Jérémy Chardy de retour après 18 mois d’absence : « Beaucoup d’émotions avant le match »

« C’est une victoire qui vient de loin, non ?
C’est vrai que j’ai eu un an et demi très difficile, physiquement, mentalement aussi. C’était de loin la période la plus difficile de ma carrière. Je ne savais même pas si j’allais pouvoir rejouer au tennis donc le fait de pouvoir être ici, en Grand Chelem, sur le court, m’entraîner, rejouer, c’est du plaisir et du bonus, du bonheur ; je savoure chaque moment, le résultat était moins important pour moi. Je vais me battre le plus possible pour bien jouer, même si pour l’instant je ne suis pas à mon meilleur niveau.

Qu’est-ce qui vous est arrivé depuis septembre 2021 ?
D’abord des problèmes de santé pendant six mois. J’ai eu le Covid puis, avec les vaccins, je ne sais pas ce qu’i s’est passé, mais j’ai eu plein de soucis. Tous les quatre-cinq jours, de nouveaux problèmes apparaissaient. Des douleurs partout, j’étais ultra fatigué, et je ne savais pas quand à ça allait s’arrêter. Après quelques mois, ça allait un peu mieux ; j’ai essayé de rejouer mais j’ai perdu un bout de cartilage à mon genou droit, j’ai donc reperdu huit mois, avec l’opération.

Corps en souffrance mais la tête dans le dur, aussi ?
Oui. Du jour au lendemain, tu passes de plein d’objectifs à plus rien. Tu attends, tu ne sais pas quoi faire, ta vie change complètement. Mentalement tout était très difficile pendant cette année et demie. Sans mes proches, qui m’ont soutenu, qui m’ont aidé à voir un chemin, je n’en serais pas là aujourd’hui.

Vous aviez rejoué quelques matches de double en amont de cet Open d’Australie, mais ce premier simple en un an et demi, vous l’avez abordé tendu ?
Quand je suis entré sur le court, aujourd’hui, j’avais l’impression que je n’avais jamais joué au tennis. Je ne savais pas comment servir, faire un coup droit ou un revers. J’étais dans le noir complet. Petit à petit, j’ai trouvé des repères et commencé à me sentir mieux. Il y avait beaucoup d’émotions avant le match. J’étais ultra heureux d’être ici et super excité d’aller sur le court, mais en même temps j’avais super peur, c’était l’inconnu. Je ne savais pas comment j’allais me sentir, c’est comme si je ne connaissais plus mes schémas de jeu…

« Tant qu’Ugo (Humbert) n’aura trouvé personne, je ne le laisserai pas »

Vous saviez (ou vous avez constaté) que votre adversaire était diminué physiquement, touché aux abdominaux ?
Je savais qu’il n’était pas bien, mais moi aussi je m’étais déjà senti mieux, donc je voulais juste me concentrer sur moi. Il n’était pas bien, mais je n’arrivais pas à gagner. Heureusement, sur le troisième set et la fin du match, j’avais pour la première fois depuis longtemps de bonnes sensations.

Vous voilà qualifié au deuxième tour en tant que joueur et sur le point de disputer votre premier tour en tant que coach d’Ugo Humbert. Pas banal…
J’ai commencé à l’entraîner pendant cette période de convalescence, et ça m’a aidé d’être avec lui, ça m’a gardé dans la compétition. L’affronter ? Je n’ai vraiment pas envie de le jouer, c’est sûr (rires). Ce sera bien si on peut trouver un coach pour lui. Il a failli commencer avec quelqu’un et finalement ça ne s’est pas fait. Sur les quatre derniers mois, je l’ai aidé mais lui aussi m’a aidé, donc tant qu’il n’aura trouvé personne, même si c’est un peu plus dur pour moi, je ne le laisserai pas. »

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