Nantes : Raymond Domenech livre ses sensations sur son retour très remarqué

Un an et demi après avoir manqué le coche, Waldemar Kita a cette fois réussi à sortir Raymond Domenech de sa retraite d’entraîneur. Certes, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France est resté un personnage très médiatique livrant ses analyses footballistiques pendant toutes ces années sans entraîner, mais revoir Domenech sur un banc de touche, ça interpelle. Car, outre le choix de Kita qualifié surtout de coup médiatique, voir un technicien reprendre du service dix ans après son passage chez les Bleus et vingt-sept ans après sa dernière expérience en championnat de France, ce n’est pas très courant. Pour sa première sur le banc nantais, Domenech était donc logiquement scruté de toutes parts.

Pas grand-chose cependant à se mettre sous la dent. Le coach des Canaris est souvent resté droit comme un i dans sa surface technique, sans broncher. Néanmoins, la quarantaine de journalistes présents à la Beaujoire souhaitait avoir les impressions de l’homme du jour sur son come-back retentissant. «C’est le mot retrouver qui me dérange. J’ai l’impression de ne jamais l’avoir quitté (le monde du football). J’étais là comme si la semaine dernière j’avais fait ça. J’ai eu le même sentiment avec les entraînements et là c’était pareil avec le match. Il manquait le piment, le sel des spectateurs qui font monter la pression. Pour moi c’était une belle séance d’entraînement. J’ai l’impression que ces matches (sans public) c’est des séances d’entraînement », a-t-il confié en conférence de presse.

Domenech n’était pas largué

Une reprise en douceur, sans enflammade donc. Et vu le contexte actuel nantais très tendu, c’est peut-être pas plus mal pour Domenech de ne pas avoir eu un stade hostile. Très à l’aise, l’ex-patron de l’UNECATEF semblait savoir à quoi s’attendre. Car même s’il n’entraînait plus, il n’a rien raté de l’évolution du football en dix ans. « Vous occultez le fait que pendant dix ans, et même plus, j’ai été sur les bancs assez souvent. Et le niveau de ces équipes-là était du très haut niveau (les sélections A et Espoirs tricolores). L’évolution… Dans un match comme ce soir, j’ai vu beaucoup d’intensité, de vitesse, de qualité technique, plus du côté de Rennes. Dire l’évolution sur dix ans, c’était compliqué. D’autant que j’étais de votre côté (il était consultant pour L’Équipe, ndlr) pendant quelques années et j’expliquais ce que les autres avaient fait. Donc j’ai vécu l’évolution petit à petit. Ce n’est pas une transition nette. Je ne passe pas de rien à un banc. »

Enfin, Raymond Domenech a tout de même avoué qu’une chose lui avait fortement manqué durant tout ce temps passé loin des bancs de touches : le jugement de son travail. « Le fait d’être responsable de ce que je voyais et de ce que j’allais dire. Avant, je regardais les autres jouer et j’expliquais ce qu’ils avaient fait et ce qu’ils auraient dû faire. Et là, c’est moi qui étais le responsable. C’est le jugement de ma propre mise en place qui me manquait. C’est facile aux autres de dire ce qu’il faut faire. Quand il faut l’expliquer, le vivre et le faire passer aux joueurs, c’est ça qui me manquait. Le fait d’être responsable de mes actes. » Aujourd’hui, il est servi.

Source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.