Juventus-FC Porto : les notes du match

La Juventus version Andrea Pirlo est loin d’être sereine cette saison. En effet, les Juventini peinent dans le jeu. En Serie A, il semble que le titre, qui leur revient chaque année, semble cette fois promis à l’Inter Milan d’Antonio Conte tandis qu’en Ligue des Champions, ce n’est pas la folie non plus. Malgré une première place de groupe devant le FC Barcelone, la Vieille Dame est tombée sur un os au Portugal, contre le FC Porto. En effet, les Transalpins s’étaient inclinés, en huitième de finale aller de la Ligue des Champions, sur le score de deux buts à un. Il fallait donc une grande Juve ce mardi soir, au Juventus Stadium, pour venir à bout de cette surprenante écurie du FC Porto et retourner la situation afin de valider son ticket pour les quarts de la C1.

Dès l’entame, on se disait que les hommes de Pirlo étaient dans leur sujet, enchaînant les centres pour servir Cristiano Ronaldo et Alvaro Morata. Dès la troisième minute, Alvaro Morata reprenait de la tête un centre, mais tombait sur un excellent Agustín Marchesín (3e). Les Portugais n’étaient pas en reste. Zaidu Sanusi, sur son côté gauche, faisait des misères à Juan Cuadrado et son centre trouvait Mehdi Taremi qui butait d’abord sur Leonardo Bonucci avant d’envoyer une tête sur la barre transversale (6e). Quelques instants plus tard, Aaron Ramsey, s’essayait à son tour, mais sa tête passait au-dessus (9e). Finalement, le pire scénario allait se dérouler pour la Juve. Suite à une percussion côté droit de Moussa Marega, Mehdi Taremi jouait finement le coup en plaçant son pied devant Merih Demiral, qui le faisait s’écrouler (17e). Sergio Oliveira ne se faisait pas prier et prenait Wojciech Szczęsny à contre-pied (0-1, 19e).

Il fallait alors à la Juventus marquer deux buts sans en encaisser pour voir les prolongations. Mais c’était encore les visiteurs qui se montraient dangereux par l’intermédiaire de Jesus Corona, qui tombait sur un bon portier (24e). Alvaro Morata (27e) et Adrien Rabiot (30e) s’essayaient à leur tour sans toutefois trouver le chemin des filets. Après quatre minutes de temps additionnel, aucun but n’était marqué et l’arbitre de la rencontre mettait fin à ce premier acte au cours duquel on a vu des éléments de la Vieille Dame, dont Cristiano Ronaldo, assez agacés.

Chiesa enfile les habits du héros

Mais dès le début de la seconde période, tout a tourné pour la Juventus. D’une sublime ouverture dans le dos de la défense, Leonardo Bonucci trouvait Cristiano Ronaldo dos au but. Le Portugais transmettait à Federico Chiesa, qui nettoyait la lucarne (1-1, 49e). Quasiment dans la foulée, Mehdi Taremi écopait d’un carton jaune pour une faute sur le buteur (52e). Une sanction qui allait avoir son importance puisque deux minutes plus tard, en frappant dans le ballon alors que l’arbitre avait sifflé une faute, l’attaquant de Porto prenait un second avertissement synonyme de rouge (54e) ! Trois minutes plus tard, Federico Chiesa devançait Augustin Marchesin, n’avait plus qu’à pousser dans le but vide, mais Pepe venait sauver les siens (57e) ! La Juve avait augmenté son niveau.

Les actions dangereuses venaient de tous les côtés et sur un énième centre de Juan Cuadrado, Federico Chiesa était à nouveau trouvé et envoyait une reprise de la tête au fond des filets (2-1, 63e). Le rythme retombait un peu, mais la Juve continuait à centrer dans la surface et Ronaldo n’était pas loin de transmettre à Morata de la tête suite à un nouveau centre venu de la droite (78e). Il ne manquait plus qu’un but à la Vieille Dame pour se qualifier. Les Portugais, même à 10, s’essayaient de rares fois, mais soit ce n’était pas cadré, soit Szczesny veillait au grain. Dans le temps additionnel, Juan Cuadrado, d’une frappe hallucinante, trouvait la barre transversale (90e +3). Malgré cela, aucun but n’a été marqué, on se dirigeait alors vers les prolongations.

Sergio Oliveira envoie Porto en quarts

Dans les premières minutes de la première prolongation, on n’a pas vu beaucoup d’occasions. Concernant la Juventus, on avait même un peu peur puisque finalement c’était les Portugais qui se mmontraient dangereux. Jesus Corona s’amusait côté gauche suite à un corner et offrait un merveilleux centre à Marega, qui butait encore sur le gardien polonais de la Juve (99e). Mais, à vrai dire, les joueurs ne semblaient plus rien avoir dans les chaussettes…

En deuxième période, la Juve était mieux, mais ni Kulusevski, entré en jeu plus tôt (110e), ni Morata (113e) n’arrivait à battre la défense et le portier de Porto. On se dirigeait donc tout droit vers les tirs au but. Mais c’était sans compter sur Sergio Oliveira. Sur un coup franc lointain, le numéro 27 de l’écurie portugaise profitait d’un mur qui faisait n’importe quoi et d’un Szczesny trop court pour donner l’avantage aux siens (2-2, 115e). Mais ce match était totalement fou. Sur un corner botté par Federico Bernardeschi, Adrien Rabiot s’élevait plus haut que tout le monde et marquait de la tête (3-2, 117e). Il ne restait que trois minutes à la Juve pour essayer de se qualifier.

– L’homme du match : Sergio Oliveira (8) : au milieu de terrain, Sergio Oliveira avait d’abord la mission de cadenasser Ramsey, Rabiot et Arthur. Mission plutôt réussie dans un premier temps. Il n’a, comme à son habitude, pas tremblé au moment de transformer le penalty obtenu par Taremi (19e). Son rôle a été essentiel quand son équipe jouait en infériorité numérique puisqu’il a dû intensifier ses efforts pour combler les espaces. Le vice-capitaine a montré l’exemple dans l’investissement en prolongation notamment. Comme un symbole et pour récompenser sa discipline à toute épreuve, c’est lui qui inscrivait le but héroïque qui qualifiait les siens. Une frappe sèche sur coup franc que Szczecny ne parvenait pas à repousser (116e). Un vrai match de patron. Il laissera sa place en fin de match à Mamadou Loum à la 118e.

Juventus

– Szczesny (5,5) : le portier international polonais de la Juventus est probablement l’élément le plus régulier de cette équipe. S’il est pris à contre-pied sur le penalty de Sergio Oliveira (19e), il s’est montré à son aise lors des quelques frappes cadrées des Portugais. Il s’est aussi illustré en fin de première période en sortant devant sa surface pour renvoyer un ballon en profondeur qui semblait dangereux. Toujours aussi attentif en seconde période. Dans la prolongation, il se déchire un peu sur le but d’Oliveira (115e)

– Cuadrado (6,5) : offensivement, on le connaît, il est précieux. Auteur de nombreuses passes décisives en Ligue des Champions cette saison, il a encore été très actif sur son côté. Mais défensivement, il a complètement pris l’eau face à un Zaidu Sanusi complètement incroyable. En seconde période, à l’image des siens, il a élevé son niveau de jeu et a délivré une passe décisive pour Federico Chiesa (63e). Il s’est même offert le luxe de fracasser la barre transversale (90e +3). On a retrouvé le Cuadrado qu’on connaissait en seconde période.

– Demiral (5) : ses 45 premières minutes sont complètement à oublier. Il a été dépassé dans ses interventions et, très honnêtement, il n’a pas été très malin sur la faute qu’il commet sur Mehdi Taremi et qui offre le penalty (17e). Il a couché deux de ses adversaires lors de duels aériens et on a senti une grande fébrilité dans ses interventions et ses relances. Du mieux en seconde période en conservant sa concentration. Mais il n’a pas eu grand-chose à faire.

– Bonucci (7,5) : l’international italien a connu aussi une première période complexe. Toutefois, il s’est mué en pompier de service pour combler les troubles de Demiral. Il sauve un but dès les premières minutes en contrant une tentative de Mehdi Taremi, qui avait le but grand ouvert au point de penalty. Il est à l’origine du but égalisateur d’une sublime passe en profondeur pour CR7 (49e). Incroyable en seconde période, il a été remplacé par Matthijs de Light (75e). Le Néerlandais n’a pas eu beaucoup de choses à faire donc il s’est attelé à relancer proprement et à mettre de la pression en jouant très haut.

– Sandro (6) : comme son compère sur l’autre flanc, il s’est montré offensivement. Mais défensivement, il a aussi laissé des grands trous d’air dans son dos. Si Demiral n’a pas fait une grande première période, c’est aussi un peu à cause de lui et de ses oublis défensifs. Ses centres n’ont quasiment jamais trouvé preneur en première période, échouant souvent sur Pepe. En seconde période, on l’a vu plus concentré dans son dos, c’est en partie pour cela que les offensives du FCP n’étaient pas légion.

– Ramsey (4) : le milieu de terrain britannique n’a pas été le meilleur du milieu de terrain de la Vieille Dame, mais il n’a pas été le pire. Il tente une tête en début de match sans réussir à la rabattre suffisamment pour la cadrer. Sinon, il s’est attelé à apporter un surnombre sur le côté et à tenter de gratter des ballons le plus haut possible sur le terrain. Toujours aussi transparent en seconde période, remplacé par Weston McKennie (75e), qui n’a touché que trois ballons dans les 15 dernières minutes de la rencontre.

– Arthur (6,5) : l’ex-Barcelonais s’est lui montré à son aise. Si techniquement, il a eu un peu de déchet, il a été le milieu de terrain qui a montré le meilleur visage. Conquérant, il a essayé d’orienter le jeu des siens et semblait être un relais privilégié par ses partenaires pour organiser les offensives turinoises. Encore plus important en seconde période, le Brésilien s’est régalé à orienter, le plus souvent à droite, vers Cuadrado. Un match de patron. Remplacé en cours de prolongation par Dejan Kulusevski (102e), qui s’est offert un joli slalom au milieu de la seconde prolongation (110e).

– Rabiot (6) : le Français a été, comme bien souvent cette saison, sur courant alternatif. On ne l’a pas beaucoup vu dans la première demi-heure, haussant un peu son niveau de jeu vers la fin de la première période. Il a eu beaucoup de déchets et des pertes de balles très dangereuses. Son repli était moyen et sa seule action intéressante de la première période a été une volée un peu trop écrasée bien capté par le portier adverse. Du mieux en seconde période, même si on aurait aimé le voir prendre un peu plus de risques aux abords de la surface adverse. C’est lui qui redonne espoirs aux siens en fin de prolongation (117e).

– Chiesa (7) : c’est la belle surprise de la saison à la Juventus. Federico Chiesa, le fils d’Enrico est partout. Mais, en première partie de première période, il a longuement disparu avant de reprendre du poil de la bête et de faire le feu follet et de tenter des centres, sans succès dans le premier acte. Il marque un magnifique but en début de seconde période en enroulant bien dans la lucarne (49e). Il s’offre un deuxième but moins de quinze minutes plus tard d’une belle tête sous la barre. Intenable sur son côté, il a été LE joueur de cette partie. Il n’avait plus rien dans les jambes et a été remplacé par Federico Bernardeschi (102e), qui a pris un petit jaune d’entrée (103e). Il botte le corner sur le but de Rabiot (117e).

– Morata (4,5) : l’Espagnol est l’attaquant le plus dangereux et efficace de la Juventus cette saison. En première période, il a eu deux grosses occasions, une de la tête et une du pied, mais il est tombé à chaque fois sur un excellent Marchesin. Toujours volontaire, il ne s’est pas montré très efficace en première période. Actif en deuxième période, on l’a surtout vu récupérer des ballons haut sans se montrer dans la surface.

– Ronaldo (4) : CR7 est le facteur X de la Ligue des Champions. En première période, on ne l’a pas vu à part pour pester sur la pelouse. Pourtant, il n’a pas ménagé ses efforts. On l’a vu effectuer beaucoup de sprints, effectuer de nombreux efforts pour se balader sur le front de l’attaque. Malheureusement, il n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Du très bien en début de seconde période en offrant une passe décisive à Chiesa (49e). Sinon, il n’a, malheureusement, pas réussi grand-chose…

Porto

– Marchesin (5) : le gardien argentin sortait une parade monstrueuse devant Morata (3e) en tout début de rencontre. De quoi se mettre en confiance pour ensuite être impériale devant Ronaldo (27e, 53e) et lorsqu’il a dû faire preuve de caractère dans ses sorties (66e, 107e). Malheureusement, il ne pourra bien sur le doublé de Federico Chiesa, un peu laissé seul face à lui-même, ni sur la tête de Rabiot. Mais le score aurait pu être plus lourd sans ses bonnes interventions et sa barre transversale (4e, 94e).

– Manafa (4) : à l’instar de son coéquipier sur le couloir gauche, Wilson Manafa s’est moins illustré offensivement. Pour cause, il s’est d’abord appliqué à contenir les assauts de Chiesa et Alex Sandro notamment. Et si sa première période était bonne, il a eu beaucoup plus de mal en seconde période. Moins appliqué, il a laissé plus d’espaces à Chiesa et qui en a profité pour inscrire un doublé. En infériorité numérique, il a beaucoup souffert. Le danger est souvent venu de son côté.

– Pepe (7,5) : visiblement, à lui aussi, on ne lui parle pas d’âge. Du haut de ses 37 ans, Pepe n’a rien perdu de son talent en défense. Sur tous les ballons, il a été infranchissable. Le défenseur portugais n’a jamais laissé une seule fois Morata ou Ronaldo s’illustrer dans la surface. Et avec une Juventus qui a souvent essayé de lancer des longs ballons dans la surface, l’ancien joueur du Real Madrid s’est régalé. Même quand son équipe a été réduite à 10, et malgré les deux buts de Chiesa où il ne peut rien, le capitaine n’a pas flanché. Un match XXL pour lui.

– Mbemba (6) : le défenseur congolais a lui aussi connu une belle soirée. Comme pour son compère en défense centrale, il a été mis dans de parfaites conditions par la Juventus. Sur tous les centres, il a fait ce qu’il fallait en coupant très souvent la trajectoire ou en s’interposant dans les airs comme il sait si bien le faire. Un bon complément de Pepe. La seule fois où il é été mis en difficulté, c’est quand il a dû défendre sur des ballons dans son dos.

– Sanusi (6,5) : sur son côté gauche, le latéral gauche de 23 ans en a fait voir de toutes les couleurs à Cuadrado et consorts. Alors certes, il a laissé quelques espaces dans son dos, mais offensivement, Sanusi s’est régalé. Percutant, créatif et infatigable, il a constamment apporté sur son couloir gauche. Remplacé par Luis Diaz à la 71e. Un remplacement un peu étonnant tant le Nigérian a été impressionnant. Le Colombien a réussi à apporter un peu de vitesse surtout en prolongation, mais il s’est surtout contenté de bien défendre.

– Corona (6) : il avait fait des misères en phase de poule face à l’OM, ce soir le Mexicain a été plus discret. En tout cas, en attaque, parce qu’il s’est occupé d’épauler un Manafa un peu en difficulté face à Chiesa. Et encore plus après l’exclusion de son coéquipier. Alors forcément, il s’est vite rendu compte qu’il n’aurait plus trop de ballon à négocier et qu’il allait devoir serrer les dents pendant tout le match et encore plus lors des prolongations. Il laissait sa place à Diogo Leite à la 117e.

– Oliveira (8) : voir ci-dessus.

– Uribe (6) : dans ce milieu à deux, le Colombien a peut-être été le plus discret. Offensivement, par contre, il a très souvent accompagné les attaques de son équipe. Et même s’il n’a pas forcément touché énormément de ballons dans la rencontre. On notera un pressing assez impressionnant tout au long du match lorsqu’on pensait que son équipe allait finir par flancher. Remplacé par Grujic à la 90e.

-Otavio (6) : le joueur de 26 ans a toujours joué juste. Il apparaissait comme la plaque tournante de toutes les offensives de Porto dans cette rencontre. Il s’est toujours appliqué à bien ressortir le ballon, et à trouver rapidement ses deux attaquants. Il a malheureusement été sacrifié au profit de Malang Sarr après l’exclusion de Taremi (61e). Et son absence s’est faite ressentir puisque Porto n’a plus réussi à mettre en place son jeu. Le Français a fait du bien en défense.

– Marega (6) : au côté de Taremi, Moussa Marega se devait de réaliser une performance aussi aboutie que le match aller. Toujours intéressant dans son pressing et son jeu aérien, il n’aura, par contre, pas eu énormément de ballon à exploiter. Rien de plus frustrant pour attaquant donc. Le Malien aura eu le mérite de ne jamais baisser les bras et d’aider son équipe défensivement quand elle en avait grandement besoin. Il aurait même pu marquer après une belle frappe (85e). Remplacé par Toni Martinez à la 105e.

– Taremi (3,5) : son match semblait presque parfait tant sa première mi-temps était aboutie footballistiquement. Il se procurait très vite une double occasion (6e) et s’est plusieurs fois montré dangereux. Mais c’est surtout dans sa capacité à conserver le ballon et à bien presser la défense italienne que l’Iranien a fait du bien. C’est d’ailleurs lui qui obtenait le penalty transformé par Sergio Oliveira. Mais son match a basculé en deux minutes. Après une semelle, il écopait d’abord d’un carton jaune. Quelques minutes plus tard, il dégageait le ballon en tribune après un coup de sifflet de l’arbitre. De quoi mériter un deuxième carton jaune ? Pour l’arbitre, oui, qui décidait donc de l’exclure.

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