La Liga 2021/2022 vaut-elle le coup ?

Lionel Messi, Raphaël Varane, Sergio Ramos. Voici trois nouveaux départs qui font suite à ceux de joueurs comme Cristiano Ronaldo ou Neymar les années précédentes. Pas de doutes, sur le papier, la Liga a perdu de sacrés noms. Et dans le même temps, ça ne se renforce pas forcément derrière, avec les deux ogres qui sont limités en raison de la crise, et dans le cas des Catalans, par leur gestion désastreuse de ces dernières années. Seul l’Atlético, qui bénéficie d’un statut juridique différent et peut donc faire entrer du capital extérieur, a pu mettre la main à la poche pour recruter Rodrigo De Paul par exemple, et les Colchoneros ne compte pas s’arrêter là. Chez les autres clubs, c’est aussi assez calme, notamment en raison de l’organisme de contrôle financier de la Liga qui n’a pas assoupli ses critères malgré la crise. Un élément très important à prendre en compte sur lequel nous sommes déjà revenus sur Foot Mercato. En parallèle de tout ça, le tandem Florentino Pérez – Joan Laporta continue de mener la guerre à Javier Tebas, le patron du championnat, les deux parties étant opposées sur des sujets comme la Super League ou l’accord avec le fonds d’investissement CVC.

Un panorama qui peut sembler dévastateur pour les gens qui ne sont pas forcément de gros suiveurs du balompié espagnol. Pour beaucoup, la saison de Liga n’aura que très peu d’intérêt, et on peut le comprendre en se basant sur les arguments cités ci-dessus. Pourtant, si on se penche de plus près sur cet exercice 2021/2022, il y a tout de même de belles raisons d’être enthousiaste. Tout n’est pas noir, bien au contraire. Beaucoup de paramètres rendent cette nouvelle saison intéressante à suivre. La reconstruction du FC Barcelone, forcément, avec un Ronald Koeman qui avait réussi à mettre en place un jeu souvent sympathique, responsabilisant de nombreux jeunes joueurs. Des gamins comme Pedri ou Ansu Fati, sans parler de joueurs soyeux comme Frenkie de Jong bien sûr, restent ainsi des arguments très convaincants pour suivre les rencontres du Barça, dans lesquelles on pourrait aussi découvrir d’autres pépites comme Gavi, Nico Gonzalez ou Yusuf Demir. Même période de reconstruction à venir du côté du Real Madrid, où Carlo Ancelotti voudra imposer une fois encore sa patte et où, malgré les départs en défense, le onze de départ reste très qualitatif.

Pas tant de pertes que ça…

Beaucoup de joueurs savent qu’ils sont face à leur dernière chance de se refaire, à l’image d’Eden Hazard, de Marco Asensio, d’Isco, de Luka Jovic ou de Martin Odegaard, et auront logiquement à cœur de se montrer sous leur meilleur visage. Il faut aussi signaler que les Merengues seront de retour dans un Bernabéu fraîchement rénové, ce qui va logiquement les booster et rendre le produit télévisuel bien meilleur que lorsqu’ils évoluaient sur les terrains de Valdebebas depuis la pandémie. Quant à l’Atlético, grand favori, on attend que Diego Simeone poursuive sur la lancée de la saison dernière, avec ce nouveau 3-5-2 et un jeu un peu plus fluide sur les séquences offensives. L’arsenal qu’aura le Cholo à disposition est en tout cas conséquent, puisqu’en fonction du onze titulaire et en attendant d’autres recrues, on pourrait retrouver des joueurs du calibre de Lemar, Kondogbia, Saul ou Angel Correa sur le banc de touche. Il sera particulièrement intéressant de voir comment les Colchoneros gèreront cette étiquette de favori avec laquelle ils ont souvent du mal à cohabiter.

Et ailleurs alors ? Parce que oui, un championnat, ce ne sont pas que les équipes de tête. Et si on peut dire que le duo merengo-blaugrana s’est affaibli, du moins sur le papier, ce n’est pas le cas pour tous ces clubs qui font aussi la beauté de la Liga. Ainsi, les clubs qui suivent les trois grosses locomotives ne se sont pas affaiblis, et ont même pour certains renforcé leur effectif. On l’a vu mercredi soir en Supercoupe d’Europe face à Chelsea : même avec une équipe un peu remaniée, Villarreal reste une excellente équipe. Tout porte à croire que des clubs comme la Real Sociedad, Séville, le Betis ou le Sous-Marin Jaune seront donc au moins au même niveau que lors du dernier exercice, si ce n’est meilleurs, puisqu’ils ont misé sur une certaine stabilité en ajoutant quelques petits renforts par ci par là. Et on le sait, si on parle de spectacle et de compétitivité, la Liga est aussi dépendante de la présence de joueurs comme Mikel Oyarzabal, Joan Jordan, Mikel Merino, Alex Isak, Gerard Moreno, Sergio Canales ou même Lucas Ocampos. Une classe moyenne-haute qui promet donc d’être très à un sacré niveau, et qui sera en mesure de poser de gros problèmes aux deux géants madrilènes et au Barça.

Le retour du jeu, enfin ?

Même pour les promus, il y aura des choses à voir ! Le retour du Rayo Vallecano, ce club si particulier, enflamme logiquement les fans les plus férus de Liga, d’autant plus qu’Andoni Iraola, coach du club madrilène, est considéré comme l’un des tous meilleurs tacticiens de la nouvelle génération espagnole. Que dire de l’Espanyol, qui a aussi un bel effectif et des jeunes talentueux comme Javi Puado ou Oscar Gil, qu’on a pu voir avec les Espoirs espagnols cet été ! Et bien sûr, nous sommes obligés de parler de tous ces autres joueurs frisson qui font aussi la beauté de la Liga, même dans les clubs de deuxième partie de tableau, comme José Luis Morales (Levante), ses coéquipiers Jorge de Frutos ou José Campaña, le Chimy Avila et Budimir à Osasuna, Iker Muniain à l’Athletic, Luis Milla ou Darwin Machís à Granada, et bien d’autres encore. Il sera aussi intéressant de voir si Pepe Bordalas parvient à relancer une équipe de Valence à la dérive, ou si son remplaçant à Getafe, Michel (l’ancien de l’OM), sera en mesure d’y imposer sa patte après le joli mercato du club de la banlieue madrilène.

Mais surtout, la tendance semble être un peu plus positive que l’an dernier en termes de jeu proposé. Il faut dire que ces dernières années, la mode en Espagne était avant tout à la recherche d’un certain équilibre, avec des blocs très compacts. Bien loin du cliché du football offensif souvent véhiculé lorsque l’on évoque le foot espagnol. Plusieurs équipes sont porteuses d’espoir en tout cas, à l’image du Celta d’Eduardo Coudet, qui lui aussi n’a perdu aucun de ses meilleurs joueurs et s’est même renforcé avec Javi Galan et pourra compter sur Iago Aspas, Brais Mendez, Renato Tapia et compagnie pour régaler tous les week-ends. La Real Sociedad d’Imanol Alguacil et le Betis de Manuel Pellegrini font aussi partie de ces équipes qui nous réservent des matchs très intéressants. L’arrivée à Granada de Robert Moreno, l’ancien sélectionneur et ancien de Monaco, semble aussi aller dans ce sens. Et la qualité de la formation espagnole nous promet la découverte de nouvelles pépites tout au long de la saison, comme ce fut le cas avec Yeremi Pino de Villarreal ou le propre Pedri la saison dernière. Même si ce sont désormais les amateurs de Ligue 1 et de Premier League qui profiteront de Messi, Varane et Ramos, les fans de Liga ont tout de même de quoi être hypés !

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