Les dessous de l’élection surprise et contestée de Vincent Labrune

Il n’était pas tout à fait 17 h quand la surprise est tombée. Hier, le football français élisait le nouveau président de la LFP. Mais alors que l’ancien président du Paris Saint-Germain et ex-animateur de Canal+, Michel Denisot, était annoncé comme le grand favori pour succéder à Nathalie Boy de la Tour, c’est finalement Vincent Labrune qui l’a emporté (15 voix contre 10). Un retour au premier plan plutôt inattendu de l’ancien dirigeant de l’Olympique de Marseille après son départ chaotique de la Canebière en 2016.

Un événement qui a logiquement ramené à la surface plusieurs épisodes passés, dont les fameuses joutes verbales de Jean-Michel Aulas à l’encontre du nouveau patron de la LFP. Le boss de l’OL, qui avait d’ailleurs prédit une carrière très courte dans le football à Labrune, n’affichait pas spécialement une mine réjouie hier. Car le moins que l’on puisse dire, c’est que le triomphe de Labrune en a surpris plus d’un et ne fait pas l’unanimité. S’il s’est voulu rassembleur et ambitieux dans son discours d’investiture, ce dernier s’est déjà fait poser par certains une étiquette de « président mal élu ».

Un président «mal élu»

La raison ? Labrune n’a pas eu la majorité à l’assemblée générale (47% pour, 53% contre). Ce qui explique sans doute la sortie médiatique de JMA hier après-midi. « Il y a eu un certain nombre de votes, on va dire, organisés de manière à ce que les choses se passent d’une certaine manière. C’est un résultat qui demande beaucoup d’humilité et de capacité à renverser les indécis et ceux qui n’étaient pas obligatoirement dans ce sens-là. »

Dans son édition du jour, Le Parisien confirme ce mal-être au sein de la Ligue. « Ça pose des problèmes de légitimité. (…) Là, on se retrouve avec un président mal élu, clivant qui a contre lui plusieurs clubs de L1 dont les deux plus gros, la quasi-majorité de la Ligue 2 et la Fédération», a indiqué un président de club. Même sentiment chez la présidente sortante. « Vos petits arrangements entre amis ne sont pas dignes de l’institution qu’est la Ligue. » Ambiance. Mais que sous-entend Nathalie Boy de la Tour ?

Labrune ne fait pas l’unanimité

En clair, Le Parisien et L’Equipe confirment que plusieurs présidents se sont ralliés au clan Labrune (Loïc Féry, Laurent Nicollin, Jean-Pierre Caillot) par peur d’une domination trop importante du clan Denisot où figuraient le président de la FFF, Noël Le Graët, et les patrons du PSG et de l’OL, Nasser Al-Khelaïfi et Jean-Michel Aulas. Eviter une mainmise de la FFF et surtout repousser le projet de création d’une société commerciale (à la place la LFP) tant réclamé par le PSG et l’OL. Un projet qui ne ferait bien évidemment pas la part belle aux petits clubs.

Mais ce n’est pas tout. En termes d’image, Denisot disposait d’alliés pas très populaires chez les clubs. Le Graët se voit toujours reprocher d’avoir stoppé la saison 2019/2020 de Ligue 1 bien trop tôt et Aulas paie ses très nombreuses doléances médiatiques durant le confinement. Enfin, beaucoup considèrent que Labrune incarne davantage l’avenir que Denisot et ses 75 ans. Reste que tout ce petit monde va bel et bien devoir composer avec un nouveau chef et les rancoeurs devront être mises de côté.

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