Ligue Europa : un Galatasaray à la sauce catalane

Depuis l’arrivée de Xavi Hernandez, le FC Barcelone a pris du temps avant de mettre en place son jeu offensif et léché. Après deux éliminations de la Supercoupe (v. Real Madrid) et de la Coupe d’Espagne (v. Athletic Club), les Blaugranas n’ont plus connu la défaite en Liga et en Ligue Europa et se sont même illustrés offensivement – 22 buts inscrits depuis fin janvier (en 8 rencontres) – qui leur ont permis d’acquérir des victoires convaincantes (Atlético, Valence, Naples, Bilbao). Mais au Camp Nou jeudi dernier, le FCB n’a pas su trouver la faille face à Galatasaray (0-0), et ce, malgré un attirail offensif de grande qualité, renforcé par le dernier mercato hivernal (Aubameyang, Traoré, Torres).

Sur le banc : Domenec Torrent

Face à eux, une équipe stambouliote solide et menée par un ancien de la maison Barça : Domenec Torrent. Après une modeste carrière de joueur en amateur, le natif de Santa Coloma de Farners s’est très converti en tant qu’entraîneur, là aussi dans des divisions inférieures avant qu’un jeune coach espagnol, âgé de 36 ans à l’époque, fait appel à lui pour l’épauler à la tête de la réserve du FC Barcelone, en la personne de Pep Guardiola. Et depuis cette saison 2007/2008, Torrent le suivait partout : Barça, Manchester City, Bayern Munich. Mais après 10 ans ensemble, 24 trophées remportés, l’adjoint espagnol désirait retrouver son rôle d’entraîneur principal.

C’est au New York City FC, un autre club du City Group, qu’il reprendra les commandes d’une équipe première à la place de Patrick Vieira. Mais cette nouvelle aventure solo ne connaissait pas autant de réussite : après un peu plus d’une saison à la tête de la première franchise new-yorkaise, Torrent quitte la MLS et reste plusieurs mois sans club. Il attendra la recommandation du latéral droit Rafinha, qu’il a connu au Bayern, pour signer son deuxième contrat outre-Atlantique à Flamengo, avec qui il officiera pour la première fois face à l’Atlético Mineiro… de Jorge Sampaoli (défaite 1-0). Trois mois plus tard, une défaite cuisante face au technicien argentin (4-0) oblige la direction du Mengão à le limoger en novembre 2020.

Là encore, plus d’un an de chômage avant de recevoir un défi à la hauteur à la mi-janvier 2022 : remplacer l’emblématique Fatih Terim à Galatasaray, remercié après une 12e place inhabituelle pour les Aslanlar. Pour redresser la formation stambouliote, il s’appuie sur un jeu plus ouvert, mais cela aurait ses travers : 3 défaites et 9 buts concédés à ses débuts. C’est durant le mois de février qu’il réussira à enregistrer de meilleurs résultats (2V, 2N, 1D), avant de garder ses cages inviolées pour la première fois au Camp Nou. Résultat et solidité défensive : c’est le meilleur scénario possible pour l’Espagnol avant de s’imposer dans le derby d’Istanbul face à Besiktas lundi dernier (2-1), malgré une bourde d’Iñaki Peña, pourtant très solide face à son club formateur…

Dans les buts : Iñaki Peña

Parce que oui, certes, il s’est littéralement troué sur la frappe à ras de terre Ridvan Yilmaz en fin de match, mais le portier espagnol a sûrement délivré la meilleure copie de sa carrière en professionnel face au club qui l’a fait grandir (4 arrêts). Né à Alicante et d’abord formé à Villarreal, c’est à l’âge de 13 ans que le jeune portier rejoint la Masia pour tenter d’intégrer un jour l’équipe première, avec comme objectif d’abord de devenir le numéro 2. Mais avec l’arrivée de Neto en provenance de Valence, cet objectif s’assombrissait pour lui. Il aura «profité» de trois semaines et une blessure à la cheville de l’Italo-Brésilien pour suppléer Marc-André ter Stegen avant de retrouver la réserve… Voyant que les A s’éloignaient un peu plus, l’international Espoirs (1 sélection) faisait ses griffes avec le Barça B : 4 clean-sheets en 9 matches joués (3V, 3N, 3D).

Mais là aussi, l’environnement n’est pas propice pour lui permettre de gagner du gallon. C’est là qu’une place se libère de l’autre côté de la Mer Méditerranée : le portier uruguayen Fernando Muslera souffre d’un étirement des ligaments croisés du genou gauche en décembre. L’occasion pour Domenec Torrent de faire confiance à l’enfant d’une école qu’il a lui-même fréquentée. Un choix de carrière salué par son directeur sportif Mateu Alemany : «il a eu le courage d’aller en prêt, ce sera une grande expérience pour lui, mais c’est un atout du Barça.» Arrivé le dernier jour du mercato hivernal, Peña s’est rapidement intégré dans le onze rouge-et-jaune, même si la remontée au classement n’est pas aussi rapide que les supporters l’espéraient…

S’il enchaîne le bon et le moins bon en Süper Lig avant de faire son retour en Catalogne, sa prestation face à son club formateur a fait parler de l’autre côté des Pyrénées. Tellement que certains médias espagnols annonçaient déjà que les dirigeants du Barça réfléchiraient à rapatrier le gardien de but de 23 ans l’été prochain pour l’installer en équipe première. Une décision qui semble être dans la logique sportive du board de Joan Laporta dans le but de mettre en valeur les joueurs formés à La Masia, mais il s’agirait également d’une aubaine économique : son retour serait conjugué à un départ de Neto, sur le départ afin de libérer de la masse salariale…

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