelligence de temporiser (5e), avant d’être lui-même idéalement servi pour le champion du monde (13e). Même si on l’a moins vu par la suite, il a longtemps embêté la défense et notamment un Badiashile fébrile. Ses appels ont aussi servi ses coéquipiers. Remplacé par Balerdi (87e) qui s’est positionné dans une défense à trois.

AS Monaco :

Mannone (4) : une après-midi bien frustrante pour l’Italien qui a dû aller chercher le ballon au fond de ses filets sans pouvoir intervenir sur les deux premières occasions marseillaises (5e et 13e). Sinon, il n’a rien eu à faire dans le premier acte. Même chose dans le second acte où il a dû ronger son frein en attendant les actions adverses, sans avoir à faire chauffer ses gants.

Aguilar (3) : le néo-international français aime bien attaquer et donner de bons ballons. Il n’a pas attendu longtemps pour en délivrer un vers Ben Yedder (1e). Mais, c’est un autre type de ballon, perdu, qui allait donner l’occasion à l’OM d’ouvrir le score (5e). Puis une absence de marquage allait offrir un but à Benedetto (13e). Des erreurs défensives et techniques qu’il a ensuite tenté de rattraper en apportant offensivement.

Badiashile (3) : parfois, le jeune défenseur est en proie à la déconcentration. Loin au marquage, il permettait à Benedetto de centrer sur la tête de Thauvin pour l’ouverture du score (5e). Buteur à 2 reprises cette saison, il a envoyé un missile sur coup-franc qui aurait pu tromper Mandanda (33e). On se dit parfois qu’il s’est trompé de poste… Remplacé par Maripan à la mi-temps (4). Pas d’erreurs pour le Chilien qui n’a cependant pas été celui qui a rassuré les siens, alors qu’il n’a pas été le plus calme ballon au pied.

Disasi (4) : bien passif sur les deux buts marseillais où il était mal placé, l’ancien Rémois n’a pas apporté de la sérénité dans une défense qu’il est censé diriger. Pas aidé par ses coéquipiers, il a néanmoins été celui qui a le plus assuré son rôle de défenseur. Et ce même s’il représentait une menace dans le domaine aérien, avec une tête au-dessus devant Sakai (64e).

Henrique (2,5) : pris dans son dos, le latéral brésilien n’a pas pu empêché Thauvin de marquer (5e). Avant de perdre un ballon menant au but de Benedetto (13e). Loin d’être un début de match idéal donc, notamment défensivement. Également en difficultés pour relancer sous la pression adverse, il a préféré prendre son couloir offensivement. Remplacé par Ballo-Touré (69e). Le latéral gauche n’a pas eu la possibilité d’envoyer des bons centres dans la surface marseillaise et n’a pas trop été débordé défensivement.

Diop (6) : s’il y en a bien un qui n’a pas totalement sombré en première mi-temps, c’est bien lui. Attirant le jeu de son côté, le joueur formé au club a été très volontaire dans son couloir, alors qu’il a été l’offensif le plus en vue côté monégasque, en provoquant beaucoup de fautes. Aussi intéressant quand il rentrait dans le cœur du jeu, il a tenté de lancer des combinaisons avec ses partenaires mais s’est petit à petit éteint au fil du match, souffrant peut-être d’un contre coup physique.

Tchouaméni (4,5) : l’ancien Bordelais a beaucoup couvert de terrain, mais surtout dans le vide. Généreux dans les efforts, que ce soit vers l’avant ou vers l’arrière, le jeune milieu de terrain n’a pas toujours été précis techniquement alors qu’il a perdu quelques ballons chauds. Remplacé par Millot (76e). Pas un cadeau que de le lancer dans ce type de match, mais il a répondu plutôt présent en parvenant à se projeter assez souvent et frappant même au but (90e).

Fofana (3,5) : l’ancien Strasbourgeois réalise un bon début de saison. Mais ce dimanche, il est apparu gêné par le milieu marseillais, voire même emprunté physiquement. Averti à la 43e minute, il a connu une après-midi compliquée face au pressing adverse, symbolisée ensuite par un manque de précision à la passe.

Martins (3) : invisible. L’ailier a traversé la première mi-temps comme un fantôme. Très peu touché, il n’a absolument pas pesé sur le match malgré ses habituelles qualités de vitesse et de percussion. Le Portugais a buté sur la défense marseillaise, à cause notamment d’un manque d’engagement dans les duels. Un match à oublier pour lui, qui a été remplacé par Pellegri (58e). A peine entré, l’Italien a trouvé le petit filet de Mandanda (60e).

Volland (4) : bien discret dans la première demi-heure, l’Allemand a retrouvé des couleurs ensuite en décrochant pour participer un peu plus au jeu des siens. Des bonnes déviations en pivot ont permis d’ouvrir quelques espaces pour ses partenaires. L’ancien du Bayer Leverkusen n’a pas eu l’occasion de faire parler son sens du but, en ayant peu de ballon dans la surface à négocier. Remplacé par Jovetic (58e). Le Monténégrin est beaucoup redescendu pour aller chercher les ballons et tenter de construire quelque chose.

Ben Yedder (4,5) : le serial-buteur et capitaine monégasque n’est pas habitué à manquer beaucoup d’occasions. Et il en a manqué une énorme, dès l’entame de match, à 6 mètres d’un but quasiment vide (2e). Et c’est bien tout ce qu’il a eu à se mettre sous la dent dans le premier acte. Moins impliqué dans le jeu collectif que Volland, le Français a été absent. Du mieux après la pause dans l’implication : il a d’ailleurs provoqué un penalty, qu’il a ensuite parfaitement transformé (79e).

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